Permettre aux petits agriculteurs d'accéder dans des conditions avantageuses au marché à l'heure de la mondialisation et de ses nombreux défis est le thème d'un Atelier international organisé du 24 au 26 octobre 2007, à Tunis, par la Fédération Internationale des Producteurs Agricoles (FIPA), en collaboration avec l'Union tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP) et autres partenaires de la FIPA , dans le monde. Conformément à l'ordre du jour, les travaux ont démarré, dans la matinée d'hier, mercredi 24 octobre 2007, avec la participation de fortes délégations représentant les organisations agricoles nationales dans plusieurs pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, des institutions de recherche spécialisées et quelques Organisations internationales intimement associées à l'action de la FIPA dont son partenaire le plus actif en matière de recherche agricole, le Consortium européen en recherches agricoles pour le développement ''ECART'' (Europeen Consortium for Agricultural Research in Topics).
Au service d'une cause commune D'ailleurs, cet atelier vise à faire connaître un programme d'action dans ce sens intitulé '' Renforcement des capacités des petits agriculteurs sur le marché'' (ESFIM, en anglais), initié par la FIPA , dont le siège est à Paris en France, à la lumière d'études réalisées à sa demande par ECART. Les deux partenaires collaborent, aussi, dans le même but, à la mise en œuvre d'un programme similaire portant sur la gestion des risques dans l'agriculture familiale. Aussi, la FIPA est représentée à cet Atelier international par MM. Jack Wilkinson et Raul Montmayor, président et vice-président, tandis que le Consortium ECART est représenté par son directeur, Christian Hoste. La séance d'ouverture a été, aussi, marquée par la présence du ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, Mr Mohamed Habib Hadded et du président de l'UTAP, Mr Mabrouk Bahri. Outre ce témoignage de l'importance accordée de toutes parts à son thème, cette Conférence internationale sur l'accès des petits agriculteurs au marché coïncide avec la tenue du Salon international des équipements et services agricoles, à partir de ce jeudi 25 octobre, au Parc des expositions du Kram, dans la banlieue nord de la Capitale , et précède de quelques jours la Consultation nationale sur l'assurance dans le secteur agricole, le 30 octobre. En effet, à en juger par les interventions du ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, du président de l'UTAP et des responsables mentionnés des Instances et Institutions internationales ayant contribué à l'organisation de cet Atelier, la mondialisation offre aux moyens et petits agriculteurs des opportunités pour augmenter leur production, améliorer sa qualité et l'écouler sur le marché dans des conditions plus avantageuses, s'ils savent s'adapter au nouveau contexte et mieux répondre à ses exigences.
Nombreux défis à relever Or, la promotion de la petite et moyenne agriculture revêt un caractère stratégique, compte tenu de son rôle économique et social de premier plan, dans les divers pays du monde. Ainsi, en Tunisie, 75% des agriculteurs sont constitués de petits et moyens exploitants, contre 1% (un pour cent) seulement de gros agriculteurs. Les défis à relever sont nombreux et concernent la mise à niveau des petits agriculteurs pour les amener à produire selon les normes internationales et privilégier une agriculture de niches ou les cultures du terroir, comme l'a dit le ministre de l'agriculture et des ressources hydrauliques. L'agriculture biologique constitue aussi un créneau prometteur dans la mesure où ces petits agriculteurs ne sont pas encore touchés par l'utilisation excessive des engrais chimiques et des semences manipulées. Toutefois, les petits agriculteurs ne peuvent pas, à eux seuls, faire face aux grandes sociétés qui commandent le marché et ils ont besoin du soutien et de l'encadrement des organisations professionnelles agricoles. Justement, la FIPA a été créée, depuis 1946, pour défendre les intérêts des petits agriculteurs et elle organise, régulièrement, des manifestations en marge des rencontres de l'Organisation mondiale du commerce, pour faire entendre leur voix, d'autant qu'elle représente 600 millions d'exploitations familiales et 114 organisations nationales agricoles dans 80 pays. Pour apprécier ce chiffre, signalons que la Tunisie compte 100 mille exploitations agricoles familiales de moins de 10 hectares . Affrontant, à l'échelle internationale, la concurrence acharnée des gros producteurs, transformateurs et distributeurs, les petits agriculteurs sont,également, handicapés, à l'échelle de leurs propres pays , par des défaillances structurelles de tout ordre. Leur information et leur sensibilisation à tous ces problèmes constituent le premier pas dans la voie de leurs règlements, soulignent, à cet égard, les organisateurs de cette Conférence internationale.