L'artiste camerounais choisi par Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie, devra veiller à ce que le français garde toute sa place à Rio. C'est Michaëlle Jean en personne qui donne les raisons de cette nomination. La secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie a été « sensible à l'immense créativité », la « grande qualité d'écoute » et à l'« engagement au service du dialogue des cultures » de Manu Dibango. Le célèbre musicien devient ainsi le 7e Grand Témoin de la Francophonie. Il succède à de prestigieuses personnalités comme Hélène Carrère d'Encausse (Jeux de Sotchi 2014), secrétaire perpétuel de l'Académie française, Michaëlle Jean (Londres 2012), actuelle secrétaire générale de la Francophonie et ancien gouverneur général du Canada, Pascal Couchepin (Vancouver 2010), ex-président de la Confédération Suisse, Jean-Pierre Raffarin (Pékin 2008), ancien Premier ministre français, à Lise Bissonnette (Turin 2006), journaliste, écrivain et administratrice québécoise, et enfin Hervé Bourges (Athènes 2004), journaliste et ancien grand patron dans l'audiovisuel français. Ange gardien du français pendant les Jeux de Rio Concrètement, selon les recommandations de l'OIF, l'artiste camerounais devra « veiller au respect de la règle 23 de la Charte olympique en vertu de laquelle la langue française est, avec l'anglais, la langue officielle des Jeux olympiques ». Une manière de rappeler le rôle des Français, en l'occurrence celui du baron Pierre de Coubertin, dans la renaissance de l'olympisme moderne. Manu Dibango veillera ainsi à s'assurer que les services linguistiques offerts aux athlètes, aux officiels, aux journalistes et au grand public le seront effectivement en français aussi. Sur un autre registre, il accompagnera également « les initiatives culturelles et événementielles permettant de promouvoir les jeunes talents sportifs et la diversité culturelle francophone ». De fait, dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Rio, en tant que Grand Témoin de la Francophonie, Manu Dibango a dans sa feuille de route à « établir tous les contacts de haut niveau avec les autorités brésiliennes, le Comité international olympique (CIO), le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Rio (COJOR), et les représentants des Etats et gouvernements membres de la Francophonie, de ses opérateurs et du Mouvement olympique francophone ». Dans le bain tout de suite Ces contacts n'attendent d'ailleurs pas, car, dès ce mercredi 9 septembre, Manu Dibango sera avec Michaëlle Jean au siège du Comité international olympique (CIO) à Lausanne, pour y rencontrer Thomas Bach, président du CIO. « Cette rencontre sera suivie le lendemain d'un entretien avec le président et le secrétaire général de l'Association francophone de comités olympiques nationaux (AFCNO), Alain Ekra et Denis Masseglia, au siège de l'OIF à Paris », indique-t-on à l'OIF. Ensuite, dès novembre, le Grand Témoin de la Francophonie qu'est Manu Dibango se rendra officiellement au Brésil pour y rencontrer M. Carlos Nuzman, président du Comité d'organisation des Jeux de Rio 2016. Pas de doute, l'OIF a décidé de jouer toutes ses cartes pour préserver au mieux la place et l'aura de la langue française.