A l'occasion de la fête de la République, le Festival International de Carthage a présenté lundi dernier une soirée pour célébrer cette fête nationale où s'est produit l'Orchestre National de Musique sous la direction de Mohamed Lassoued, suivi du spectacle « Fallaga » de Nasreddine Chelbi, récipiendaire du Tanit de bronze lors des dernières Journées Musicales de Carthage. Une soirée purement tunisienne qui a réuni dans une première partie une pléiade de nos chanteurs nationaux qui ont égayé le public en lui proposant des chansons folkloriques ainsi que leurs nouvelles productions. L'Orchestre National qui a assuré la première partie de la soirée était composé de dix violonistes, deux violoncellistes, un joueur de qanoun, un flûtiste, un batteur, deux organistes deux guitaristes, un flûtiste et trois percussionnistes, ainsi que cinq choristes. C'est la chanteuse Chahrazed Hlel qui monta la première sur scène. Vêtue d'une robe en rouge et blanc (couleur du drapeau national), elle interpréta une chanson patriotique « N'hebbek ya Tounes », puis très émue, elle annonça au public qu'elle renoncerait à son cachet pour en faire don à la Caisse pour la lutte anti-terroriste ! Un geste noble qui fut bien apprécié par le public ; ensuite elle rendit hommage à la diva Nâama en lui empruntant quelques morceaux de ses immortelles chansons et elle finit par une chanson populaire. Elle fut suivie par la chanteuse Olfa Ben Romdhane qui débuta avec une chanson patriotique « Salam » (Paix) et continua avec ses propres chansons à succès, telles « Khllina N'koun Ashab », « Yoktel » et « End Ghzali ». Le troisième artiste proposé par l'Orchestre National fut Mohamed Jebali qui chanta pour la première fois une nouvelle chanson intitulée « Haya Wild Bledi », paroles de Hatem Guizani et enchaina avec ses propres chansons : « Khallini Janbek », « Enti Kol fil Kol », « Ya Hnayen », « Yezzini » et un nouveau tube dont les paroles sont faites de titres de chansons de chez nous et de refrains de chansons populaires bien connues du public, ce qui lui a valu une salve d'applaudissements. Terroir La seconde partie est signée Nasreddine Chebli avec son spectacle « Fallega. » Avec une quarantaine d'artistes sur scène, entre musiciens, chanteurs et danseurs, cette troupe a pu faire redécouvrir au public notre patrimoine musical, nos chants du terroir, nos rythmes et nos sonorités populaires. Durant plus d'une heure, le groupe « Fallaga » a rafraichi notre mémoire collective, à travers une approche dramatique et scénique grâce à un travail minutieux de Nasreddine Chebli, musicien et artiste fortement attaché au patrimoine culturel et aux autres éléments de la troupe (danseurs, choristes et musiciens) qui ont pu clouer les spectateurs à leurs sièges jusqu'à la fin du spectacle. Des rythmes effrénés grâce aux multiples instruments de percussion et aux sons du « Mezoued » et du « Zoukra » ainsi qu'à des chorégraphies bien conçues et merveilleusement exécutées par des danseurs talentueux. La fin du spectacle verra l'apparition sur scène d'un groupe de petits enfants sympathiques venus saluer le public en brandissant le drapeau national. Excessifs On apprécie bien l'initiative prise par le Comité Directeur du Festival qui a bien programmé une telle soirée en commémoration du 59è anniversaire de la proclamation de la République, occasion très chère aux Tunisiens. Cependant, on déplore l'absence du public, venu ce soir en nombre restreint et qui aurait pu être plus nombreux si les prix affichés par le festival n'étaient pas un peu excessifs (25 dinars pour les gradins et 60 dinars pour les chaises !). L'entrée à une soirée pareille aurait pu être gratuite, ou du moins à des prix abordables et non dissuasifs, sachant que le but du festival ne doit en aucune façon être lucratif !