Nous sommes tous endettés, vous, moi, les entreprises, les Etats. Aujourd'hui, la grande machine de l'économie est motorisée par la dette. Nous vivons à crédit, les maisons, les écoles, les dépenses de l'Etat sont financées par des emprunts, la dette est devenue le véritable carburant de l'économie et le moteur de la croissance mondiale. Nous sommes tous pris dans l'engrenage d'une machine économique qui fabrique toujours, et jour après jour plus de dettes. Cette machine s'est affolée et est devenue incontrôlable. La dette publique, celle des Etats explose. La zone nord africaine a beaucoup plus de mal à sortir du déficit budgétaire que les autres pays. Quand un pays est endetté il essaie de trouver des solutions, mais il n'y en a qu'une: emprunter plus et entrer dans une spirale infernale. D'une année à l'autre, la dette grandit et s'accumule aux impayés des années précédentes, avec l'absence d'autres choix que celui d'emprunter auprès des marchés financiers et des grandes banques privées qui se disputent âprement cette clientèle crédible puisque derrière eux se trouve un garant de taille: les contribuables. A noter que ces dettes se chiffrent en milliards de dollars, mais les montants ne signifient pas grand-chose si on ne les compare pas à la richesse du pays, en l'occurrence son PIB (Produit Intérieur Brut). La dette se mesure en pourcentage par rapport à ce PIB (40%,60%,100%) les seuils critiques dépassent 50% et à chaque pays de se fixer des limites en fonction de son pouvoir de remboursement. Les Etats sont piégés, et leurs plans budgétaires sont calculés en fonction de ce qu'ils peuvent faire en respectant les échéances de paiement, les obligations financières (hôpitaux, écoles, services publics) et non pas de ce qu'ils veulent faire (promesses électorales), les impôts servent alors a éponger la dette, et c'est le début d'une instabilité financière par conséquences d'instabilité sociale. Les gouvernements recourent, alors aux solutions des privatisations des services publics, des ventes des sociétés propriété de l'Etat au plus bas profit sans pour autant couvrir une bonne partie de la dette. Notre pays avec l'emprunt octroyé début mars 2016 auprès du FMI d'un montant de 2,7 milliards de dollars (5,8 milliards de dinars tunisiens) sur 4 a 10 ans et avec un taux d'intérêt d'au moins 3,6% fait augmenter l'endettement a 53,4% (source : site du ministère de l'Energie) au premier trimestre 2016. Le FMI préconise, entre autres, de réduire le nombre de fonctionnaire dans le secteur public. Bonjour les dégâts !... Rabiâa BELHIBA