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Qui y gagne, qui y perd ?
Publié dans Le Temps le 25 - 08 - 2016

Le Chef du gouvernement d'union nationale Youssef Chahed a réussi un coup de maître en intégrant deux figures du mouvement syndical à son équipe rajeunie, importante numériquement, offrant un peu plus de poids au parti islamiste Ennahdha et élargie à de nouveaux petits partis, notamment de gauche.
En attribuant le très sensible ministre des Affaires sociales à Mohamed Trabelsi et nommant Abid Briki à la tête du ministère de la Fonction publique et de la bonne gouvernance, l'économiste âgé de 40 ans a en quelque sorte contourné le refus de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) de participer au nouveau cabinet. Il est aussi resté fidèle à la philosophie du gouvernement d'union nationale telle qu'annoncé début juin denier par le président la République Béji Caïd Essebsi. Ce denier avait en effet plaidé pour la formation d'un exécutif qui aurait une configuration atypique puisque le patronat (l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat/UTICA) et la centrale syndicale devraient, selon lui, obligatoirement y siéger.
«Il faut absolument que ces deux grandes organisations nationales fassent partie du gouvernement. Sans elles, on ne pourra pas parler d'un gouvernement d'union nationale», avait alors insisté le chef de l'Etat.
Le soutien de l'UTICA au nouveau gouvernement était acquis vu que le capital, qui est de nature poltron, se range systématiquement du côté du pouvoir en place. Soucieuse de son autonomie et de son indépendance, l 'UGTT avait cependant refusé de participer ouvertement à ce gouvernement qui veut reprendre en somme l'idée du Front national constitué au lendemain de l'indépendance entre le Néo-Destour de Bourguiba, l'UGTT, l'UTICA et l'Union Nationale des agriculteurs (UNA, l'ancêtre de l'actuelle Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche).
Appliquer des réformes
douloureuses
Mais un marché secret semble avoir été conclu entre le nouveau chef du gouvernement et la puissante centrale syndicale.
Habile négociateur, Yousef Chahed a satisfait les revendications de l'UGTT qui a demandé la tête de l'ensemble des ministres du gouvernement Essid qui avaient des rapports tendus avec les syndicats, dont le ministre de la Santé Saïd El Aïdi, le ministre des Affaires religieuses Ahmed Khalil et le ministre des Finances Slim Chaker.
En contrepartie, l'attribution du portefeuille des Affaires sociales à un ancien secrétaire général adjoint de l'UGTT doit permettre au nouveau gouvernement de consolider la paix sociale, de limiter les grèves et autres protestations sociales et, surtout, de passer certaines réformes douloureuses tels que l'épineuse réforme des régimes de la retraite ou encore la suppression progressive des subventions aux produits de base.
Cela est d'autant plus vrai que Mohamed Trabelsi, qui a exercé les fonctions de directeur des activités des travailleurs pour l'Afrique du Nord au bureau régional de l'organisation internationale du travail (OI) est connu pour son tempérament consensuel, ses talents de fin négociateur et ses bons rapports avec le patronat.
De même, la nomination d'Abid Briki, un autre ancien secrétaire général adjoint de l'UGTT et ancien membre de l'éphémère haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, répond à l'attachement du nouveau chef du gouvernement d'alléger les effectifs dans la fonction publique et les établissements publics, une réforme imposée par les bailleurs de fonds internationaux, Fonds monétaire international (FM) et Banque mondiale en tête.
L'UGTT, un acteur politique historique
Outre son rôle purement syndical, l'UGTT a toujours été un acteur de premier plan sur scène politique tunisienne. L'organisation fondée le 20 janvier 1946 par le leader syndicaliste Farhat Hached a d'abord joué un rôle important dans la lutte pour l'indépendance, avant de former une coalition électorale avec le Néo-Destour dans le cadre d'un «Front national» regroupant aussi l'UTICA et l'UNA pour rafler la totalité des sièges à l'Assemblée constituante chargée d'instituer la première République. Plusieurs personnalités issues de l'UGTT sont ainsi devenues ministres.
Sous le règne de Bourguiba, le syndicat historique a oscillé entre soumission au parti-Etat et velléités d'indépendance.
Après l'accession de Ben Ali au pouvoir, la direction de l'UGTT s'est progressivement inféodée au pouvoir bien que plusieurs unions régionales et syndicats généraux y refusé de soutenir la candidature du président déchu aux présidentielles de 2004 et 2009.
Cette tendance s'est poursuivi jusqu'aux derniers jours avant la fuite de Ben Ali. Au début des manifestations contre le chômage et la marginalisation à Sidi Bouzid, l'organisation avait soutenu timidement le mouvement avant d'appeler, sous la pression de ses cadres radicaux, à des grèves générales très suivies à Sfax le 12 janvier 2011 et à Tunis. Ces grèves générales qui ont précipité la chute de Ben Ali, ont redoré le blason terni de la centrale syndicale qui a aussi joué un rôle très important dans la résolution de la crise politique ayant éclaté après l'assassinat des leaders de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.


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