Les habitués de l'Octobre Musical ont pu retrouver une grande amie du festival et une des figures de proue de cette manifestation automnale. En effet, le rendez-vous a été renouvelé avec Roberte Mamou, la co-fondatrice de l'Octobre Musical. Des retrouvailles qui ont réuni la pianiste et le public trois soirées de suite, celles du samedi 17, dimanche 18 et lundi 19 octobre dernier dans le cadre de la 21ème édition de l'Octobre Musical. Trois dates qui ont eu un succès auprès d'une assistance dont certains ont répondu présents aux trois concerts. Dans ce marathon musical, Roberte Mamou n'était pas seul sur scène puisque son piano s'est associé aux violoncelles de Justus Grimm et d'Alexander Buzlov, aux violons d'Alissa Margulis et d'Olivier Charlier, à l'alto de Ning Shi et enfin à la contrebasse de Kevin Cornu. Sept artistes au total ont fait le bonheur nous seulement des mélomanes mais aussi du Centre Medico-Socio-Educatif El Walid de l'Ariana et de l'Association des Amis de l'INPE (Institut National de Protection de l'Enfance) puisque les recettes de la soirée de samedi et celle de lundi iront respectivement aux deux organismes. Trois programmes différents caractérisent ce marathon musical. La première soirée a été placée sous l'égide « Schubert et Vienne », la deuxième rendait hommage à « Un siècle de Romantisme » et la dernière était une évasion « de Prague à Moscou ». Dans ce voyage à travers notes et phrasés, les artistes ont revisité un répertoire large d'une musique intense signée Schubert, Schumann, Franck, Brahms, Tchaïkovski, Martinu, Smetana, Dvorak et Glinka. Neuf compositeurs dont l'œuvre a été ravivée sous les doigts de sept interprètes qui se disputaient aussi bien la précision dans le jeu que la sensibilité dans l'interprétation. Avec brio les archets et les touches ont suscité l'admiration du public. Qu'ils soient réunis en formation complète sur scène, ou jouant en solo en duo ou en trio, les artistes ont su rendre dans toute leur splendeur les mouvements de chaque partition. Une conversation tacite s'était installée entre les différents instruments et l'intensité de l'interprétation laissait transparaitre, par truchements, la complicité des artistes. Interrogé sur leur collaboration, un des membres de cette formation dira que c'est pour la première fois qu'ils jouent tous ensemble ; ils se connaissaient certes, mais ils n'avaient jamais été réunis pour un concert. Le talent de chacun conjugué à celui des autres a donné l'impression qu'il est de coutume que ces artistes soient des acolytes réguliers sur scène. Une impression que plusieurs convives ont partagée. Dans ce triptyque musical, Roberte Mamou et ses compagnons ont offert des moments forts de rencontres ingénues entre compositeurs et public. Pendant presque deux heures (le premier concert les avait largement dépassées largement, avoisinant les trois heures) les variations et la beauté de l'interprétation ont tenu en haleine un parterre friand et curieux. Avec son triptyque, Roberte Mamou a renouvelé ses retrouvailles avec le festival de l'Octobre Musical. A son talent et sa notoriété s'ajoute sa générosité de cœur puisqu'à chacun de ses passages, elle organise plus d'un concert au profit de diverses associations. Cette année, avec des artistes aussi talentueux que généreux, à la renommée internationale et à la carrière fulgurante, Roberte Mamou a été cette amie qui retourne à la rencontre de ses amis et qui ramène dans ses bagages des cadeaux précieux : la beauté de la partition et le génie de l'interprétation.