Porter haut les valeurs de tolérance et de liberté d'expression est l'ambition du film « Le Prophète ». Un film d'animation adapté du best-seller de l'auteur Khalil Gibran. Produit par la star de Hollywood Salma Hayek, réalisé par Roger Allers, l'auteur du « Roi Lion », ce dessin animé fait appel à des talents du monde entier, dont le dessinateur français Joann Sfar et le chanteur Mika. « C'est un film très courageux, parce que c'est un film très doux, » avance le chanteur Mika qui prête sa voix au narrateur et au personnage principal. L'histoire principale est celle de Mustafa, un prisonnier politique assigné à résidence sur une île imaginaire moyen-orientale nommée Orphalese. Il va rencontrer une petite fille rebelle et mutique et faire connaissance avec sa mère en leur délivrant des leçons de vie. Mika, Salma Hayek et le Liban Le point commun entre Mika et Salma Hayek, la productrice du film et qui double le personnage de la mère en anglais : le Liban, un pays multiconfessionnel dont est originaire Khalil Gibran, l'auteur du bestseller Le Prophète, ce recueil de poèmes en prose, divisé en 26 textes et publié en 1923. « J'ai grandi avec ce livre, explique Mika. Comme je dis toujours, je suis Libanais-Syrien-Américain, j'ai toujours entendu des extraits. Je ne sais même pas d'où ça venait. Finalement, quand j'avais 14 ans, j'ai lu le livre, en anglais. J'ai tout compris. Ce n'était pas seulement les idées de ma grand-mère, de mon père et de ma mère. Tout vient de ce livre. C'est un livre populaire. Cela parle de l'alcool, du travail, de l'amour, du sexe, de la guerre, de la violence. Un livre écrit par un Libanais. Cela parle de la tolérance, de la différence. » « Deux astuces pour trouver sa voie : la poésie et l'art » D'après Salma Hayek, c'est un film qui résonne d'autant plus avec la période actuelle, l'afflux de réfugiés en Europe et le terrorisme: « C'est un film sur la liberté d'expression. Dans le film, on voit toute la richesse que peut apporter un immigré. Il y a ce personnage de petite fille qui ne peut plus parler. Elle n'a plus sa voix. Tous les enfants cherchent leur voix. Ce film propose deux astuces pour la trouver : la poésie et l'art. » La liberté est aussi le fil conducteur graphique de ce film d'animation : « L'animation de l'histoire principale est très simple, très traditionnelle, presque naïve. Ce n'est pas spectaculaire, mais pour les poèmes, c'est extraordinaire. Nous avons choisi des créateurs très différents. Ils ont eu carte blanche. C'est une expérimentation. » La force des poèmes Si les séquences sont de qualité inégale, la force des poèmes de Khalil Gibran demeure. Et ce film tout public pourra donner envie de lire ou de relire ce classique vendu à plus de 100 millions d'exemplaires de par le monde.