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La Gauche de Hamma Hammami explose-t-elle déjà ?
Publié dans Le Temps le 11 - 12 - 2014

C'est spécifique : partout dans le monde, ils ne savent pas quoi faire de leurs victoires ! En 1981, François Mitterand, le socialiste battait la droite de Giscard. Mais cette victoire, bien qu'elle ait autorisé des espérances dans le sens de la rébellion contre la droite génétique chez les Français, aura tourné aux divisions caciques : une dispute pour le dauphin. Mauroy, l'effet Rocard, puis Cresson et au final deux bonnes cohabitations subies par Mitterand, autant rassembleur que « diviseur ». Schizophrénie en somme. Hama Hammami n'est pas loin. C'est comme s'il s'interrogeait lui-même sur sa capacité à rassembler la gauche ! Viscéralement communiste, mais avec le portefeuille à droite, (c'est ce qu'on dit), son ascension personnelle à la présidence stimule quelques relents dictatoriaux...Et gare à celui qui ose formuler des critiques au sein du Front !
Basma Khalfaoui, subit, en direct et en son absence, sur la chaîne Nessma, un affront de la part d'un des dirigeants de la Jabha, déclarant qu'elle n'en fait pas partie, rien que parce qu'elle avait été, une semaine avant assez critique vis-à-vis des hésitations du Front populaire avant de choisir son camp pour le deuxième tour de la présidentielle. Pour le dirigeant invité par l'animatrice, la Jabha se limite à son Conseil formé de secrétaires généraux, de neuf partis. Cette « auguste » instance où siège, entre autres, le secrétaire général du parti panarabe le Mouvement du peuple, serait avec ses membres les seuls habilités à parler tout en s'affichant Jabhaoui. C'est trop peu pour un parti ambitionnant de jouer le rôle de 3ème force dans le pays. Les autres militants comptent peu, ou ne font tout simplement pas partie de cette organisation qui avait fait la surprise du 1er tour de la présidentielle et ce, tant que leurs propos dérangeraient. Pauvre démocratie interne ! Il a fallu la réaction rapide de Mongi Rahoui, député de la Jabha à l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), au vu des législatives du 26 octobre dernier, pour remettre les pendules à l'heure et rappeler que la veuve de Chokri Belaïd fait bien partie de la Jabha, même si ses propos n'engagent que sa personne, au même titre que tous les autres. Le seul habilité à parler au nom de la Jabha n'est autre que Hamma Hammami. Quelle mauvaise et piètre image donnée aux spectateurs, électeurs de Hamma, de la Jabha et à l'opinion publique. Déjà les combats de coq dans les plateaux de télévision ont toujours effrayé et éloigné le Tunisien lambda de la chose publique. Que dire des déchirements internes, entre dirigeants d'une même famille, avec des propos aussi secs que belliqueux !
Piètre image
L'incident télévisé, peu glorieux pour les Jabhaouis, surtout lorsqu'on se désolidarise de la veuve de Chokri Belaïd, en affirmant qu'elle ne fait pas partie du Front populaire, est l'arbre qui cache la forêt. L'opinion publique devait savoir, hier quel positionnement de la 3ème force politique du pays à la veille du 2ème tour de la présidentielle. Encore un autre report, pour aujourd'hui. A dix jours du 2ème tour de la présidentielle, ce conglomérat de partis de gauche, panarabes et indépendants a du mal à éclairer ses électeurs et ses amis. C'est un fait que tous les regards sont maintenant dirigés vers la Jabha. Va-t-elle soutenir Béji Caïd Essebsi, son ex-allié au sein du Front national de Salut ?Va-t-elle opter, comme d'autres avant elle, pour le Ni Ni et à une autre forme de neutralité ?
Mériter le statut de 3ème force
Pour beaucoup d'observateurs et analystes politiques, le plus grand défi du Front populaire, va au de-là de la position qu'il finira par prendre concernant le deuxième tour de la présidentielle, en dépit de l'importance du choix à faire. Ce Front devra montrer ses atouts et ses capacités à se construire et se bâtir une présence solide, à partir de ses réussites et échecs passés, surtout durant le processus électoral. Certes, il peut ambitionner d'être la 3ème force politique du pays, même si dans les législatives, il est classé 4ème, après l'UPL de Slim Riahi, toutefois ses succès doivent être, scientifiquement mesurés, pour ne pas attraper la grosse tête. Sa position, la veille du deuxième tour est considérée beaucoup plus importante que celle des autres partis. Toutefois, les chiffres sont têtus. Ils prouvent qu'il souffre d'une certaine précarité et fragilité. En n'obtenant que 3,7% des voix aux législatives, il doit remercier le Bon Dieu et le mode de scrutin adopté par la loi électorale avec la proportionnelle à laquelle a été collée la formule des plus grands restes pour la répartition des sièges. Un effort de modestie est à faire. Par contre, le score de Hamma Hammami, au premier tour de la présidentielle, presque le double de celui des législatives ouvre de nouvelles perspectives, à une certaine gauche et ses alliés. Toutefois, cette performance surprise, est-elle suffisante pour prétendre à un véritable enracinement populaire qui baliserait une véritable auto-route pour la prochaine étape, à moyen et long terme ? Rien n'est moins sûr. L'opinion publique est très volatile. Beaucoup de travail est à faire pour se placer durablement dans le paysage politique comme force de refuge contre la bipolarisation.
Dure, dure la durée
Ainsi la capacité de prendre à temps les positions qui tranchent et rassurent ses électeurs, partenaires politiques et opinion publique devient capitale. Il ne suffit pas de voir juste. Il faut le faire, au bon moment, ni avant, ni après l'heure. Dans un cas, c'est trop tôt, dans l'autre c'est trop tard. Tout le monde sait combien Ahmed Néjib Chebbi et son parti ont payé cher des positions prises avant l'heure, comme son entrée au Gouvernement de Ghannouchi, le lendemain de la Révolution, et sa politique du Ni Ni, qui a été fatale aussi bien pour son parti, que pour d'autres. La Jabha, selon nombreux de ses sympathisants devra passer du stade d'une mosaïque d'organisations ou groupuscules de gauche ou panarabes, à celui d'un courant ou un parti structuré, et couper court avec l'infantilisme de Gauche des années 70 ou 80, lorsque les discours avaient leur auditoire. Deviendra-t-elle le grand parti de gauche moderne dont rêvait le martyr Chokri Belaïd ? Consolidera-t-elle les succès, somme toute relatives des législatives et la grande percée de Hamma Hammami, au premier tour de la présidentielle ? La consolidation des succès est beaucoup plus difficile que leur réalisation.


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