Une cérémonie dédiée à Inauguration de l'atelier de peinture du Baron Rodolphe D'Erlanger a eu lieu avant-hier, au Palais Ennejma Ezzahra, en présence de Mme Sonia Mbarek, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, de MM. Sofiène Féki, directeur Général du Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes, Kamel Laazar, Président de la Fondation Lazaar et d'un bon nombre d'invités de marque dont les ambassadeurs, respectivement de France et de Suisse. Le projet de réhabilitation de l'atelier de peinture du Baron Rodolphe d'Erlanger, ( peintre et musicologue français d'origine allemande : 1872-1932), qui s'inscrit dans le cadre des activités muséographiques du Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes est tout d'abord, un hommage à cet orientaliste voyageur dont le parcours artistique s'est déroulé en partie en Tunisie et plus particulièrement à Sidi Bou-Saïd dans le Palais Ennejma Ezzahra. C'est aussi une opération de restauration et de réaménagement muséographique d'envergure, ayant permis de restaurer l'espace et les œuvres qu'il accueille tout en les rendant plus accessibles au public, non sans l'apport et la contribution de la Fondation Lazaar qui a soutenu le projet dans le cadre d'une action de mécénat en nature et en compétence et de l'Institut National du Patrimoine qui a apporté son soutien au suivi technique, en mettant à la disposition du CMAM, une équipe de restaurateurs. Le projet dont la réalisation, (entre le moment de la signature de la convention et la finalisation des travaux), aura duré un peu plus de douze mois, a cherché à réconcilier deux impératifs, à savoir, des conditions optimales de conservation des tableaux et des objets, et une visite aisée et didactique offrant aux visiteurs une immersion dans l'univers intimiste du peintre. Agréable immersion avec la découverte des lieux, quand les instigateurs du projet nous y avons invités par petits groupes et parmi eux Mounir Hentati qui a signé le texte du livret réalisé à cette occasion. La démarche muséographique adoptée, consiste selon les différents partenaires, en une évocation construite dans l'esprit muséographique des autres espaces du Palais Ennejma Ezzahra, sur la base de photos puisées dans les archives du CMAM et permettant de comprendre l'agencement de l'espace de travail du peintre. Cette évocation est renforcée par la présence d'objets en rapport avec l'activité picturale du Baron, tels que, son autoportrait, sa palette, ses pinceaux, ses chevalets, sa boîte à matériel, ses croquis... accompagnés d'éléments d'ameublement prélevés dans la collection du Palais. La période tunisienne dans le parcours du peintre La majorité des tableaux exposés dans cet espace, appartiennent à la période tunisienne, (1903-1932) et font partie de la collection acquise par l'Etat tunisien dans le cadre de la transaction relative à l'achat du palais Ennejma Ezzahra (1989) : un peu plus de 60 tableaux avec comme thèmes, des scènes de rue, des portraits et personnages et des paysages. Selon Ali Louati, critique d'art et auteur du livre « Le Baron d'Erlanger et son Palais Ennejma Ezzahra », (Simpact Editions -1995), « la période tunisienne de R. d' Erlanger est considérée par les critiques comme la plus importante du point de vue de la maturité des moyens de réalisation et de la cristallisation d'une vision esthétique propre». L'action de mécénat qui a boosté l'aboutissement de ce projet a débuté nous apprend- t- on, quelques mois avant la promulgation de la loi d'encouragement du mécénat culturel qui a introduit le mécénat et l'a reconnu comme moyen de financement pour tout investissement dans les œuvres culturelles. Fort de la réussite de cette première action, le CMAM envisage de lancer une campagne pour inciter d'autres entreprises et Fondations à s'engager dans des opérations de mécénat similaires. Action fort judicieuse car comme nous l'avons signalé, l'apport des équipes de l'INP a été très précieux notamment en matière de restauration des éléments en bois, (plafonds, portes, meubles et encadrements des tableaux), ainsi qu'au niveau de la supervision des travaux. L'équipe des restaurateurs a fait profiter de son savoir, une dizaine de jeunes diplômés de l'Institut des Métiers du Patrimoine qui ont été associés aux travaux de restauration en tant que stagiaires. Une première qui fera date et des émules certainement ; ne dit-on pas que seuls l'art et la culture sont à mesure de prémunir les Nations des dangers qui les guettent, ayant rapport avec l'obscurantisme, l'extrémisme aveugle et le terrorisme !