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Nous avons fait de la Tunisie d'aujourd'hui un Etat de droit, nanti d'institutions solides-
Interview du Président Ben Ali à La revue -ARABIES-
Publié dans Le Temps le 06 - 11 - 2007

Tunis-TAP - La revue mensuelle "Arabies", paraîssant à Paris, vient de publier une interview exclusive du Président Zine El Abidine Ben Ali.
Dans cette interview, le Chef de l'Etat met en exergue les réformes et réalisations accomplies par la Tunisie, durant les deux décennies du Changement, et qui ont touché tous les domaines politique, économique, social, et culturel.
Le Président de la République y souligne, également, que ces acquis ont permis de restaurer les valeurs républicaines et fait de la Tunisie d'aujourd'hui un Etat de droit, nanti d'institutions solides qui lui assurent la stabilité dont il a besoin pour poursuivre l'œuvre de développement en toute sérénité.
Il note, par ailleurs, que ces acquis ont favorisé l'émergence d'une société équilibrée et homogène, entreprenante et solidaire, qui avance à pas sûrs sur la voie de la modernité.

Voici le texte intégral de cette interview:

Question: Monsieur le président, le 7 Novembre 2007, il y aura vingt ans que vous avez accédé à la magistrature suprême. Selon vous, en quoi la société tunisienne a-t-elle changé depuis ce jour, et comment voyez-vous son avenir ?

Réponse : Nous avions, dès l'aube du Changement, agi pour restaurer la confiance et instaurer un esprit de réconciliation et de consensus, sachant que rien ne peut être fait sans le concours actif de la nation et l'adhésion individuelle et collective des citoyens. Nous avons œuvré à restaurer les valeurs républicaines qui sont d'abord une exigence de progrès et de justice. La société se modernise, elle est entreprenante et solidaire.
Nous avons développé l'esprit d'initiative et cultivé le goût de l'entreprise et de l'effort pour libérer les forces vives qui créent la richesse et font la croissance. Notre administration est moins pesante.
Par ailleurs, nous avons instauré le pluralisme et élargi le champ des libertés et de la pratique démocratique.
Notre vision de la démocratie tient compte de l'histoire et de la culture de notre pays, c'est-à-dire de ses spécificités, en même temps qu'elle intègre les impératifs du pluralisme, de la liberté et de la défense des droits de l'homme.
Ce sont là des valeurs universelles. Ce fut pour nous une tache exaltante tant elle nous a permis, au plan politique, de mettre en place des réformes qui ont jeté les bases d'un système pluraliste où cohabitent, aujourd'hui, neuf partis politiques de tendances diverses.
Nous avons restauré la souveraineté du peuple, qui choisit désormais en toute liberté ses dirigeants, lors d'élections transparentes et régulières qui ont lieu tous les cinq ans.
Il faut se rappeler que c'est bien au cours de ces deux décennies que, pour la première fois dans l'histoire de la Tunisie, des élections présidentielles pluralistes ont été organisées, que les partis de l'opposition ont accédé à la Chambre des députés, et que le pouvoir législatif a été renforcé par la création d'une Chambre des conseillers.
Pour la première fois également, le peuple a eu à exercer sa souveraineté directement, par référendum, en se prononçant sur la réforme de la Constitution.
Je rappelle aussi les décisions prises en matière de financement des partis politiques et d'aide à la presse des partis, l'amendement électoral et les innombrables réformes et mesures destinées à promouvoir les conditions de l'exercice démocratique et à en développer le processus.
Ainsi, nous avons fait de la Tunisie d'aujourd'hui un Etat de droit, nanti d'institutions solides qui assurent au pays la stabilité dont il a besoin pour poursuivre l'œuvre de développement en toute sérénité.
Au plan économique, les indicateurs sont révélateurs de l'étendue des progrès que nous avons pu accomplir dans une conjoncture mondiale pourtant difficile. Ces performances attestent que nous sommes passés du stade de pays en développement à celui de pays émergent.
La vitalité de notre économie est incontestablement un des points forts du Changement du 7 novembre.
Classée 1ère en Afrique et 29ème mondiale en termes de compétitivité, la Tunisie se place parmi les 80 pays les plus avancés du monde.
Notre nation a pu, outre la réduction du taux d'inflation à un niveau très bas et la compression du déficit budgétaire pour le maintenir à 2,9 pc du PNB, assurer pendant une longue période une croissance économique soutenue, qui a avoisiné 5 pc en moyenne annuelle sur deux décennies, ce qui nous a permis de multiplier par 6 le PIB.
Nous avons veillé à faire en sorte que les fruits de cette croissance soient équitablement répartis entre tous les Tunisiens.
Les enquêtes sur les dépenses et la consommation des ménages indiquent, quant à elles, une amélioration progressive du niveau de vie des Tunisiens, qui ont désormais accès à toutes les commodités du progrès. C'est ainsi que la part que représente la classe moyenne a été renforcée et couvre désormais plus des trois quarts de la population. La réforme de notre politique sociale a fait reculer la pauvreté, qui ne concerne plus aujourd'hui que 3,8 pc de la population, contre le double il y a vingt ans.
L'esprit de solidarité entre les Tunisiens a été revitalisé faisant de la société tunisienne une société à visage humain.
Nous avons, en effet, renforcé le volume des transferts sociaux qui s'établit aujourd'hui à plus de 56 pc du budget global de l'Etat. En outre, nous avons élargi notablement la couverture sociale dont le taux dépasse désormais 90 pc contre 54,6 en 1987, développé notre système de santé et modernisé l'éducation et la formation.
Nous sommes déterminés à maintenir le cap et à persévérer dans cette voie, en vue de hisser la Tunisie au niveau des pays développés. Nous savons que ce sera dur, mais nous savons que c'est possible, si nous allons au bout de nos choix.

