L'engagement du technicien franco-polonais pour reprendre en mains l'Equipe nationale de football a été accueilli de différentes manières dans les sphères de notre sport numéro un. Certains sont allés jusqu'à estimer que l'on ne fait du nouveau avec du vieux, allusion au passage d'Henri Kasperczack dans le giron du football national en fin des années 90. Ceux qui ont fait semblable raisonnement ont la mémoire courte dans la mesure où ce dernier a pris la sélection nationale juste après la débandade de la CAN 1994 en Tunisie. Cela ne l'a pas empêché de réaliser, contre toute attente, de très bons résultats grâce à son professionnalisme et à ses qualités de meneurs d'hommes et ce au cours de la période allant de 1996 à 1998. En Afrique du Sud d'abord, aux Jeux d'Atlanta et enfin en coupe du monde en France. Il nous été donné de vivre cette CAN 1996 en Afrique du Sud aux côtés de plusieurs confrères de la presse écrite. Une compétition à laquelle notre Equipe nationale d'alors est allée participer pour faire de la figuration sans plus et se limiter au tour préliminaire. Eh bien, cette équipe va alors créer la grande surprise de la compétition en atteignant la finale passant par une qualification à Elisabethville aux quarts de finale avant d'aller à Durban écarter tour à tour le Gabon grâce à un fantasque Chokri El Ouaer et la Zambie (4 à 1) avec entre autres un but d'anthologie du très jeune Kaïs Ghodbane. Pour finalement céder en finale disputée à Johannesburg devant 70000 fans sud africains conduits par feu Nelson Mandela. Ce parcours que personne n'attendait, sauf Khaled Ben Yahia, était le résultat de la parfaite symbiose qui prévalait parmi les joueurs (El Ouaer, Boukadida, Badra, feu Berrikhissa, Hanini, Ghodhbane, Fékih, Bouazizi, Belhassen, A. Sellimi, Ben Slimane, Sami Trabelsi, Jaballah, Chouchane...) le staff technique de l'Equipe nationale et son très proche entourage composé alors de Younès Chetali commissaire général aux Sports, Raouf Najar président de l'instance fédérale, Slim Chiboub et ...Abdelmajid Chétali. Si nos souvenirs sont bons, ces quatre grands connaisseurs du football tunisien se réunissaient à la veille de chaque match autour du staff technique composé de Kasperzaczak et Ali Selmi pour préparer le rendez-vous du surlendemain en fonction des forces et faiblesses de l'adversaire. Le technicien franco-polonais respectait tout son entourage et n'a, à aucun moment, pris partie pour un des deux clubs tunisiens, l'Espérance présidée alors par Slim Chiboub et l'Etoile présidée par Othman Jenaïeh comme on le prétend. Partant du fait que c'était l'intérêt national qui prévalait. Ne terminons sans rappeler les mauvaises conditions dans lesquelles Henri Kasperczack a été acculé à quitter l'Equipe nationale... par la petite porte. Il ne semble pas avoir gardé rancune, le revoilà parmi nous.