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La saturation, les portables, les cartes qui se vendent partout ; que leur laisse-t-on ? 8 mille taxiphones et publitels mettent la clé sous le paillasson
Quelques années en arrière, les taxiphones ou publitels ont connu une véritable croissance. Leur nombre a fortement évolué. Les files d'attente étaient parfois interminables, surtout pendant les heures de pointe et les jours de fête. Ces centres ont été une chance et une source de revenu pour une catégorie sociale bien spécifique: veuves, handicapés, des jeunes sans formation et sans niveau, des gens à la retraite... Le projet ne requiert pas de diplômes. Pour avoir une autorisation, il suffit de signer le contrat d'abonnement, de présenter le bulletin n°3 et une photocopie de la carte d'identité nationale en plus d'une étude présentant le projet proposé et un exposé détaillé des services à fournir (téléphonie, Fax et téléimprimeurs, Services télématiques et Services postaux ) Avec l'évolution du réseau de téléphonie mobile, les problèmes ont commencé. Les gens sont devenus de moins en moins affluents, jusqu'à ce que certains ont été obligés de fermer leurs portes tellement ils sont déficitaires. Les gens préfèrent téléphoner de leurs portables et ne pas faire le déplacement pour aller téléphoner à partir d'une cabine de taxiphone. Les cartes de recharge et le TT Cash sont en vente partout : chez les kiosques de journaux, le vendeur des fruits secs,..... Un projet « nul » Hamadi est à la retraite. Actif et habitué au travail, il a opté pour le projet de publitel : « Je regrette beaucoup d'avoir investi énormément d'argent dans ce projet « nul ». Il n'est pas du tout rentable. Maintenant, je suis endetté et j'ai encore trois appareils en panne. Pour les réparer, il me faut au moins 450 dinars, ceci sans compter bien sûr le loyer. Ma recette par jour est de 10 dinars maximum. Je souffre réellement de cette situation. Les cartes de téléphonie mobile sont en vente partout, le TT cash aussi. Même la promotion établie depuis le 1er septembre dernier par Tunisie Télécom n'est pas vraiment bénéfique pour nous autant qu'elle l'est pour l'opérateur et pour le consommateur. Ce dernier occupe une cabine pendant des heures avec une pièce de 100 milimes. Je suggère que les cartes ne soient vendues que dans les publitels et que Tunisie Télécom augmente légèrement les prix de la minute de portable à portable pour que les gens aient plus recours aux taxiphones ». On perd plus qu'on gagne Lamia est handicapée. Le taxiphone pour elle est une source de revenu qui n'est plus sûre : « Ces dernières années, le taxiphone est devenu une affaire vraiment perdante. On perd plus qu'on gagne. J'y passe presque tout mon temps, puisque je suis propriétaire du local et pourtant je ne gagne pas beaucoup. Je passe parfois des heures, sans que personne ne vienne téléphoner ou acheter une carte. Heureusement, que j'ai une photocopieuse et que je vends des petites choses sinon je pense que j'aurais fermé il y a longtemps. La situation doit obligatoirement changer et on doit encourager plus les gens à téléphoner des publitels. L'offre promotionnelle de septembre dernier est bonne, mais elle reste quand même insuffisante ». Légiférer la vente des cartes de recharge Abderrahman Teborbi, président de la Chambre nationale des publitels : « Depuis que le téléphone portable est devenu accessible à tout le monde, les taxiphones sont devenus presque vides et dévastés. Même la vente des cartes de recharge, qui devait normalement, nous compenser est disponible dans tous les types de commerce. De 20 mille centres au début de l'année, on compte actuellement quelque 12 mille publitels. 8 mille ont fermé au cours de cette année. On se demande vraiment si la situation va s'améliorer surtout que nombreuses personnes nécessiteuses vivent de ces centres. Il est vrai que la promotion de septembre dernier a amélioré légèrement la situation mais on est encore en phase d'expérimentation et nous n'avons pas encore étudié sa rentabilité. A mon avis, il faut au moins légiférer la vente des cartes en la rendant exclusive aux publitels et cela n'est pas difficile. Il dépend uniquement d'une réelle volonté politique. Il convient aussi de sensibiliser plus les gens et de les inciter à avoir recours aux taxiphones surtout que la communication du publitel au portable est beaucoup moins chère (150 milimes la minute) que la communication de portable à portable (225 milimes). Les taxiphones, ne sont qu'un exemple de milliers de projets qui sont créés sans une véritable étude de marché. L'évolution rapide du réseau de téléphonie démontrait pourtant une baisse prévisible du recours aux publitels.