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Entre Ennahdha et Nidaa, il existe toujours un «Tahrir» !
Publié dans Le Temps le 27 - 05 - 2016

Cette semaine a débuté intensément avec l'achèvement des travaux du dixième congrès d'Ennahdha et la validation des nouvelles décisions pour le mouvement de Nidaa Tounes. Alors que la scène politique semblait sommeiller un peu, ces deux événements majeurs sont venus redonner de la matière à revendre pour tout le monde.
La décision de l'Instance provisoire du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi en ce qui concerne l'inconstitutionnalité de l'examen en plénière par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) du projet de loi relatif aux banques et institutions financières a été, elle aussi, sujet de plusieurs débats.
Ennahdha parti civil ?
Oui ou non !
Le pari majeur du dixième congrès d'Ennahdha était de séparer, définitivement, le volet religieux de celui politique. La validation de cette séparation a été annoncée en grandes pompes par les dirigeants du mouvement qui ont occupé les plateaux médiatiques durant presque soixante-douze heures pour afficher, fièrement, leur mutation.
Rompant, publiquement et définitivement, avec l'organisation mondiale des Frères musulmans, les Nahdhaouis nous ont presque convaincus de leur nouvelle ligne politique.
Il leur a fallu juste quelques heures pour nous faire comprendre que, finalement, ils sont plus endoctrinés que jamais ! Cela s'est déclenché avec la déclaration de la députée du bloc de Nidaa Tounes, Hela Ben Omrane, qui s'est indignée de la photo de Mehrez Boudagga – impliqué dans les actes terroristes qui ont frappé les villes de Sousse et de Monastir et exécuté en 1987 – qui a été affichée à l'inauguration du congrès en question accompagnée par la phrase ‘le martyr du mouvement'.
Hela Ben Omrane a expliqué que par ce geste, Ennahdha véhicule un message explicite stipulant que ‘le terroriste d'hier est le martyr d'aujourd'hui'.
Ces déclarations ont valu à la députée de virulentes attaques de la part de ses collègues et anciens ministres, Nourredine Bhiri et Abdelatif Mekki. Intervenant lors de la séance plénière de l'ARP de mardi, les deux députés d'Ennahdha ont crié au scandale et à la diffamation en expliquant que Boudagga avait été exécuté non pas pour son implication dans les attaques terroristes en question, mais pour son appartenance politique. Mekki s'est même fait aider par son passage en prison, à la même époque, pour rappeler que tous les impliqués dans ces attaques avaient été victimes de grandes tortures.
Ces réponses, bien que certaines d'entre elles aient été assez musclées, n'apportent malheureusement aucune preuve d'innocence : s'il est vrai que Boudagga a été torturé et avait bénéficié, au lendemain de la révolution, de l'amnistie générale, il n'en demeure pas moins coupable aux yeux de la loi qui avait émis son jugement.
Si les Nahdhaouis sont convaincus de son innocence, il faudrait qu'ils préparent un dossier bien ficelé et qu'ils le présentent devant un tribunal pour que le verdict tombe. Dans le cas contraire, on peut très bien s'indigner de voir le portrait de Boudagga fièrement affiché alors que nous vivons une grande guerre contre le terrorisme.
Le deuxième élément déclencheur du doute quant au jugement de la ligne politique d'Ennahdha est la récente déclaration de son secrétaire-général, Ali Laârayedh. Ce dernier a en effet déclaré que son mouvement ne renie pas l'organisation des Frères musulmans qui ‘subit une grande injustice en Egypte'.
Répondant, implicitement, aux propos de Rafik Abdessalem – qui avait assuré qu'Ennahdha a consommé sa rupture avec les Frères musulmans – Laârayedh a ajouté que les deux mouvements sont basés sur des fondements islamistes mais que chacun d'entre eux travaille selon les spécificités de son pays.
Si l'on décidait de suivre ces propos à la lettre, toutes les déclarations de Rached Ghannouchi et tous les résultats du congrès d'Ennahdha, dont, surtout, la séparation entre les deux volets en question, tomberaient à l'eau. Dans le cas contraire, il faudrait que le chef d'Ennahdha explique les propos du secrétaire-général du mouvement au risque de créer un important amalgame.