Question: La place de la femme dans la société tunisienne - voire sa place exceptionnelle dans la société arabo-musulmane -, une économie florissante citée en exemple par la Banque mondiale, une classe moyenne pilier de la société tunisienne comme il n'en existe pratiquement pas dans le monde arabo-musulman...
Ces thèmes sont-ils vos plus grandes fiertés ?

Réponse : Nous sommes fiers évidemment d'avoir pu assurer l'intégration de la femme dans la dynamique générale du développement.
Aujourd'hui, le principe de l'égalité entre l'homme et la femme est expressément garanti par les textes constitutionnels et législatifs. Différents indicateurs attestent ce statut remarquable de la femme.
Elle assume désormais un rôle plus actif et des plus déterminants dans tous les domaines, en consécration de notre approche politique globale qui se fonde essentiellement sur la consolidation des droits de la femme en tant que partie intégrante des droits de l'homme. Les femmes constituent près du quart de la population active en Tunisie.
Les taux de représentation féminine sont de 22,7 pc à la Chambre des députés, de plus de 15 pc à la Chambre des conseillers, de plus de 27 pc aux conseils municipaux, de 18 pc au Conseil économique et social, de 13,3 pc au Conseil supérieur de la magistrature et de 12 pc au sein des cabinets ministériels.
Les femmes représentent également 27 pc des magistrats, 31 pc des avocats, 42 pc du corps médical, 72 pc des pharmaciens et 34 pc des journalistes.
La femme est aussi fortement présente dans le secteur public et dans la vie associative. Nous sommes également fiers d'avoir réalisé un développement soutenu et harmonieux qui a profité à toutes les couches de la société ainsi qu'à toutes les régions du pays.
Nous nous félicitons en particulier des succès obtenus en matière de lutte contre la pauvreté, laquelle a été ramenée à 3,8 pc. Nous prônons une économie ouverte, fondée sur l'encouragement de l'initiative privée et la création de richesses.
Dans le même temps, nous tenons à préserver la dimension sociale de notre œuvre de développement. Notre approche vise l'instauration d'une société équilibrée, cohérente et solidaire. C'est ainsi que les investissements dans les secteurs sociaux, notamment en matière d'éducation, de santé et de promotion de la condition de la femme, mobilisent plus de la moitié du budget de l'Etat.
Les acquis dans ces domaines constituent un motif de fierté pour notre pays: le taux de scolarisation atteint 99 pc et les femmes composent, à 59 pc, le total des étudiants.
Dans la population active, la femme représente 29 pc des effectifs. Enfin, l'espérance de vie du citoyen tunisien s'élève aujourd'hui à 74 ans.
Ces résultats ont permis une avancée notable de l'indice de développement humain en Tunisie, qui s'élevait à 0,76 pc en 2006, se rapprochant ainsi du niveau des pays développés.

Question: Que répondez-vous à certaines organisations internationales non gouvernementales qui reprochent à la Tunisie de ne pas respecter les droits de l'Homme et la liberté de la presse ?

