Le secrétaire-général adjoint et porte-parole de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, a déclaré que les priorités du futur gouvernement ne seront pas annoncées demain, comme prévu, mais dans quelques semaines. Insistant sur l'importance de ces priorités, Sami Tahri, a indiqué qu'une séance de travail se tiendra aujourd'hui même afin de recevoir les propositions de toutes les parties prenantes au dialogue en ce qui concerne les priorités, les orientations et les objectifs de la future équipe gouvernementale. De son côté, le secrétaire-général de la centrale syndicale, Houcine Abassi, a estimé que le dialogue, qui se déroule actuellement au palais de Carthage n'est pas méthodologique. Et d'ajouter qu'une grande confusion règne sur les concertations. De ce fait, le secrétaire-général de l'UGTT estime qu'il faut que l'initiative prenne tout son temps afin que l'on n'aboutisse pas à un résultat non satisfaisant. Pour le chef du mouvement d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, il semblerait que les priorités sont autres. En effet, Ghannouchi a estimé que le choix du prochain chef du gouvernement revient, essentiellement, à la présidence de la République et au mouvement de Nidaa Tounes , vu que c'est lui qui a remporté les élections législatives de 2014. Toutefois, il a insisté, encore une fois, sur la nécessité de faire participer son mouvement, au sein du prochain gouvernement, proportionnellement à son poids électoral. Récemment, les dirigeants de Nidaa Tounes ne se sont pas beaucoup penchés sur l'initiative présidentielle dans leurs déclarations médiatiques. E pour cause; ils ont préféré reprendre leurs petites querelles personnelles. Après Nabil Karoui, c'était au tour de l'ancien directeur exécutif du mouvement, Boujemaâ Rmili, de s'attaquer au fils du président de la République. Expliquant que l'unique chance pour le Nidaa de récupérer sa place d'antan est d'écarter Hafedh Caïd Essebsi de la direction, Rmili a tiré à boulets rouges sur Caïd Essebsi junior tout en affichant un soutien inconditionnel en faveur d'Habib Essid. Les Nidaïstes sont, encore une fois, hors sujet, ce qui risque fort de déplaire au chef de l'Etat qui commence à perdre patience et de ne plus accorder de l'attention à son principal allié. Pour les deux autres formations de la coalition des partis au pouvoir, à savoir Afek Tounes et l'Union patriotique libre, il semblerait qu'elles soient dans une logique d'observation de la situation générale. Cela s'applique aussi à l'autre organisation nationale faisant partie de ce dialogue, l'UTICA, qui n'a, jusqu'à présent, émis aucune position claire à part celle positive à l'initiative dans sa globalité. Force est de constater que la formation d'un gouvernement d'union nationale est accaparée, du moins au niveau médiatique, par les dirigeants de l'UGTT. Les leaders de la centrale syndicale ont adopté une stratégie de communication qui démontre qu'ils sont les décideurs du sort de cette initiative sans pourtant s'y impliquer directement. Pour l'initiative en question, et maintenant que son effet d'annonce s'est épuisé, elle commence à ne plus intéresser la scène médiatique. Annoncer donc aujourd'hui un retard risque de la mettre, encore plus, en péril.