«La cherté des aliments sans gluten et le non remboursement du régime sans gluten par la Caisse Nationale d'assurance maladie (CNAM) compliquent la vie de près de 30 mille malades cœliaques en Tunisie», a regretté Dr. Mongi Ben Hariz, président de l'Association tunisienne de la maladie cœliaque. Dans une déclaration à l'agence TAP en marge d'une manifestation organisée, hier, à l'avenue Habib Bourguiba à Tunis sur le thème «le pain pour tous» à l'occasion de la journée mondiale da la maladie cœliaque célébrée le 18 mai de chaque année, Dr. Ben Hariz a souligné que l'association mène, actuellement, une grande bataille pour convaincre le gouvernement et l'Assemblée des Représentants du Peuple de la nécessité de changer la législation en vue de reconnaître la maladie cœliaque comme étant une maladie chronique de longue durée afin de permettre aux malades d'être remboursés par la CNAM. Dans ce contexte, l'intervenant a fait remarquer que le nombre réel des malades cœliaques pourrait atteindre les 100 mille et ce, en raison du sous-diagnostic de la maladie. Il a souligné que le seul traitement pour ces malades est le régime sans gluten. «Les malades qui ont une intolérance au gluten (une protéine qui existe dans le blé, l'orge et le seigle) doivent utiliser les farines de riz ou de maïs à vie», a-t-il signalé, faisant observer que l'association organise souvent des ateliers de formation au profit des malades et de leurs familles pour leur apprendre de nouvelles recettes à base de farines de riz ou de maïs. «Des ateliers de formation sont organisées dans plusieurs régions du pays (Djerba, Gabès, Gafsa, Kasserine, Tataouine, Sidi Bouzid, Kairouan, Sousse, Sfax, Tunis, Bizerte, Le Kef et Béja) pour offrir une meilleure connaissance culinaire», a-t-il fait savoir. Il a, en outre, signalé que l'ATMC, en collaboration avec l'Union tunisienne de solidarité sociale et la poste tunisienne accorde, actuellement, des dons à environ 400 à 450 familles démunies de différentes régions du pays ayant un malade cœliaque. Un livre de recettes pour un régime sans gluten ainsi que des aliments sans gluten sont mis en vente en marge de la manifestation qui se poursuit, aujourd'hui, à l'avenue Habib Bourguiba à Tunis. A rappeler que la maladie cœliaque correspond à une intolérance alimentaire à certains composants du gluten. Au sens strict du terme, le gluten est la masse protéique élastique restante après extraction de l'amidon du blé. L'industrie agroalimentaire a étendu abusivement l'utilisation de ce terme pour dénommer les protéines des différentes céréales, et en particulier du maïs (gluten de maïs), qui ne présente aucune toxicité pour le cœliaque. Il s'agit d'un mélange de nombreuses protéines, classées en deux groupes: les prolamines et les gluténines. Les composants toxiques dans la maladie cœliaque sont certaines prolamines présentes en importantes quantités dans: le blé et ses différentes variétés moins utilisées, comme l'épeautre ou le kamut où les prolamines sont des a-gliadines. L'orge où les prolamines sont des hordénines. Le seigle où les prolamines sont des sécalines. Le triticale, hybride synthétique de blé et de seigle. La toxicité de l'avoine dont les prolamines sont des avénines, autrefois admise, est actuellement remise en cause. Cette céréale semble pouvoir être utilisée chez les patients cœliaques sans induire de lésions intestinales. Cette intolérance est d'origine dysimmunitaire, sans que l'on puisse parler de véritable allergie alimentaire: il ne s'agit d'aucune des réactions d'hypersensibilité. Il existe une nette prédisposition familiale à la maladie cœliaque dont la prévalence est de l'ordre de 10% chez les parents de premier degré d'un patient atteint. En dehors de ces prédispositions génétiques, d'autres facteurs, probablement infectieux, viraux et/ou bactériens encore mal connus, interviennent dans le déclenchement de la maladie; la responsabilité d'un adénovirus de type 12, fortement suspectée, n'a pas été confirmée.