Réponse : Nous avons fait, dès le départ, le choix de la démocratie et de la promotion des droits de l'Homme et des libertés publiques.
Ces choix volontaires, nous les avons rendus irréversibles en les inscrivant dans notre Constitution et en veillant à ce qu'ils soient scrupuleusement respectés dans la pratique. Nous continuons notre progression dans ce domaine, comme dans d'autres, avec la ferme conviction que les droits de l'Homme sont un tout indivisible que l'on ne saurait fractionner en dissociant ou en privilégiant les uns au détriment des autres, et que la démocratie est une œuvre de tous les jours qui peut avancer à des rythmes différents d'un pays à l'autre, en fonction, entre autres, de nos spécificités et de nos réalités.
Autant nous respectons ceux qui ont des évaluations différentes de la nôtre et accueillons favorablement toute appréciation objective, autant nous rejetons les jugements excessifs, sans relation avec les réalités tunisiennes, qui d'évidence tendent à déformer l'image du pays.
Nous continuerons de progresser avec assurance sur la voie de la démocratie dans notre pays. Nous sommes conscients qu'il nous reste encore du chemin à faire, mais nous sommes déterminés à poursuivre notre marche en tenant compte de nos réalités et des aspirations de notre peuple.
L'élection de la Tunisie au Conseil des droits de l'Homme est un témoignage éloquent de la pertinence de notre démarche à cet égard et constitue une reconnaissance, de la part de la communauté internationale, des efforts consentis par notre pays.
Au niveau de la presse et des médias, nous avons pris de nombreuses mesures en vue d'enrichir et de diversifier le paysage médiatique, et de protéger davantage la liberté d'opinion et d'expression. Ainsi, le Code de la presse, promulgué par la loi du 28 avril 1975, a été amendé à quatre reprises (1988, 1993, 2001 et 2006) dans un sens encore plus libéral, notamment par la suppression du délit de diffamation de l'ordre public, l'abrogation de la procédure de dépôt légal pour les publications nationales d'information.
L'objectif de ces amendements est de permettre aux journalistes d'assumer leur rôle en toute liberté et de bénéficier d'un climat adéquat pour exercer et faire du secteur de l'information un espace de dialogue, d'échange et de discussion sur des thèmes et des questions qui engagent le devenir du pays et la défense de ses acquis.
Des subventions sont en outre accordées par l'Etat aux journaux d'opinion et notamment à ceux de l'opposition qui paraissent en toute liberté et contribuent à l'animation de la vie intellectuelle et politique dans notre pays.
Le paysage audiovisuel s'est, quant à lui, enrichi par le lancement de radios entièrement privées, d'une radio culturelle et de chaînes de télévision privées. Des débats sont régulièrement diffusés en direct par les radios et télévisions publiques réunissant des représentants des partis politiques et de la société civile.

Question: Lors de sa visite en Tunisie, le nouveau Président français a défendu l'idée d'une Union Méditerranéenne regroupant les peuples du pourtour méditerranéen dont naturellement la Tunisie. Qu'en pensez-vous ? Et comment voyez-vous l'avenir des relations tuniso-françaises ?

Réponse: Nous avons toujours œuvré pour faire de la Méditerranée un espace de paix, de solidarité, de sécurité et de prospérité.
La Tunisie a été l'un des pays fondateurs du processus de Barcelone et a milité en faveur du rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée. Elle a été aussi le premier pays de la rive Sud à conclure un accord d'association avec l'Union européenne (UE).
Il s'agit pour nous d'un choix volontaire et stratégique tendant à conforter notre engagement pour la modernité et à intégrer l'économie tunisienne dans l'espace euro- méditerranéen. La Tunisie sera d'ailleurs, à compter de janvier 2008, le premier pays de la rive Sud de la Méditerranée en zone de libre-échange avec l'UE.
La Méditerranée a toujours été au premier rang des priorités de notre politique extérieure. Nous avons favorablement accueilli l'initiative française d'Union méditerranéenne parce que nous soutenons tout projet susceptible de rendre la coopération méditerranéenne plus efficace, afin de promouvoir la stabilité et le codéveloppement dans la région.
Nous sommes convaincus que, pour réussir, ce projet doit impliquer l'ensemble des parties concernées et prendre en compte les priorités des uns et des autres sur la base d'un partenariat équilibré et solidaire entre les deux rives de la Méditerranée.
Il doit également compléter et enrichir les acquis réalisés dans le cadre du processus de Barcelone et du dialogue 5+5.
Quant à nos relations avec la France, elles ont été et sont exemplaires. Nos deux pays entretiennent des relations étroites d'amitié et de coopération, marquées par une tradition de concertation et de dialogue.
Notre lien bilatéral est dense et multiforme, et évolue favorablement à la satisfaction de nos deux pays. La France est à la fois notre premier client et notre premier fournisseur. Elle est également le premier pays en termes d'investissements directs étrangers, hors énergie, et notre principal bailleur de fonds européen. Elle accueille en outre le plus grand nombre de ressortissants tunisiens établis à l'étranger.
La visite en Tunisie du Président Sarkozy, quelques semaines seulement après son élection, témoigne de la volonté qui anime nos deux pays d'œuvrer de concert à impulser ces relations dans tous les domaines, en procédant notamment à l'adaptation de tous les mécanismes de la coopération aux exigences de l'étape à venir.

