Le Temps-Agences - Des militaires américains ont effectué hier à l'aube une perquisition au consulat d'Iran à Arbil, dans le nord de l'Irak, où ils ont interpellé cinq personnes parmi lesquelles des diplomates et des membres du personnel, ont rapporté des responsables iraniens. L'armée américaine n'a pas parlé directement d'Iraniens, mais en réponse à une question, elle a publié un communiqué disant que six "individus" avaient été arrêtés au cours d'opérations "de routine" dans la région. A Téhéran, Mohammad Ali Hosseini, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a condamné le raid - deuxième opération de ce type au cours du mois écoulé - en disant qu'il s'agit d'une violation du droit international. "L'activité de tous ces gens à notre bureau à Arbil était légale et elle se déroulait en coopération et avec l'approbation de la partie irakienne", a dit Hosseini à la chaîne iranienne de télévision par satellite en langue arabe Al-Alam. "Il n'y a aucune justification à ce comportement des Américains, en particulier parce que les autorités irakiennes n'ont pas été informées de cette initiative", a-t-il ajouté. Dans son communiqué, l'armée américaine a dit avoir interpellé dans la région d'Arbil six personnes soupçonnées de "liens étroits avec des activités visant les forces irakiennes et de la coalition". "Cette opération entre dans le cadre des efforts en cours des forces de la coalition visant les individus impliqués dans des activités ayant pour but de tuer des ressortissants irakiens et des membres des forces de la coalition", dit encore le communiqué, ajoutent que les suspects se sont rendus sans incident. Des témoins à Arbil, chef-lieu de la région autonome kurde frontalière de l'Iran, ont rapporté que les forces de sécurité kurdes avaient bouclé le quartier après le départ des Américains. Le gouvernement régional kurde n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat. L'agence iranienne Irna a rapporté que des documents et des ordinateurs ont été saisis lors du raid opéré après cinq heures du matin (03h00 HT) et, selon la télévision iranienne, "des diplomates et des membres du personnel" figurent parmi les personnes arrêtées. Un responsable britannique a déclaré ce mois-ci à la BBC que ces Iraniens étaient des agents de haut rang des services de renseignement chargés d'influencer le gouvernement irakien. Ali Al-Dabbagh, porte-parole du gouvernement irakien, a déclaré que Bagdad avait demandé des explications à l'Iran et aux Etats-Unis. Le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki s'est rendu l'an dernier à Téhéran et les relations entre les deux pays autrefois ennemis se sont réchauffées.