Lors d'un point de presse tenu, hier, au palais du gouvernement, à la Kasbah, le ministre de la Santé publique, Said Aidi, a annoncé qu'il n'est pas question de revenir sur les décisions relatives au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Habib Bourguiba à Sfax et portant sur le remplacement de son ancien directeur général par un nouveau directeur général et la suspension de cinq agents répartis entre 4 cadres syndicaux et un membre de la Fédération générale de la santé. Le CHU signalé avait connu des mouvements de protestation contre la nomination du nouveau directeur général en raison de sa qualité de militaire. Le ministre a indiqué avoir pris ces decisions conformément aux attributions que lui confère la loi et qu'il ne compte pas revenir sur ces decisions, faisant part de l'attachement au dialogue constructif avec toutes les parties qui respectent les limites de leurs attributions aussi bien au sein de l'administration qu'au sein des syndicats. Il a rappelé qu'à la suite d'une visite qu'il avait effectuée au CHU de Sfax, au mois de juillet dernier, une équipe interne de contrôleurs des structures du contrôle du ministère avait été constituée et chargée d'effectuer une enquête et un audit sur le CHU de Sfax et d'établir un rapport à ce sujet. Il a indiqué que le rapport a révélé l'existence de lacunes dans la gestion des ressources humaines et une mauvaise gestion financière, ce qui a motivé la prise de décisions en vertu des attributions du ministère et qui se sont traduites par la nomination du nouveau directeur général en remplacement de l'ancien directeur général et ce au mois de septembre dernier. Il a fait remarquer que cet hôpital universitaire n'avait pas été inspecté depuis 10 ans et que l'audit a permis de révéler l'existence d'un déficit budgétaire de l'ordre de 35 millions dinars. Aussi, il a été décidé de nommer un nouveau directeur général, puis lorsqu'il a été enregistré que les mouvements de protestation menés il y a quelques semaines ont débordé et causé des perturbations dans le bon fonctionnement du travail de l'hôpital et la prestation des soins médicaux, des sanctions ont été prises à l'encontre de ceux qui ont été à l'origine de ces perturbations et ils ont été suspendus de leur travail. Les agents du CHU de Sfax ont observé une grève vendredi dernier, à la suite de tous ces développements, alors que les agents de la santé menacent de débrayer le 10 mars dans tous les hôpitaux du pays. En réponse à une demande d'éclaircissement d'un journaliste sur les incidents et l'action de protestation syndicale de vendredi dernier, près de son bureau au siège du ministère, le ministre de la Santé publique les a déplorés disant qu'ils ne sont pas dignes de l'action syndicale. Il a ajouté qu'il avait décidé de porter plainte devant la justice, à titre personnel, contre la personne qui avait diffamé et injurié sa mère. 57 mille cas de maladie d'Alzheimer Le ministre de la Santé publique a passé en revue quelques programmes et projets du ministère. Il a indiqué que le taux d'atteinte d'hépatite C se monte à 1% et qu'un plan d'action a été mis en place en vue d'éradiquer cette maladie dans huit ans. Il a rappelé l'enquête effectuée concernant le trafic de sang disant que ses conclusions avaient été négatives et qu'il n'y avait pas de trafic. Il a signalé aussi l'existence d'une enquête interne en cours sur l'appel d'offres lancé par la pharmacie centrale de Tunisie pour l'achat d'insuline, notant que jusqu'à présent et en attendant les conclusions définitives de l'enquête, rien d'irrégulier n'a été constaté. Il a annoncé l'ouverture prochaine des concours de recrutements décidés en 2016 et dont le nombre s'élève au total à 2700 répartis entre 544 médecins, dentistes et pharmaciens, 331 agents administratifs et techniciens, 1415 agents paramédicaux et 400 ouvriers. Le ministre a évoqué, également, les projets nationaux relatifs à la construction de nouveaux établissements hospitaliers de diverses catégories et dont les travaux de réalisation démarreront avant la fin de 2016 dont un nouvel hôpital universitaire à Sfax grâce à un don chinois, un hôpital pluridisciplinaire à Gafsa, dans le cadre de la coopération avec l'Union européenne, et un hôpital similaire à Béja. Il a signalé les mutations survenues au niveau de la nature des maladies en Tunisie, notamment les maladies des personnes âgées, en raison de la croissance démographique, à l'instar de la maladie d'Alzheimer dont les cas sont passés à 57 mille.