Ils ont fait allégeance au diable et à son engeance. Sûr qu'ils ne l'emporteront pas au paradis! Des bûches, pour alimenter le brasier. Pour le reste, ils peuvent toujours rêver... Par exemple, d'installer leur califat à la « petite semaine » à Ben Guerdane. Ou ailleurs en Tunisie, peu importe. Qu'à cela ne tienne: c'est légitime d'être ambitieux. Mais, bête et stupide à ce point, cela n'est pas permis ! La terre n'a pas tremblé à Ben Guerdane. Et elle ne tremblera pas. Qu'ils se passent le mot. Elle a juste expectoré, avec dégoût et fureur, les glaires immondes et nauséeuses de ceux qui sont venus pour lui faire du mal. Elle sait reconnaître ses enfants. Elle fait la différence. Ceux qui sont entrés par effraction, avec dans leurs bagages, des armes pour tuer, et leur haine imbécile en guise de viatique, elle ne peut pas les accueillir de la même façon qu'elle accueille les martyrs de la nation: ceux qui n'ont pas trahi, ceux qui n'ont pas vendu le pays au plus offrant, ceux pour qui des mots comme « paix », et « fraternité », veulent dire quelque chose. Pour ceux-là, elle a ouvert ses bras avec tendresse; et avec tout le respect dû aux héros, qui ne font pas trop de bruit quand ils tombent, parce que, ce qu'ils cherchaient avant toute chose, ce vers quoi tout leur courage tendait, c'était de protéger les leurs en accomplissant leur devoir de patriotes, juste résolus à en découdre avec cet ennemi pathétique et sanguinaire, qui s'accroche à une ridicule illusion, et de surcroît, y croit dur comme fer, jusqu'à ce que la réalité lui saute à la figure, comme une grenade mal dégoupillée. Ils ne l'emporteront pas. Jamais ! Tout simplement parce qu'ils se sont trompés d'adresse. En réalité, ils devraient rebrousser chemin avec leurs « babouches » éculées, et d'un autre âge, pour aller rejoindre, loin, bien loin d'ici, là où est né leur rêve « d'illuminés » de la dernière heure, là où ils ont été bercés par l'illusion d'être les élus de la terre, pour y répandre leur infinie sagesse, dont nous ne voulons pas -soi dit en passant- : au royaume des wahhabites et autres tordus de la même -pire-espèce, qui veulent instaurer leurs lois, rétrogrades et obscènes, en assassinant les libertés et les rêves auxquels nous aspirons. Celle d'un monde qui serait à hauteur d'Homme tout simplement, et où il ferait bon vivre enfin, lorsque nous serons définitivement débarrassés, sous nos douces latitudes, et partout ailleurs où le même idéal porte la communauté des humains, de cette vermine écœurante qui ne cultive avec la religion du prophète Mohamed, qu'un immense malentendu...