« Le Mouvement du Projet de la Tunisie », tel est le nom officiel que portera le nouveau parti politique que l'ancien dirigeant du parti de Nidâa Tounès, Mohsen Marzouk, travaille, depuis quelque temps, à créer, de concert avec d'autres dissidents, comme lui, de Nidâa Tounès. L'information a été donnée au cours d'un point de presse tenu, hier, à Tunis, et au cours duquel Mohsen Marzouk a annoncé, dans des déclarations faites, aux médias, à cette occasion, que le programme de son parti et la liste nominale de ses fondateurs seront présentés le 20 mars, ajoutant que le congrès constitutif du mouvement du Projet de la Tunisie aura lieu au mois de juin avant Ramadan et que ces assises constitutives éliront la direction du nouveau parti. Entretemps, a-t-il noté, il n'y aura ni direction, ni commission constitutive chargée de diriger le mouvement, mais tous les fondateurs seront sur un pied d'égalité dans l'initiative. Il a indiqué que le dépôt légal du nouveau parti aura lieu une journée ou deux avant le 20 mars, sachant que la journée du 20 mars est la fête de l'Indépendance, tandis que la journée du 2 mars, date de l'annonce du nom officiel de cette nouvelle formation politique coïncide, dans l'histoire de la Tunisie contemporaine, avec l'anniversaire de la création du parti du Néo Destour par le leader Habib Bourguiba et quelques uns de ses camarades, dissidents comme lui du parti du Vieux Destour fondé en 1920 par le leader Abdelaziz Thâalbi et autres militants nationalistes comme lui dans le cadre du combat pour l'indépendance de la Tunisie. Bourguiba avait à l'époque qualifié son mouvement de scission bénéfique en étant un mouvement de redressement. Dans de précédentes occasions, Mohsen Marzouk et ses partisans avaient comparé leur initiative à ce mouvement de redressement bourguibien. D'où le choix délibéré des dates mentionnées. Selon les auteurs de l'initiative, le choix du nom de leur nouveau parti, soit le mouvement du projet de la Tunisie, a été le résultat d'une large consultation des bases populaires dans les différentes régions du pays et qui a vu la participation, d'après eux, de 125 mille citoyens et citoyennes dont 75% ont exprimé le désir d'adhérer au nouveau parti. Option démocratique Sur un autre plan, Mohsen Marzouk a mis l'accent sur l'attachement de tous les fondateurs de son mouvement, à l'option démocratique et à l'élection dans la désignation des responsables à tous les niveaux et pour des mandats limités dans le temps afin d'éviter les velléités de leadership pour la vie, comme on en voit dans plusieurs partis. En réponse à la question d'un journaliste, il a déclaré qu'il ne soutient pas le changement de l'actuel gouvernement présidé par Habib Essid. A une autre question relative aux rapports avec le parti Ennahdha, il a indiqué qu'il faut distinguer entre la coexistence que nous acceptons et le fusionnement que nous rejetons, tandis que son collègue Hachemi Hadhri a dit, à propos des rapports avec le parti de Nidâa Tounès, que nous le considérons comme étant un parti qui évolue sur la scène nationale comme tous les autres partis. Au cours du même point de presse, il a été fait état des noms de plusieurs personnalités nationales des deux sexes qui ont accepté de faire partie du nouveau mouvement, dont certains étaient des responsables dans le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dissous ou membres dans les gouvernements de l'ancien régime, à l'instar de Sodok Châabane qui était présent à la rencontre et avait pris, aussi, la parole. Il a indiqué que ce qui l'a attiré a été principalement l'engagement en faveur de la pratique démocratique.