En attendant une loi de finances complémentaire, les dispositions de la LF 2016 ne font toujours pas l'unanimité. Aujourd'hui c'est autour des producteurs de boissons alcoolisées, un secteur juteux en Tunisie, d'exprimer leur grogne. Les producteurs nationaux dénoncent une concurrence déloyale favorisant les produits importés et les fabricants locaux d'alcools forts et rouspètent une taxation non conforme aux politiques de santé publique. Les producteurs appellent à une révision de la disposition de la LF2016 portant baisse de la taxation des produits alcoolisés forts, des produits généralement d'importations. Une mesure qui favorise une fois de plus l'importation, ce qui débouchera sur une sortie de devises. D'où son impact sur la balance commerciale et par ricochet la balance des paiements courants. Le décret N° 1768 du 10 novembre 2015 et de la loi de Finances 2016 stipule l'allégement des taxes sur les alcools forts. Une taxe qui est passée de 650% à 50%. Selon quelle logique ? : s'interrogent les producteurs lésés surtout que partout dans le monde notamment en Europe, la taxe sur les alcools est liée au volume et au degré d'alcool. Ainsi, plus un produit est alcoolisé plus il est taxé. Le législateur tunisien semble ainsi déroger à cette règle. Du fait, plus un produit est alcoolisé moins il est taxé. « Une concurrence déloyale est créée, qui favorise les alcools forts importés et ceux produits localement à base d'alcool éthylique », crient les producteurs qui dénoncent une situation de plus en plus aggravée menaçant la rentabilité du secteur et l'emploi de dizaines de milliers de personnes entre viticulteurs, industriels et autres emplois indirects. » La chute de la commercialisation des produits locaux se qui traduit une une mévente de la production agricole ce qui conduira à une baisse des prix des matières premières », expliquent-t-on La chambre syndicale ira solliciter et sensibiliser le Ministère des Finances en demandant de réviser le mode de taxation des produits alcoolisés en prenant en considération les expériences pilotes et en particulier celle de l'Union Européenne. Elle met l'ensemble des compétences de ses membres à la disposition de l'Etat pour réviser la loi de Finances 2016 dans le cadre d'une approche participative permettant d'éviter la catastrophe en termes d'emplois et en matière de santé publique. Le secteur viticole est un secteur juteux en Tunisie, d'autant que le pays est classé parmi les premiers consommateurs de boissons alcoolisées dans le monde. Et en dehors du secteur, la question touche également à l'équilibre de la balance commerciale. Sommes-nous en train de favoriser le produit étranger au détriment du made in Tunisia?