Les Chœurs de l'Armée rouge de Russie ont ouvert le bal, vendredi 12 juillet, à l'Amphithéâtre de Carthage dans une atmosphère marquée par un programme riche et varié où alternaient plusieurs œuvres musicales et chorégraphiques. Le public a bien apprécié d'une part les chants martiaux des choristes et des voix claironnantes et intenses des solistes et, d'autre part, l'agilité et la souplesse des danseurs et danseuses. Sous la houlette du Général Victor Eliseev, chef d'orchestre, les Chœurs, en uniforme de l'armée russe, ont exécuté des chansons patriotiques et traditionnelles accompagnées de tableaux de danses puisés du folklore russe et cosaque, faits de scènes de fêtes, de valse russe traditionnelle et de musique sacrée, offrant au public les saveurs d'une culture slave et caucasienne, vieille de plusieurs siècles. La soirée a débuté par l'hymne national russe, suivi de l'hymne tunisien. Les 93 choristes et musiciens ont suscité beaucoup de considération et de respect parmi les assistants qui se sont levés en signe de vénération. L'hymne national tunisien a été interprété par le jeune chanteur tunisien Soufiène Zaïdi (c'est la surprise annoncée lors de la conférence de presse faite la veille !) accompagné de l'ensemble des chœurs auquels se joignaient les voix du public. Un moment solennel et très émouvant ! L'ensemble a ensuite enchaîné avec une série de chansons, interprétées avec brio tantôt en chœur, tantôt en solo ou en duo. Il faut voir avec quelle ferveur et quelle détermination les choristes à la voix de ténor ont interprété ces chansons, accompagnées souvent de danses folkloriques merveilleusement présentées au grand bonheur du public qui n'a cessé d'applaudir et de lancer des « bravo ! » En signe de satisfaction. Les musiciens, au nombre de trente, jouaient formidablement de leurs instruments à vent, à percussion et à cordes. Nous avons pu constater la présence d'un instrument original qui se présente sous forme d'un triangle muni de cordes de grandeurs différentes, allant du plus petit jusqu'au plus grand, d'où émanaient des sons multiples et différents, selon la taille de cet instrument hétéroclite. Le public a eu droit à une partition musicale exécutée uniquement sur cet instrument par quatre musiciens qui ont mis beaucoup de gaité parmi l'assistance. Au programme, des solistes qui ont conquis le public par leur voix forte et vibrante, telle une voix de ténor ou de soprano à l'opéra. Notons d'abord, la chanson algérienne «Chhilet laâyani » interprétée dans une allégresse générale de la foule par Natalya Kurganskaya, surnommée la diva rouge. Le public a également apprécié les chansons du soliste Igor Shustikov, le poumon d'acier des Chœurs. Il faudrait retenir aussi le passage à deux reprises de la voix de cristal, d'Alexei Voljanine, un chanteur non-voyant, qui a hypnotisé la foule par ses belles performances. Le clou du spectacle est la participation exceptionnelle de Vincent Niclo, le jeune ténor français qui vient de produire son dernier album en collaboration avec les Chœurs de l'Armée Rouge ; l'artiste a interprété une chanson de music pop qui a enthousiasmé les spectateurs. Les chorégraphies se sont succédés avec les chansons des Chœurs, danseurs et daseuses, ayant changé à maintes reprises leurs costumes traditionnels, ont charmé le public par la finesse, la souplesse, la grâce et l'adresse dont ils ont fait preuve dans leurs mouvements, gestes et acrobaties. Bref, ce spectacle, fait de beauté, de solennité, de pompe et surtout de professionnalisme était digne de la soirée d'ouverture de ce prestigieux festival qui doit continuer et persévérer sur cette ligne de conduite ! Le public, venu nombreux, ne regrettera sûrement pas le déplacement !