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Octobre musical de Carthage : Retour sur une session particulière
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 11 - 2011

La 18e session de l'Octobre musical de Carthage a pris fin samedi 29 octobre. Depuis fin septembre, une question récurrente revenait dans les esprits des publics amateurs et des journalistes: «l'Octobre musical de Carthage, dont les dates coïncident avec celles des élections, va-t-il avoir lieu?». La réponse de Mustapha Okbi, directeur de l'Acropolium, est sans appel : «La session aura lieu. Avec la fête des élections, en plus». Et il a eu raison, ce fut un festival millésimé et une fête partagée. Pour preuve que la musique classique, romantique ou moderne, gagne du terrain. Par ailleurs, l'Octobre musical a fait des petits, puisqu'on a vu naître un Octobre musical à Sfax et un autre à Sousse. D'autres villes suivront-elles ? A la lumière du succès, on peut prendre les paris.
Une question qu'on pourrait lancer aux organisateurs «qu'est-ce qui fait la réussite d'un festival de musique?». Une programmation réfléchie, un public attentionné ou des formations de choix. De l'avis de quelques fidèles dont des musicologues, la dernière session de l'Octobre musical de Carthage a réuni ces paramètres, cela a donné un cru exceptionnel. Seize concerts de haute facture, animés par des artistes venus de tous les horizons et une participation tunisienne notable.
Lever de rideau. Un départ encourageant avec Pedro Joia, guitariste portugais, qui explore le langage musical de la guitare entre fado, flamenco et tango argentin. Poème harmonique le lendemain, un spectacle français, attendu par beaucoup d'amateurs, une présence flamboyante et un public accroché, Emmanuelle de Negri, soprano, Kaori Uemura à la viole de gambe, Joël Grare à la percussion et Vincent Dumestre à la guitare baroque et théorbe. Une formation d'exception, dirigée par Dumestre, qui a interprété un programme vocal et instrumental de musique de cour, inspirée des traditions populaires de l'Espagne et de l'Italie du XVIIe siècle, intitulé «Espera, Sentir, Morir», de quoi tenir le public en haleine, le programme espéra, sentit et mourut ...d'amour.
Le 14 du mois, le Tunisien Walid Dhahri, à la guitare classique, a pris son public par la main pour une rencontre avec Albinoni, Aguado, J.E. Arrieta, J.Arcas, Isaac Albeniz et Ayala. Etonnant Dhahri qui a fait le bon choix en abandonnant ses études de physique pour tenir la guitare, l'une des découvertes de cette session.
«Commentor Vocis» un ensemble d'Espagne, H. Guerrero à la direction, Eva Jaurez, soprano, Luis Badosa, alto, et Miguel Bernal ténor. Cet ensemble vocal s'est spécialisé dans l'étude des voix de la musique ancienne espagnole. Il a présenté un florilège des œuvres de la Renaissance du célèbre polyphoniste Tomas Luis de Victoria. Ce soir-là, la cathédrale Saint Louis a retrouvé sa vocation d'origine. Des voix qui ont imposé le silence; au programme Hymne, Motets et Missa.
Lauréate de nombreux prix, Anna Orlik est violoniste soliste polonaise, avec orchestre sur les scènes européennes. A l'Acropolium, elle est accompagnée au piano par K.Makowska-Lawrynowicz. Le programme du duo comprend l'inévitable romantisme de Chopin, K.Szymanowsky, compositeur qui a découvert notre pays, Barcewics, Paderewski et Wieniavski, une soirée exclusivement polonaise et envoûtante. Un concert qu'on a salué avec force éloges.
Romantique, baroque...l'offre est copieuse
Soirée américaine animée par le violoniste d'origine tunisienne, Nidhal Jebali, accompagné de Kimball Gallagher au piano. Ils ont interprété Ysae, un morceau de Jebali, qui est aussi compositeur, Debussy et César Franck. Un jeu énergique qui a conquis le public.
Grande soirée de Wallonie-Bruxelles avec Roberte Mamoue au piano, accompagnée de la violoniste Tatiana Samouil. Mamoue a été durant des années directrice artistique de l'Octobre musical de Carthage. Elle revient régulièrement en cette saison des grenades. Schubert, Grieg et Lekeu, un compositeur belge, mort à l'âge ou d'autres commencent à être connus, vigoureuse Tamouil avec des effets réussis. Tous les amis, les admirateurs de la Tuniso-Belge étaient au rendez vous. Eclat de bonheur et standing ovation au final.
