La viande blanche relevant de la production locale abonde sur les marchés de la capitale. A cet effet, le prix des volailles prisées enregistre une baisse tangible. Au marché communal de la Manouba, le prix du poulet se négocie entre 4d500 et 4d900 le kilo. L'escalope de dinde est cédée à 9 dinars le kilo. Plusieurs volaillers imputent la chute des prix à une forte production avicole. Les prix des œufs connaissent une baisse considérable. Les quatre œufs se vendent à 480 millimes! Par rapport aux besoins du marché, les éleveurs produisent entre 5 et 10% d'œufs en trop. Conséquence, le prix de l'œuf baisse et les revenus des éleveurs basculent dans le rouge. Il y a quelques mois, c'était exactement l'inverse, le prix de l'œuf s'était envolé. La raison cette fois-ci? Un déficit de production. Ce maintien du prix du poulet confirme que le produit fait l'objet de variations cycliques, difficiles à maitriser. La hausse de l'été a coïncidé, cette année, avec le Ramadan, provoquant la grogne des consommateurs, qui se rabattent souvent sur le poulet pour pallier l'insuffisance de la viande rouge. Le poulet revient près de cinq fois moins cher que la viande ovine ou bovine. Celle-ci reste stable, mais à un niveau de prix très élevé, au-dessus de 19 dinars le kilo . Malgré les importations et les encouragements à la production, la viande n'a pas connu de baisse, contrairement aux autres produits qui subissent des fluctuations avec une tendance générale à la hausse. Le gouvernement a aussi fortement encouragé l'importation de viande congelée. Mais cette viande importée ne s'est toutefois jamais imposée dans le modèle de consommation algérien. Ainsi, hormis les quelques acheteurs qui n'hésitent pas à puiser dans leurs bourses pour s'offrir une belle tranche de filet ou du gigot, d'autres se contentent uniquement d'observer les différents types de viandes étalées, à des prix hors de portée du consommateur moyen. Des citoyens, courroucés par cette hausse vertigineuse des prix jugent injustifiable un phénomène qui se répète chaque année. Devant un achalandage attrayant, plusieurs pères et mères de familles, couffin à la main, restent hésitant. Les prix exorbitants ne sont pas pour encourager les emplettes. En effet, les prix des viandes rouges oscillent entre 18 et 20 dinars sans os le kilogramme pour le bovin, avec des sommets atteints par les «parties nobles» notamment le filet qui s'affiche allègrement à 22, voire 23 dinars le kg chez certains commerçants. Ceux de l'ovin s'affichent, quant à eux entre 22 et 25dinars le kg. Il est vrai que les coûts de production sont en augmentation. Le prix du concentré n'a cessé d'augmenter depuis ces deux dernières années jusqu'à doubler ou plus pour les matières principales, maïs et soja entre autre, et sans oublier l'orge. Le prix de l'alimentation animale représente actuellement près de 70% du coût de production d'un kilogramme de viande.