Dans tous les pays démocratiques les leaders étiquetés à Gauche, se distinguent par une grande culture, un niveau très élevé en matière d'analyse de la réalité et une intelligente faculté de prospective. Sauf en Tunisie. Plusieurs boutades comme celles de François Mitterrand dans son face-à-face avec Giscard D'Estaing, ou celles de François Hollande devant Nicolas Sarkozy, restent dans la mémoire. Leur subtilité en a fait des proverbes comme « laisser du temps au temps » de Mitterrand. Par contre, la gauche tunisienne, native des années 60 et 70, est restée au niveau primaire au niveau de ses connaissances et sa manière d'agir, prisonnière de la pensée de cette époque. Le cumul des erreurs depuis les années 70, dépasse tout entendement. La plus récente, cette réaction du leader du groupuscule de la Mouvance Echaâb, membre de la Jabha. Il n'a pas trouvé mieux, comme réaction aux pourparlers entre le parti « Al-Massar », très actif lors du sit-in « Errahil », conduit par Samir Taïeb et certaines autres composantes de la Jabha que de dire : « Jamais, jamais... Al-Massar n'intègrera Al-Jabha ». Trop de certitude et de mégalomanie ! Le 1er parti en baisse, les petits en hausse ! Au moment où le 1er parti du pays subit les conséquences de ses tiraillements internes, dire qu'Al-Massar n'intègrera jamais Al-Jabha, c'est couper l'herbe sous les pieds de ceux qui rêvent de la naissance d'un grand parti de gauche... unifiant la gauche en premier lieu... et peut-être dans une 2ème étape, toutes les composantes du fameux sit-in « Errahil » qui est le point de départ de tout ce qui s'est passé de bénéfique dans le pays... jusqu'au Prix Nobel de la Paix. D'autres déclarations intempestives et postures dogmatiques de gauche sont dans l'apanage de la Gauche tunisienne. Toutefois, avec la fin prochaine du vote utile, la Gauche devrait initier un mouvement unitaire et fédérateur... Le peuple préfère les grands pôles... Il a besoin d'assurance et ce n'est pas un petit parti qui la lui procurera. Le retour de l'espoir, nécessite un travail en profondeur pour récupérer une partie aussi infime soit-elle des 75% des électeurs qui n'ont pas fait le déplacement en... 2014. Les jeunes sont les oubliés du système politique actuel. C'est là que la Jabha devrait recruter ses futurs cadres, moyennant une formation adéquate. Insulter et exclure les autres qui tendent la main, n'est pas fructueux. Or, jusque-là, rien n'est fait dans ce sens. Place aux jeunes ! Un grand effort pour dépasser la pensée des années 70 est nécessaire. Mieux, il faudrait commencer par comprendre la société réelle et ses besoins et répondre aux appels de la Patrie... Partir de sa pensée pour l'imposer à tout le monde, n'avance en rien. Créer un premier réseau d'intellectuels indépendants, ne ferait que du bien au pays et à sa classe politique devenue très impopulaire. Des initiatives unitaires sont lancées à Tunis et à l'Etranger. Les Hamma Hammami et autres, emprunteront-ils la bonne voie et une nouvelle manière de faire la politique et ce, sans dogmatisme ? Rien n'est moins sûr. La génération montante des cadres moyens est celle de tous les espoirs. Les vieux, la laisseront-elles prendre le flambeau ?