Nidaa Tounes ou le cercle vicieux des tiraillements
Maintenant que le congrès d'Ennahdha est achevé, tous les regards sont fixés sur Nidaa Tounes et son premier congrès électif. En réunion à Tabarka, les membres du comité politique du Nidaa ont préféré reporter ledit congrès au mois de novembre 2016 ; les Nidaïstes espèrent consacrer les quatre mois du décalage à la bonne préparation de ce très attendu congrès. Cependant, et comme ils nous y ont habitués, ces mêmes dirigeants ont repris la dynamique des tiraillements.
Invité à la radio Cap FM, le fondateur du courant interne au Nidaa l'Espoir, Faouzi Elloumi, a déclaré que certaines parties minoritaires au sein du mouvement font tout pour ne pas gérer les affaires partisanes avec démocratie. Pour Elloumi, ces parties savent qu'elles ne pourront jamais remporter la décision par voie électorale.
Voulant avoir plus de détails, l'animateur de l'émission a demandé à son invité si ses propos visaient Hafedh Caïd Essebsi. Faouzi Elloumi, fidèle à lui-même, a préféré être honnête en affirmant cela. De son côté, l'ancien directeur exécutif du Nidaa, Boujemaâ Remili, a exprimé, dans une déclaration accordée à Shems FM, son soulagement de voir un chef du gouvernement non Nidaïste à la tête du pays. Et d'ajouter que si Essid était un dirigeant au sein du Nidaa, la crise du mouvement aurait dépassé la cuisine partisane interne pour atteindre les mécanismes de l'Etat.
Une déclaration assez significative qui nous amène à déduire que Nidaa Tounes, ou du moins ceux d'entre eux qui seraient d'accord avec l'analyse de Remili, ont remporté les élections pour chercher, tout de suite après, comment fuir devant leur responsabilité.
Cette déclaration nous renvoie aussi à une autre annonce, faite par Béji Caïd Essebsi lors de la campagne électorale, où il avait assuré que Nidaa Tounes comprenait des compétences qui auraient été suffisantes pour former quatre gouvernements...
Aujourd'hui, et après avoir perdu son classement du premier bloc au sein du Parlement, Nidaa Tounes tente de convaincre l'opinion publique en général et ses électeurs en particulier de sa capacité à se reprendre en mains et à prendre de l'avance sur son allié Ennahdha. Des promesses qui semblent de plus en plus impossibles à réaliser avec l'évolution des choses.
En effet, et suite à la validation de la démission de Ridha Belhadj de son poste de directeur du comité politique et l'adoption de la formation du bureau exécutif du mouvement issue du congrès de Sousse, il semble que Hafedh Caïd Essebsi a finalement réussi à faire main basse sur le mouvement.
Le Courant de l'Espoir de Faouzi Elloumi a très peu de chances de survivre au bras de fer imposé par le camp du fils du président de la République et finira soit par s'incliner soit par quitter, lui aussi, le navire.
Entre temps, Ettahrir fait sa loi et l'opposition marque des points
Cela est la deuxième fois que l'opposition remporte la manche sur les partis représentant le pouvoir en place : les blocs de l'opposition ont fini par avoir raison après que l'Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi ait jugé inconstitutionnel l'examen en plénière par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) du projet de loi relatif aux banques et institutions financières.
Ce verdict vient mettre fin aux débats houleux qui ont éclaté après que le bureau de l'ARP ait enfreint le règlement intérieur du Parlement en faisant passer le projet de loi en question sans donner de délai à l'opposition pour qu'elle présente ses propositions d'amendement. Ce verdict est donc un excellent signe de la bonne santé de notre démocratie naissante qui, malgré tout, est en train d'accomplir des pas importants.
Malheureusement, la démocratie n'apporte pas que les bonnes choses : tandis qu'Ennahdha et Nidaa Tounes sont préoccupés par leurs conflits internes, Hizb Ettahrir prépare, en grandes pompes, son congrès annuel qui prône, pour ne pas changer, le califat et le retour de la chariâa.
Plusieurs ont dénoncé, au cours de la campagne électorale, les effets néfastes de la bipolarisation en expliquant que lorsque deux grands partis accaparent toute la scène politique, ils rendent les autres partis beaucoup plus fragilisés et permettent aux partis controversés d'aller plus dans le cynisme et la provocation de l'Etat et de ses lois.


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