Les accros au tabagisme ou encore les grands fumeurs sont de plus en plus confrontés à une hausse des prix vertigineuse du tabac. Une hausse dictée par la spéculation qui résulte des circuits de distribution. L'Administration observe la discrétion, entre autres silencieuse ou curieusement indifférente face à ce fléau. Mais pourquoi les cigarettes locales se vendent plus chères que les prix fixés par l'Etat ? Effet spéculation ! Point de départ. Les buralistes ou encore les marchands de fruits secs, connus souvent sous le nom des "Hammassa". Lesquels clament que les intermédiaires et les spéculateurs sont derrière cette augmentation des prix. "C'est banal. Il y a des gens qui monopolisent le marché à travers la location des autorisations de distributions des cigarettes", explique Moez Martir un responsible syndical à la Fédération Générale des Plans et des Finances. Une pratique assez répandue à travers laquelle, nombre de buralistes louent leurs autorisations à une seule personne qui collecte à son tour les quantités et fixe à sa convenance les prix. Les autres détaillants se trouvent obligés de payer au moins 0,5 dinar de plus par paquet de cigarettes. Les consommateurs encaissent à leur tour cette hausse sauvage et illégale. C'est ainsi que le paquet de 20 Mars Légères se vendent à 3,5 dinars alors que son prix est fixé à 2.25 dinars. Même chose pour les cigarettes importées, dont le prix du marché oscille entre 6,5 dinars et 8 dinars alors que le prix de vente légale est de l'ordre de 5,5 dinars. Solutions? Abdallah Gammoudi, Secrétaire général de la Fédération Générale des Plans et des Finances, avance deux principales solutions. La première consiste en l'abondance des produits pour enrayer toute possibilité de spéculation, une logique de l'offre et la demande. D'autant plus que les quantités produites et distribuées ne sont pas suffisantes. Raison pour laquelle Abdallah Gammoudi appelle le ministère de tutelle à assurer les moyens techniques nécessaires pour faire augmenter la production locale. La deuxième solution suggérée par la partie syndicale consiste en une modernisation des circuits de distribution. « Il faut rompre avec le système des autorisations et le remplacer par un système des cahiers des charges. A l'instar des cafés et des restaurants, la distribution des cigarettes doit être régie par un cahier des charges qui touche l'ensemble des détaillants », explique Abdallah Gammoudi. Qu'en est-il de l'Administration ? A priori, la problématique n'intéresse pas les services de la RNTA, ni encore ceux du ministère des finances souvent injoignables bien qu'ils soient sollicités à plusieurs reprises pour plus amples explications autour du sujet.