Une nouvelle espèce de crabes vient de faire son apparition sur les côtes de Gabès et de Mahrès, une apparition lourde de menaces qui sème le désarroi dans les rangs des pêcheurs de ces régions. Un nouveau phénomène, d'autant plus préoccupant qu'il est sans précédent, est récemment apparu sur les côtes situées entre Mahrès, Ghannouche et Ezzarat. Il s'agit de ce que les pêcheurs qualifient d'invasion jamais connue en Tunisie, d'une espèce de crabes appelés crabes bleus. D'après nos sources, il s'agit d'un véritable envahissement desdites côtes par cette espèce dont on ne connaît pas encore la provenance. Pour donner une idée de la prolifération de cette espèce, certains pêcheurs affirment que les prises sont plus abondantes en crabes qu'en poissons. D'où l'effet dévastateur des pinces robustes et acérées du crabe bleu sur les filets, sachant qu'il se distingue par sa taille largement plus grande que celle des espèces communes de crabes vivant sur nos côtes. D'où également les appréhensions des pêcheurs désormais tenaillés par la peur de voir leurs filets déchirés par les redoutables pinces. Dans les zones des Iles Knaiess et de Hcichina, connues pour leur richesse en poissons de haute qualité nutritionnelle et gustative, l'activité de pêche, unique source de revenus pour de nombreuses familles, serait gravement touchée par l'invasion de ce crustacé « géant », redoutable prédateur vorace et destructeur de filets. Le même constat est fait par Imed El Béji, commissaire régional à l'Agriculture à et à la Pêche à Gabès qui déplore lui aussi les ravages provoqués sur les filets de pêche par ces crabes bleus, des ravages tellement considérables que l'activité de pêche aux mollusques et aux crustacés s'en est fortement ressentie dans la région. Ce qui pourrait être lourd de conséquences sur le déroulement de l'actuelle campagne de la pêche à la crevette et à la seiche, tant attendue par les professionnels à tous les niveaux. Dès lors, ces derniers, en proie à un grand désarroi, appellent les pouvoirs publics à accorder à ce phénomène inquiétant l'intérêt qu'il mérite. On apprend à ce propos que l'Institut national scientifique et technique d'océanographie et de pêche est en train d'entreprendre les études nécessaires en vue de lever mystère sur ce phénomène et de disposer des données scientifiques sur la base desquelles, des mesures seront prises pour le combattre et pourquoi pas fructifier la présence du crabe bleu, par exemple, au niveau de l'exportation. Dans cet ordre d'idée, l'Institut, se penche, dit-on, actuellement sur l'examen de spécimens pour en déterminer l'appellation latine et mieux en comprendre les spécificités. En effet, l'encyclopédie Wikipedia précise à propos de l'appellation de crabe bleu que c'est un nom vernaculaire, c'est-à-dire: « un nom usuel, donné à une ou plusieurs espèces animales ou végétales. Il peut donc désigner des taxons très différents selon le contexte », avertissant: « Ce crabe peut être confondu avec d'autres espèces de Callinectes comme C. bocourti, C. maracaiboensis, C. rathbunae, C. ornatus et C. danae. » Il reste, cependant, à savoir si la soudaine présence du crabe bleu sur nos côtes est passagère ou s'il compte s'y installer définitivement.