Accordée. Comme du papier à musique. Du reste, on connaît la chanson, même si le titre a changé... Rached Ghannouchi a toujours raison, même s'il a tort. Surtout s'il a tort ! Parce qu'il sait toujours raison garder. Non, vous ne le prendrez pas en défaut de langage, ni au détour d'une phrase assassine, qui pourrait le renvoyer dans ses quartiers. Lui est bien décidé à réussir son déménagement, avant de signer un autre bail: c'est plus sûr, plus juteux, et certainement plus rentable. Pour les dividendes, il comptera sur le temps qui passe, et sur la poussière et la pluie, qui viendront brouiller les traces, et effacer les pas. Bien malin qui y trouvera à redire ! Vous voulez qu'il se prononce sur la question du Niqab? Il s'abstiendra. Il est pour des débats qui seraient plus constructifs. L'intérêt national. Il faut croire qu'il a vraiment changé, et qu'il évolue aujourd'hui dans une autre sphère. Nous en tout cas on le croit sur parole. Le changement s'est opéré de l'intérieur. Et il serait même radical. En ces temps de morosité et de persistantes inquiétudes, c'est rassurant de savoir qu'il y a, quelque part, un homme au-dessus de la mêlée, qui voue un respect sans bornes, aux libertés... de religion, et qui ne s'emmêle pas les pinceaux à essayer d'expliquer pourquoi il faudrait être pour, à défaut d'être contre. L'interdiction du Niqab intra-muros? Pas le temps de s'y arrêter, c'est un faux problème. Il y a bien d'autres chats à fouetter pour qu'on en invente d'autres, dans la foulée pour occuper le vide. Et puis, c'est une question tranchée: comme celle de l'Islam politique. Pardon: de l'Islam en politique, et tout le saint-frusquin qui va avec. On ne change pas une équipe qui gagne, mais on peut changer l'enseigne, faute de pouvoir en redorer le blason. Et pour le Niqab, permettez, on repassera. Une autre fois...