Le quatuor Ruysdael, composé de Joris au violon, Emi Ohi Resnicck au violon, Gijs Kramers à l'alto et Jeroen den Herder au violoncelle a pour source d'inspiration le grand maître de peinture du XVIIe siècle Ruysdael, un paysagiste hollandais, lyrique. Une formation de haut vol, un concert inoubliable, couleurs étonnantes des archets, sonorités claires; au programme J. Haydn, S. Rachmaninov et P.I.Tchaïkovski, interprétation parfaite, mouvements en douceur, échanges de phrases au chronomètre. Silence, plus qu'un concert, un moment d'enchantement. Bouleversant !
Comme à chaque session, un concert de bienfaisance a été organisé. Roberte Mamoue, Tatiana Samouil ont été rejointes par David Cohen au violoncelle, du Rossini, Saint-Saëns, Rachmaninov et Tchaïkovski au programme. Cette année c'est l'Association des amis de l'Institut national de la protection de l'enfance qui a bénéficié des recettes du concert.
En solo, Robert Schuh est au piano, jeune musicien allemand, il est lauréat de nombreux prix, en juillet dernier, il a participé avec succès au célèbre Festival de Salzbourg, romantisme à la carte avec Schubert, et Liszt et modernité avec Ligeti. Le jeune homme a tenu le public en haleine.
Un voyage en Italie et pas ailleurs, Cherubini, Puccini, et Verdi, le Quartetto di Venezia est un quartet à cordes qui se caractérise par son attachement à la musique du XIXe siècle, rigueur d'exécution et émotion dans l'interprétation. Andréa Vio au violon, Alberto Battiston au violon, Giancario di Vacri à l'alto et Angelo Zanin au violoncelle ont ébloui une salle comble.
Cepicki au violon et Polivka au piano, un duo tchèque, un programme qui conjugue Albinonià Beethoven Liszt à Smetana Dvojak à Tartini, séduisant en tous points, des accents patriotiques de Smetana, du romantisme débridé de Liszt, Dvojak, ses élans lumineux. Une sonatine par-ci, un scherzo par-là, du grand art.
Présence tunisienne
Changement de route, Anis M'rad, jeune Tunisien, est un virtuose du qanûn, sa musique allie beaucoup de styles, folklore, classique, andalou, tunisien, et musique du monde. Les jeunes venus par bus, des fans de M'rad, des curieux, une salle comble et des applaudissements répétés.
Roger Lord, pianiste canadien, est de retour à l'Acropolium, toujours aussi aimable, attentif, didactique, il explique chaque morceau, patiemment, clairement. Il a choisi les transcriptions exécutées par Liszt des œuvres de Bach, Schuman, Schubert et Verdi. Un hommage au grand Franz dont on fête cette année le bicentenaire de sa naissance, en musique, en phrases. Un musicien qui a bouleversé l'approche du piano.
Piano et guitare, le Japon propose Toshiki Usui au piano et Tishiyki Kumagai à la guitare, deux musiciens talentueux qui ont participé à de nombreux festivals à travers le monde. Kumagai, à la guitare, a joué Lobet, Barrios , Tarrega et Yokohn Usui a interprété Scriabine, Sakamoto et Brahms. Et puis, un morceau en hommage aux victimes du séisme au Japon qui a recueilli un tonnerre d'applaudissements.
La clôture a été assurée par Eva Steinschaden au violon et Alexander Vavtar au piano. Ce duo autrichien, appelé Nota bene, a publié plusieurs CD. Mozart, inévitable pour les Autrichiens, tout en légèreté, Schmidinger en musique moderne du début du siècle dernier, un peu café-concert un peu classique rigoureux, les avis du public sont partagés sur le morceau de ce compositeur et puis Liszt dont on ne se lassera pas, Brahms et du bonheur qui inonde la cathédrale, auquel succède le regret qui annonce la fin de cette édition, des discussions animées, des avis, un consensus : l'édition est exceptionnelle, des au revoir, des comptes rendus complets sur les colonnes de notre journal. Le rideau est tombé.


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