La " Staïda" de l'exercice en cours ou du moins durant sa première partie n'est pas sans nous rappeler étrangement le SG de la phase aller d'il y a quelques années sous la direction de Robertinho. L'on a tous en mémoire comment cette année là, les sudistes avaient épinglé pratiquement tous les ténors de la confrérie allant jusqu'à se frayer une place parmi le quatuor de tête. Et les rêves du titre, d'une participation à la coupe de la CAF voire à la Champion's League de fleurir ça et là dans le fief "d'El Jara" et même parmi les fervents inconditionnels sudistes en dehors de Gabès tellement les protégés de Robertinho jouaient les terreurs et rasaient tout sur leur passage. Vint alors cette maudite rencontre à la maison contre l'ESS à l'ultime journée de l'aller. Une Etoile au plus mal baladée la ronde précédente par l'USMO dans le derby du Sahel. Et d'aucun de se frotter les mains à Gabès à la perspective d'enfoncer encore le clou et de tirer profit de l'état de panique et de désillusion habitant les Etoilés. Même les joueurs sudistes grisés et dans les nuages prirent leurs adversaires du jour par dessus la jambe avec une victoire assurée dans leur esprit avant même de quitter leur hôtel direction le stade. La suite on la connait: Un cinglant revers, un retentissant Waterloo à l'arrivée. Un ( 1-6) qui sonna le glas pour les inexpérimentés Gabésiens avec une série noire les amenant tout droit vers les profondeurs du classement et ils ne durent leur salut qu'à des circonstances exceptionnelles suite à des mesures exceptionnelles prises par les instances.... Okbi s'envole vers le Golfe L'une des principales raisons ayant contribué à la réussite cette année de la " Staïda" réside en la continuité au niveau du directoire administratif et technique. Le président Sabeur Jemeï sur la brèche depuis la nuit des temps a acquis une solide expérience à la tête du club. Mourad Okbi à sa troisième année consécutive a parfaitement saisi le mode de fonctionnement de la boite et toutes les spécificités inhérentes à la mentalité spéciale du joueur Gabésien et du public local. Mais au beau milieu de l'exercice, il fit faux bond au groupe avec la bénédiction de Sabeur Jemeï et s'envola au Khalij où l'on lui offrit un pont en or; Aucune commune mesure avec ce qu'il percevait à Gabès. Après moult tergiversations, Sabeur Jemeï opta pour Nizar Khanfir l'adjoint de Kasparzak. Mais il dut patienter le temps de Nizar Khanfir termine son aventure avec l'Equipe Nationale durant la dernière désastreuse CAN. Bguir et Ghrab dans la nature Saad Bguir et Chadli Ghrab étaient pratiquement les artisans de 80% des buts de la "Staïda" par un passé pas très lointain. Un duo de charme difficilement maitrisable constituant un véritable poison pour les défenses adverses toutes pentues qu'elles fussent . On parla même avec insistance de leur imminent départ vers le club Allemand Hambourg avant qu'ils ne rejoignent le parc ( A) pour les tests d'usage. Mais l'affaire capota et ils ne furent point engagés par le CA. Le frère ennemi flairant le bon coup parvint à les recruter. Chadli Ghrab n'entra point dans le moule des " sang et or " et fut cédé au CAB. Par contre, le petit lutin Saad Ghrab après une période de latence et d'adaptation devint la pièce maitresse et la plaque tournante du milieu du terrain Espérantiste avec passage d'autorité dans les sélections Olympique et ( A). Du coup toute l'animation offensive et l'approche tactique des sudistes de changer de 180°. Revers inexplicables Le classement des Sudistes aurait pu et du être nettement meilleur et pourquoi pas ( 4 ème avec 27 points )? Les choses auraient été toutes autres n'eussent été ces deux revers inexplicables et inadmissibles concédés aux néo-promus à Ben Guerdane et à la maison contre la JSK. Mais pour l'heure avec 21 points les choses ne se présentent sous des jours sombres en dépit du regret amer de ces deux défaites sus-citées. Six victoires respectivement devant: EGSG ( 1-0), ASM ( 0-2), CSHL ( 2-0), ASK ( 2-0 sur le tapis vert par réserves ), ST ( 1-0), EOSB ( 0-3 à huis clos). Trois parités : ESM( 0-0) à la maison et CA ( 1-1)-ESZ ( 3-3) loin des bases. Six défaites : CSS ( 2-1), USBG ( 1-0), CAB ( 1-0), JSK ( 0-1), ESS ( 5-2) et EST ( 0-1). Au total une 6 ème place avec 18 buts inscrits pour 15 concédés. Hécatombe de blessures La cadence infernale imposée par les instances avec pas moins de sept matches disputés en vingt jours a fait de gros ravages au sein des joueurs de toutes les écuries de la place. Passe pour certaines se prévalant d'un effectif riche avec un banc bien fourni en individualités de valeur pouvant avoir recours sans gros dégâts au " turn-over" salvateur. Mais pour la " Staïda" les répercussions furent dramatiques notamment avec la blessure de trois joueurs incontournables dans l'axe de la défense et la pénurie d'éléments rompus à ces postes pour les y suppléer avec bonheur. Tant il vrai qu'on ne peut remplacer aisément le trio Akram Sassi, Ali Hammami et Lassad Chaâbani véritables gages de sécurité derrière. Des recrutements de valeur Sabeur Jemeï sur les conseils de son entraineur Nizar Khanfir a mis lourdement la main dans la poche durant ce mercato dans le dessein d'enrichir son effectif. Hamza Hadda, Mohamed Ben Mansour, Wajdi Mejri, un Camerounais Onana et Youm Youm. Plusieurs départs ont été enregistrés, des joueurs n'ayant point convaincu par le passé Mourad Okbi et actuellement Khanfir. Le plus dur commence Certes la situation des