Dans la tourmente actuelle, beaucoup de voix se font entendre et surtout celles bruyantes et si peu représentatives, alors que Nida Tounès joue le « silence-radio » ! C'est, quand même, bizarre de voir le cheminement et l'aboutissement d'un parti majoritaire au Parlement et censé avoir formé le gouvernement qui ne donne pratiquement pas signe de vie et si peu d'ardeur vis-à-vis de la « cohorte » sociale, les grèves à répétition, les dossiers brûlants du bassin minier et qui bloquent le champ industriel des deux gouvernorats de Gafsa et de Gabès, sans compter les dommages collatéraux du transport sur rails et tous les services en rapport avec l'activité phosphate et dérivés. La réforme du système éducatif n'est pas en reste. Là encore, alors qu'Ennahdha s'agite dans le secret des conclaves du « Seigneur » et annonce par le cheikh Rached Ghannouchi son stratège habile « tout-terrain », que « rien ne se fera sans Ennahdha et sans nous », du coup réjouissons nous déjà de toutes les options libérales, civiles, démocratiques et modernistes qui nous attendent et que nous aurons en cadeau de la centrale islamiste, Nida Tounès quant à lui se suffit de ruminer, à qui veut l'entendre, à voix basse « son projet » éducationnel. D'ailleurs, le ministre en charge de cette nébuleuse qu'est devenu le système éducatif, le département le plus « syndiqué » de l'ancienne proconsulaire romaine, n'arrête pas d'être au four et au moulin subissant les tirs croisés de partout et pas une... syllabe de Nida Tounès et sa nouvelle direction ! Tiens, pour une fois notre ancien Premier ministre, Hamadi Jebali aurait raison... Néji Jalloul a dû venir de la planète « Mars » avant d'atterrir boulevard Bab-Bnet. Je focalise sur la réforme du système éducatif, parce qu'il s'agit là du noeud gordien et de l'artère principale de la pompe cardiaque éducationnelle. Tous les partis de culture hégémonique et visant le « totalitaire » qu'ils soient de droite ou de gauche, religieux ou civil, veulent s'approprier l'outil éducatif et l'école, le lycée et l'université pour bâtir leur « modèle de société ». Et ce n'est pas propre à la Tunisie. Les écoles stalinienne, cubaine, vietnamienne et chinoise, avant Deng Xia Ping, ont toutes opéré les « lavages » de cerveaux des petits mômes de leurs pays pour en faire des « citoyens révolutionnaires » prometteurs et protecteurs de la dictature du prolétariat à son heure. L'école de Khomeiny en Iran n'a fait que la même chose, mais dans le sens contraire des aiguilles de la montre pour consacrer la nouvelle cité de Dieu et de la Révolution islamique. Alors, Messieurs-Dames, les démocrates, les libéraux les universalistes et j'en passe, faites attention, l'école d'Hannibal, d'Ibn Khaldoun, de Kheïreddine Bacha, de Bourguiba, de Hached et de Fadhel Ben Achour, joue gros ! elle est sous la menace de la passion exacerbée de l'idéologie des partis qui se veulent hégémoniques à droite comme à gauche. J'ai écouté et suivi attentivement le ministre Néji Jelloul avant-hier sous les feux croisés d'une TV de la place défendant « son » projet et surtout la réforme du système éducatif pour arrêter l'hémorragie de « l'usine-chômage » créér les canaux d'irrigation entre la formation et l'emploi, veiller à une certaine harmonie entre la modernité et l'identité, la science, la pédagogie et le parascolaire sportif culturel et associatif etc... C'est un excellent programme. Je dirai pour ma part ayant passé une vingtaine d'années de ma vie dans les arcanes des cabinets de l'Education et de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, que c'est « le programme » ! Mais, à voir touts les chapelles qui veulent le colorer aux « couleurs » et aux « saveurs » des maisons idéologiques qui se l'arrachent, j'ai bien peur qu'on finira par dire comme le dicton arabe : « Ched mchoumek la ijik ma Achouam » (préserve ton mal de peur d'avoir le pire) ! Notre ministre tel le chevalier solitaire, Ivanhoé le Welter Scott devrait compter sur des commissions techniques, moins bruyantes et plus efficaces, avec l'effort de prendre le meilleur du système éducatif allemand, japonais, américain et même chinois qui a fait des réussites prodigieuses en l'espace d'une génération, parce que justement il est allé voir du côté des écoles performantes de l'Occident américain et européen. Ceci ne veut pas dire que le débat ne sert à rien... Parler, c'est toujours libérant. Mon Dieu, pourquoi ce pays merveilleux est-il pris en otage tous les quatre ans par les structures de l'hégémonie ! Hier, c'était la religion... aujourd'hui, c'est la revendication sociale ! Après notre « réussite » politique citée en « modèle » par le monde qui compte, pourquoi s'acharne-t-on à détruire tous ses acquis, à bloquer son économie, sa production, ses investissements et le droit de ce pays unique au monde à vivre ! Dieu, pardonnez-leur encore... ils ne savent pas ce qu'ils font ! Mais, la Tunisie renaîtra tôt ou tard, de ses cendres, car son attachement à la vie est... invincible ! Elle en a vu d'autres ! Relisez son Histoire ! K.G