« Paris vaut bien une messe » disait Henri IV Roi de France, et la paix sociale en Tunisie vaut-elle une telle concession de la part du Chef du gouvernement, qui peut entamer toute sa crédibilité ? En effet on vient de décider, pas seulement le report, mais de classer les coupures des journées « chômés » au titre de grèves des salaires des Directeurs et autres cadres de l'enseignement de base afin de calmer les esprits et donner une chance pour le redémarrage du « dialogue social » en général. Avouons que le Premier Ministre a joué son « va-tout » en risquant les retombées de la fable de Sieur de La Fontaine : « Le berger et le loup » ! En effet si ça marche, ce sera bon, mais si ça casse, il sera bien difficile à l'avenir de croire à une quelconque menace de coupure de parts de salaire pour journées de grèves ! C'est dire le risque considérable pris par M. Habib Essid, premier Ministre, qui espère en échange un vrai « renvoi de l'ascenseur » de la part de la Centrale Syndicale. Mais pour arriver à cela M. Hassine Abassi l'énigmatique et habile secrétaire général de l'UGTT doit pouvoir calmer ses troupes et surtout ses cadres intermédiaires déjà au galop de la revendication sociale exacerbée depuis bientôt quatre ans ! En vérité personne n'a intérêt en ce moment à trop tirer sur la corde parce qu'elle peut rompre à tout moment et engager le pays vers l'irréversible, qui s'ajoute à une crise économique latente, et à la montée vertigineuse et désastreuse du terrorisme. J'ai toujours prescrit la relecture des textes du leader national, martyr de la nation et fondateur de l'UGTT, Farhat Hached, et surtout son testament politique à la Nation tout entière et pas seulement aux travailleurs : « Ouhibouka Ya Chaâb » (Oh Peuple, je vous aime !). Dans ce texte on trouve thérapie à toutes nos crises sociales, parce que pour le combattant hors pair qu'il était, Hached, a donné la prééminence à la Nation tout entière et à son unité pour faire accéder la Tunisie à l'Indépendance et au progrès. Le reste est une question de distribution équitable des fruits de l'effort à la base de toute croissance espérée et réalisée. Or peut-on partager la « richesse » des mirages désertiques quand nous pataugeons dans la pauvreté et nous vivons la croissance égale ou proche de « zéro » ! Le pays a plus que jamais besoin des valeurs de Farhat Hached et beaucoup de jeunes syndicalistes enflammés s'en éloignent en ce moment, sous le coup de l'influence des idéologies de la revendication permanente et de la mobilisation sans fin, contre l'Etat et les entreprises, alors qu'ils souffrent tous des déficits majeurs de trésorerie et de difficultés réelles. Autre contradiction énormes, on veut à tout prix défendre le secteur public et le préserver de la « privatisation » au profit de quelques milliardaires, (toujours les mêmes... d'ailleurs, et sous tous les régimes), et on s'acharne par les grèves et les revendications abusives à le démolir ! Pourquoi par exemple, l'Ecole de la République est-elle en danger ! Faites une enquête sur l'absentéisme des enseignants et du milieu scolaire... vous aurez la réponse ! Alors les parents depuis la classe moyenne se saignent pour envoyer leurs enfants dans le privé, car là au moins l'école fonctionne à plein rendement et s'avère très performante. Et dire qu'au temps anciens, des Mahmoud Messaâdi, Driss Guiga et Mohamed Mzali, anciens Ministres de l'Education nationale du temps de Bourguiba, c'étaient les élèves « repêchés » qui allaient au privé, alors qu'aujourd'hui avec nos syndicalistes « zélés », les meilleurs quittent le public pour le privé ! A méditer ! Un retour aux valeurs du grand Hached, Premièrement nationaliste, avant d'être syndicaliste, serait la bonne sortie de crise. M. Hassine Abassi et ses pairs du Bureau Exécutif de l'UGTT ont du pain sur la planche pour calmer bien des esprits et sauver, et l'UGTT, et le pays ! Attention le terrorisme guette toutes les fissures de la Nation pour frapper comme hier entre Kairouan et Sousse ! Le Terrorisme adore la discorde ! K.G