Gabésiens est relativement confortable bien loin des zones de turbulences. Mais le souvenir de l'ère Robertinho avec cette déconfiture inattendue ayant catapulté la " Staïda" aux confins de l'enfer est encore vivace dans les esprits. D'où les recommandations fermes à tout le groupe de garder les pieds sur terre et de ne point se mettre à rêvasser les yeux ouverts dans les nuages car il suffit d'un rien pour que tout bascule de nouveau dans le néant et les exemples ne manquent. L'objectif premier étant d'assurer définitivement ses arrières pour ensuite penser éventuellement à aspirer à une place continentale si l'aubaine s'y présente. Mohamed Sahbi RAMMAH Nizar Khanfir : «Sept matches, en vingt jours; une aberration monumentale !» Le Temps: Comment avez vous été contacté par Sabeur Jemeï en milieu de saison? Nizar Khanfir: Les premières approches sommaires ont eu lieu alors que j'étais à la CAN avec l'équipe nationale. Mais les choses ont pris une tournure officielle à mon retour au pays où j'ai pris le groupe dans une conjecture des plus difficiles lors des sept ultimes journées. Pourtant le bilan n'a pas été des plus dramatiques avec dix points récoltés sur les 21 possibles si l'on tient compte des trois points arrachés sur le tapis vert aux Kasserinois qui ont pourtant battu la " Staïda" ( 0-1) à Gabès même ? Je ne parle pas de cet aspect de la question. J'ai eu la malchance d'aborder le groupe dans des conditions très difficiles. Aucune plage horaire vaste pour mettre en place ma nouvelle vision des choses et ma nouvelle stratégie d'approche. Par ailleurs, faire disputer à tous les clubs la bagatelle de sept rencontres en 20 jours est une aberration monumentale. Du coup, bonjour les dégâts avec foisonnement des blessures tendino-musculaires et appauvrissement d'un groupe déjà peu pourvu en éléments de valeur. J'ai du à mon corps défendant me passer de trois joueurs titulaires indiscutables dans l'axe. Un centre névralgique qu'il n'est point aisé de colmater avec succès. Nous avons donc terriblement souffert derrière en dépit des efforts louables fournis par les remplaçants. Le fief " d'El Jara" est réputé être des plus exigeants. Les ambitions de jouer les premiers rôles par la " Stada" n'y sont un secret pour personne. Partagez-vous cette vision de vos inconditionnels? Je suis d'une nature réaliste et grandement pragmatique. Avancer que nous visons la maintien serait vous mener en bateau et minimiser la valeur de mon équipe. Non, je ne suis nullement inquiet pour le devenir de la " Staïda" au sein des ténors. Nous allons mettre tout en œuvre pour améliorer notre classement en visant le haut du pavé. Une participation à une campagne africaine, maghrébine ou inter-arabe nous intéresse et nous motive au plus haut degré. Rien ne nous manque pour y parvenir. Le départ de Saad Bguir et de Chadly Ghrab la véritable locomotive du groupe est handicap de taille pour tout entraineur tellement ces deux éléments et notamment Bguir sont incontournables avec un impact des plus pentus sur le rendement du groupe. Comment parvenir à pallier à pareilles lourdes défections? Je ne nie point l'apport et le poids de Bguir mais nul n'est éternellement indispensable. Je lui souhaite bonne chance mais la vie continue et notre animation offensive a été remodelée en fonction des joueurs disponibles et de leurs potentialités et capacités. Donc pas de problème insurmontable à ce sujet. Hamza Hadda, ex-EST et CSS pourrait résoudre cette défaillance? Hamza Hadda est un excellent joueur du milieu et en compagnie du restant de ses nouveaux coéquipiers les choses iront dans le meilleur sens. Toutes les écuries de la place souffrent financièrement parlant. Comment se présente l'affaire pour la " Staïda" à ce propos? Les difficultés sont endurées par tous les clubs mais on fait avec et Sabeur Jemeï parvient tant bien que mal à arrondir les angles et garder le cap mais au prix de très grands sacrifices. Votre avis sur l'arbitrage? Aucun arbitre n'est parfait et le meilleur homme en noir est celui qui commet le moins d'erreurs. Tant que les fautes entrent dans le cadre d'une mauvaise appréciation, elles sont acceptables. Mais quand elles sont sciemment commises cela fait désordre. Nous demandons durant cette période de pause une évaluation objective de la prestation des arbitres avec mise à l'indexe de toutes les incartades ayant eu lieu. Mais globalement notre arbitrage est sur la bonne voie. Des objections à formuler? Je m'insurge en faux contre cette programmation inhumaine faisant disputer aux clubs sept matches en 20 jours. Un rythme infernal que même les joueurs " réellement" professionnels à l'étranger ne peuvent soutenir. D'où l'hécatombe de blessures atteignant le plus clair des joueurs un peu partout sous nos cieux. Même nos internationaux en ont souffert avec déjà pas moins de quatre joueurs blessés dans la CHAN avant même de disputer la moindre rencontre avec la casaque nationale! La solution selon vous ? Pourvu que la seconde phase à venir ait lieu avec une cadence autrement plus allégée, plus "humaine". Autrement, les dégâts à enregistrer seraient des plus catastrophiques pour la santé des joueurs. Et pour conclure? J'adresse un fervent appel à nos inconditionnels pour qu'ils soutiennent à fond le groupe. Ils sont le joueur N°1 et non comme on avance ailleurs N° 12. Avec l'union sacrée et les efforts de toutes les composantes formant le club, nous irons très loin avec plein de satisfactions à l'arrivée ..