Les négociations sociales dans le secteur privé ont repris hier après une suspension d'une dizaine de jours. Mais la nouvelle séance de dialogue entre des dirigeants de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et les représentants de l'Union tunisienne de l'industrie du commerce et de l'artisanat (UTICA) s'est encore une fois soldée par un échec. L'organisation patronale a en effet campé sur sa position stipulant que les majorations salariales indexées sur les indicateurs de l'inflation, la productivité, du taux de croissance, soit un taux inférieur situé autour de 4,8 %. La centrale syndicale a, quant à elle, de nouveau revu ses exigences à la baisse en acceptant un taux de 8%, après avoir réclamé un 15% dans un premier temps et 12% par la suite. «Nous avons fait des concessions depuis le début des négociations alors que l'UTICA n'a aucunement voulu aller au-delà de 4,8%, soit un taux identique au taux d'inflation officiel», a déclaré le secrétaire général de l'UGTT adjoint chargé du secteur privé, Belgacem Ayari «Tout en déplorant cette fuite en avant, l'UGTT convoquera des réunions de son groupement du secteur privée et de sa commission administrative pour prendre les mesures qui s'imposent face à ce blocage des négociations. Dans ce cadre, toutes les options sont envisageables y compris la relance des grèves régionales qui ont été suspendues suite à l'attaque terroriste ayant ciblé nos vaillants éléments de la garde présidentielle », a-t-il ajouté. L'UGTT avait décidé de reporter à une date ultérieure une grève générale du secteur privé qui prévue pour le 25 novembre dernier dans le grand Tunis ainsi que les grèves et manifestations prévues les jours qui viennent dans différentes régions suite à l'attentat-suicide survenu à proximité de l'Avenue Mohamed V à Tunis, qui avait fait 12 morts parmi les agents de la garde présidentielle. Avant que l'attentat ne se produise, l'UGTT avait appelé les salariés des entreprises privées situées dans le grand Tunis à observer une grève générale régionale Cette grève est la deuxième du genre d'une série de grèves régionales tournantes programmées par la commission administrative de la centrale syndicale en signe de protestation contre le blocage des négociations sociales. Une première grève régionale a eu lieu le 19 novembre à Sfax. Ce débrayage qui a concerné 164 entreprises a enregistré un taux de suivi proche de 100%, selon l'UGTT. Ce chiffre a été cependant mis en doute par l'organisation patronale, qui estimé que les grèves comportent des enjeux liés au prochain congrès de l'UGTT. «La centrale syndicale qui a dans son agenda des élections l'année prochaine est dans la surenchère entre candidats», avait notamment déploré le président de la commission économique de l'UTICA, Nafâa Ennaifer.