Le spectacle musical « Virtuose », donné le 1er juillet dans le jardin de l'Institut français de Tunisie par la harpiste Maïa Darmé et le Quatuor à cordes Cadences, dans le cadre des « Soirées ramadanesques » de l'IFT, a été suivi par un public, certes peu nombreux, mais attentif et mélomane. Sur le gazon, les chaises étaient éparpillées et pas du tout nombreuses. Des « Clims » ont été en plus installés à même le gazon, mais n'avaient pas trop intéressé le public présent. Un petit vent frais soufflait un peu. Cela faisait oublier la canicule diurne. L'atmosphère était calme et silencieuse. Le titre du concert « Virtuose », en l'occurrence, annonçait bien son contenu, dans la mesure où chacun des quatre membres de cet ensemble, créé en 2012, est un virtuose (à lui seul) pour les jeunes musiciens étudiants et doctorants, issus de l'Ensemble orchestral de Tunisie. Il y avait au violon Mohamed Bouslama et Akram Ben Romdhane, à l'alto, Afif Bouslama, au violoncelle, Farouk Shabou et à la harpe ancienne et électrique, Maïa Darmé. Cette dernière est également une compositrice de talent, dont le jeu à la harpe est déterminé par l'inventivité et la versatilité. La harpe ancienne qui l'a accompagnée, date de 1908 et appartient à l'Orchestre symphonique tunisien. Elle a été récemment réparée et constitue désormais un plus pour cet orchestre prestigieux crée en 1968-69. Et pour revenir au spectacle, il contenait deux parties. La première renvoyait à la Belle époque parisienne à l'aube du vingtième siècle. Et pour cela, un écran installé au fond de la scène diffusait des images, par vidéo projecteur, qui racontaient ces ambiances du temps des réceptions dans les hôtels particuliers, des spectacles dans les cabarets de Pigalle, des expositions universelles, des loisirs, de la paix, des poètes maudits, de l'Art Nouveau et de la « fée électricité » qui transformait Paris en Ville Lumière. Chacun des musiciens du Quatuor Cadence faisait valoir son jeu en solo avant que cet ensemble ne joue des œuvres de musiciens qui se sont installés à Paris. Les œuvres choisies sont des musiques de chambre composées à l'époque pour la harpe par des musiciens de renommée, ceux français et étrangers. L'occasion était rare d'entendre et de voir la harpe à l'œuvre dans une réécriture et un arrangement pour quelques œuvres choisies. Bang Bang En seconde partie, c'est l'époque de la seconde moitié du vingtième siècle. Maïa Darmé a joué à la harpe moderne et a chanté quelques chansons anglaises et françaises. On y remarquait « Bang Bang », thème du film du même titre sorti en 1966 et interprété par Cher. Cette chanson a été reprise à l'époque par Sheila. Et depuis, cette œuvre a été reprise par des dizaines de chanteurs et chanteuses du monde entier. Maïa Darmé a fait part d'un talent à chanter, comme celui de jouer d'un instrument très peu d'usage aujourd'hui, même dans les plus grands orchestres. Il était prévu et comme annoncé au programme que le Quatuor Cadence et Maïa Darmé allaient chanter des chansons tunisiennes, mais cela n'a pas été réalisé. Nous espérons que cette lacune sera comblée lors de leur prochain concert. Et faut-il noter que cet ensemble n'a rien à envier aux autres formations musicales qui font dans le même genre classique ou moderne. Une soirée de Ramadan pas comme les autres.