Le 3 décembre prochain, la Tunisie élira sa Miss 2016 au cours d'une soirée chic et glamour qui sera retransmise à la télévision, notamment par la Wataneya 1. Elles sont actuellement en stage bloqué à Hammamet et ont participé, mercredi, aux concours de patrimoine culinaire et d'habits traditionnels. Qui des 14 candidates en lice sera sacrée reine de beauté et remportera le fameux titre? De même, la polémique suscitée par le désistement de Miss Monastir risque-t-elle d'entacher ce concours de beauté ? Le point sur cette compétition de miss. Mercredi matin, une joyeuse effervescence régnait au niveau du hall de l'hôtel où résident les miss depuis une quinzaine de jours. Des tables ont été dressées et décorées avec soin aux couleurs locales des régions. Peu après midi, les plats étaient prêts et présentés au public constitué du jury composé de trois chefs cuisiniers, de l'équipe d'organisation du concours, de quelques membres des familles des miss, de journalistes mais aussi de touristes résidents à l'hôtel et dont la curiosité a été attisée par ce spectacle culinaire alléchant. Au menu, une variété de plats régionaux préparés par les miss et leurs mamans, aidées parfois par des parentes et amies originaires de la même ville. Un festin sucré et salé composé de plusieurs variétés de pains et de couscous, de barkoukech, de nwasser, de mechmachya, de kaftéji, de tajine el bey, de brik, de chakchouka, de charmoula mais aussi de kaak aux dattes, de khobzet drôo, de brik Mahdia, de zommita, de makroud, de madmouja, de refissa, de yoyo, de kaak warka et de beaucoup d'autres douceurs locales qui ont ravi les papilles de tous ceux qui y ont goûté. Une manière de braquer les projecteurs sur le riche patrimoine culinaire régional tunisien et de remettre au goût du jour bon nombre de ces plats aujourd'hui oubliés ou délaissés. Une épreuve gourmande qui a été remportée haut la main par Miss Mahdia qui s'est distinguée par la multitude de plats proposés mais aussi par leur goût unique et savoureux. Strass et paillettes La deuxième étape de cette journée était placée sous le signe du glamour et de l'authenticité avec un concours d'habit traditionnel. De la malia au kadroun en passant par la fouta et blouza ou encore au chech, chaque miss a arboré fièrement la tenue qui représente sa ville et ses origines et y a assorti des accessoires et bijoux traditionnels, datant dans certains cas de doux ou trois décennies voire plus. A l'issue de ce défilé aux couleurs de la Tunisie, plurielle, élégante et joyeuse qui a mis en valeur la beauté des demoiselles et a décuplé leur charme, Miss Nabeul a remporté cette épreuve. Elle était notamment vêtue d'une « souria » blanche, typique de la région du Cap Bon, vieille de 200 ans ! Sois belle et tais-toi ? Chaque année, elles sont plus d'une centaine à rêver de décrocher le titre de miss à l'échelle régionale pour pouvoir se qualifier au concours national de miss Tunisie. Pour l'édition de 2016 et à l'issue de plusieurs castings, quinze jeunes filles ont été sélectionnées, représentant les gouvernorats de Ben Arous, Ariane, Bizerte, Gabès, Gafsa, Kairouan, Kasserine, Mahdia, Monastir, Nabeul, Siliana, Sfax, Sidi Bouzid, Tunis et Zaghouan. Elles ont été choisies pour leurs jolis traits, leurs belles courbes, leur élégance naturelle et leur photogénie mais pas seulement, affirment les organisateurs. En effet, selon le premier article du règlement interne du concours de Miss Tunisie, les participantes doivent, en plus des critères physiques, jouir d'une excellente réputation et disposer d'une bonne culture générale. Lors de la cérémonie de mercredi, Aïda Antar, présidente de l'Association Tej, a indiqué que Miss Tunisie était un concours de beauté mais également une aventure humaine exceptionnelle pour ces jeunes filles qui portent, chacune, un projet humanitaire et que la gagnante du titre de Miss s'engage à concrétiser et à en faire bénéficier sa région. Pour cette édition, tous les projets consistent en la réfaction d'une école démunie, en partenariat avec le ministère de l'Education. Une initiative louable qui vise surtout à éloigner les clichés qui entourent ce type de concours de beauté, fortement décrié par les féministes. En effet, elles estiment qu'il réduit les femmes au statut d'objet ou encore de marchandise qui ne s'illustre qu'à travers son physique. Mais ce n'est pas là la seule épine au pied de l'Association Tej, organisatrice de ce concours, qui est confrontée, pour cette édition 2016, au désistement de dernière minute de Miss Monastir. La jeune fille a en effet la claqué la porte du concours et a refusé de participer au stage bloqué, réduisant ainsi le nombre de miss à quatorze. L'ex-candidate a justifié son attitude par des suspicions et des doutes portant sur le choix de certaines participantes qui auraient, selon elle, été sélectionnées sans casting. Elle a en outre affirmé que les résultats étaient connus d'avance. Aïda Antar, qui a porté plainte contre elle, a contredit la jeune fille et affirmé que lors de la cérémonie d'élection qui se déroulera en décembre prochain, une première sélection se fera grâce au vote du grand public et seules dix candidates resteront en course. Ensuite, un jury, composé d'experts de la beauté, départagera les jeunes filles et élira Miss Tunisie 2016. A noter que les membres du jury n'ont pas encore été désignés.