Question: Dès les années 90, vous avez vu se profiler la menace de l'extrémisme intégriste...
Avez-vous aujourd'hui le sentiment d'avoir évité à la Tunisie ce qui est arrivé dans d'autres pays ?

Réponse: Profondément convaincus que le terrorisme représente une grave menace pour la paix et la sécurité dans le monde, nous avons, dès le début des années 90, attiré l'attention de la communauté internationale sur la nécessité d'une coopération accrue pour y faire face. Nous avions à cet effet appelé à l'adoption, par les Nations Unies, d'un code de conduite engageant tous les pays dans un effort commun pour éradiquer ce fléau.
Nous constatons aujourd'hui avec satisfaction une plus grande prise de conscience internationale, face à l'extrémisme et au terrorisme, fléaux qui menacent tous les pays sans exception.
Nous continuons de plaider pour une approche globale de la lutte contre le terrorisme en s'attaquant aux racines du mal qui se nourrit de la pauvreté, de l'exclusion, de l'ignorance, des frustrations, des injustices et de l'absence d'équité dans les relations internationales.
En Tunisie, nous sommes parvenus à nous prémunir contre l'intégrisme et la menace terroriste grâce à une stratégie de développement globale et solidaire qui repose sur la justice sociale, la réduction des inégalités et la promotion des couches les plus défavorisées.
Nous y sommes parvenus, grâce également à l'ancrage des principes de modération, d'ouverture et de tolérance dans notre société.
Notre système éducatif a été entièrement réformé et ses programmes mobilisés de façon à développer chez les jeunes générations le sens critique et l'ouverture sur le monde. Nous avons renforcé le rôle de la femme dans la société et consacré l'égalité en droits et en devoirs des citoyennes et des citoyens.
L'œuvre de démocratisation continue, menée dans le pays, a favorisé l'émergence d'une société équilibrée et homogène.
En tant que terre de rencontre et de civilisation plusieurs fois millénaire, notre pays apportera sa contribution au dialogue des cultures et des civilisations pour un monde meilleur où règneraient la paix, la prospérité et la sécurité.

Question: La situation au Moyen-Orient n'a jamais été aussi explosive: le danger d'un éclatement de l'Irak, l'absence de processus de paix au Proche-Orient et ses répercussions régionales... Comment en voyez-vous l'issue, vous qui, dans ce domaine, avez souvent fait preuve de sagesse et de raison ?

Réponse: Certes, comme vous l'avez relevé, la situation dramatique au Moyen-Orient demeure une source d'inquiétude pour nous tous en raison des dangers sans cesse croissants et des risques qu'elle fait peser sur la région entière.
Il importe en conséquence que la communauté internationale - et notamment les membres influents dont le Quartette - intensifie les efforts et mette tout son poids dans la balance pour réactiver le processus de paix, en vue de parvenir à un règlement juste et durable du conflit, par la création d'un Etat palestinien viable, sur la base des résolutions onusiennes, de la feuille de route et de l'initiative arabe de paix.
L'administration américaine entreprend des efforts que nous encourageons pour relancer le processus de paix au Moyen-Orient. Nous espérons que ces efforts, et notamment la conférence de paix qui aura lieu prochainement, déboucheront sur des propositions concrètes et équitables qui permettront de redonner l'espoir en une paix juste et durable dans la région.
Pour ce qui est de l'Irak, notre position reste la même.
Elle consiste à appeler de nos vœux la mobilisation de tous les efforts pour mettre un terme à l'anarchie et aux violences qui endeuillent chaque jour ce pays frère, favoriser la réconciliation nationale, sauvegarder l'unité et l'intégrité territoriale de l'Irak et donner ainsi au peuple irakien la possibilité de se consacrer à la reconstruction nationale


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