- «La période transitoire ne peut réussir qu'avec le dialogue», affirme Me Abdessattar Ben Moussa, président de la LTDH - «Le congrès du dialogue se tiendra prochainement», précise Sami Tahri, porte-parole de l'UGTT La réussite de la dernière phase de la transition démocratique qui va déboucher sur des instances permanentes intéresse tous les Tunisiens. Comment peut-elle aboutir ? Tout dépendra de la capacité de la classe politique et sociale de savoir comment gérer les tractations pour réussir l'ultime phase et trouver un consensus autour des questions qui continuent à susciter des divergences pour arriver finalement à établir de solides instances permanentes et agissantes. La réussite d'un dialogue entre tous les partis politiques et les principales associations de la société civile signifie tout d'abord mettre fin aux tiraillements politiques stériles et avoir le courage de dépasser le narcissisme égocentrique. Après l'échec relatif du dialogue initié par la présidence de la République, l'opinion publique attend ce que vont faire l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH) et le Conseil de l'Ordre des Avocats. Le secrétaire général de l'UGTT, Houssine Abassi avait réitéré l'appel en faveur de l'accélération de la tenue de la deuxième phase du congrès du dialogue national lancé à l'initiative de l'organisation syndicale. Dans son allocution mercredi à la place Mohamed Ali à Tunis, il avait souligné que le dialogue doit réunir toutes les factions politiques sans exception ou exclusion ainsi que les différentes composantes de la société civile afin de parvenir à un consensus au sujet d'une feuille de route fixant les échéances de la phase restante de la période de transition. L'avantage de l'initiative de l'UGTT et ses partenaires est qu'elle est prise par des forces qui ne sont pas intéressées par le pouvoir, contrairement aux partis politiques. Cette deuxième phase du dialogue national vient compléter la première qui avait été engagée le 16 octobre 2012 et aurait pu réussir si Ennahdha et le Congrès pour la République (CPR) y avaient pris part. Ces deux partis ainsi que le mouvement Wafa avaient utilisé comme alibi la participation de Nida Tounès. La participation du parti de Béji Caïd Essebsi, ne présente plus d'obstacle. Depuis que Hamadi Jebali initiait ses pourparlers pour la formation d'un Gouvernement de technocrates, la présence de Nida Tounès cessait de servir de prétexte. Aujourd'hui, Ennahdha manifeste de bonnes dispositions à participer à cette deuxième phase de dialogue national. Sami Tahri porte parole de l'UGTT, précise au Temps que « les contacts se poursuivent. Le congrès de dialogue se tiendra prochainement ». Le CPR n'a pas encore formulé sa position. Il est fort probable que la date de cette deuxième phase de dialogue soit fixée pour la semaine prochaine. Me Abdessattar Ben Moussa, président de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH), partenaire de l'UGTT dans l'organisation de ce congrès précise au Temps que « la date n'a pas été fixée. Et il estime donc qu'il n'y a pas lieu de se presser. Ennahdha prête le flanc et n'est plus réticente à la tenue de cette deuxième phase de dialogue. Le CPR n'a pas encore fixé sa position. L'Union Tunisienne de l'Industrie du Commerce et l'Artisanat (UTICA) est invitée au dialogue. Il en est de même pour toutes les associations qui n'appellent pas à la violence ». Se déclarant, ni optimiste, ni pessimiste pour la tenue de cette rencontre, Me Abdessatar Ben Moussa, affirme : « nous sommes prêts au dialogue. La période transitoire ne peut réussir qu'avec le dialogue. Sans dialogue, nous ne savons pas où ira le pays ». Cette deuxième étape de dialogue portera sur la feuille de route à établir pour réussir la dernière phase de la transition, les dates des élections, la loi électorale, les points de divergence à propos de la Constitution, surtout la nature du régime politique et l'équilibre des pouvoirs entre les deux têtes de l'Exécutif, ainsi que les conditions de réussite des élections par l'instaurant d'un climat adéquat de paix. La violence politique et les problèmes sécuritaires resteront au cœur des débats. Il est évident que la paix civile et la sécurité sont une condition sine qua non pour le succès de la transition démocratique. Jusque là plusieurs partis ont exprimé leur prédisposition à participer à la deuxième phase de dialogue, comme Nida Tounès, Ennahdha, Al-Joumhouri, Al-Massar, le Front populaire, les partis destouriens, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique, le Parti Socialiste…ainsi que les organisations de la société civile. L'optimisme est de mise.