Dans le cadre de la concrétisation de la stratégie de promotion des droits de l'enfant en Tunisie, le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées a organisé hier un atelier de travail sur le rôle de l'information dans la promotion de la culture des droits de l'enfant, et ce en collaboration avec l'Observatoire de l'Information, de la Formation, de la Documentation et des Etudes sur les Droits de l'Enfant. Une approche participative a été adoptée pour concrétiser la stratégie. Pour ce faire, trois ateliers impliquant plusieurs intervenants, dont les ONG et les institutions de l'éducation seront organisés prochainement. Les recommandations formulées à l'issue des travaux serviront de support pour concrétiser la stratégie. Indéniablement, les médias ont un rôle très important dans la promotion de la culture des droits de l'enfant dans la société tunisienne. Il s'agit même de la première source d'information pour les parents. 86 % des pères et 81 % des mères se réfèrent à ce support pour avoir une idée sur les droits de leurs enfants assurés par le législateur tunisien, tels que le Code de la Protection de l'Enfance. Dans ce cadre, M. Imed Zouari, expert, a présenté les grandes lignes des mesures et des mécanismes concrétisant les droits de l'enfant en Tunisie, notamment le délégué de la protection de l'enfance, l'obligation de signalement, le juge de l'enfant et le juge de la famille... » Le droit de l'enfant englobe plusieurs éléments, dont son intérêt, l'équité, la non discrimination et la participation. Le droit à la vie est fondamental pour cette frange de la société », toujours selon l'expert. Et d'ajouter : « La protection est un droit acquis pour tous les enfants, les communautés et les Etats en sont responsables et doivent le garantir ». Il a, par ailleurs, rappelé les grandes lignes de Code de Protection de l'Enfant promulgué en 1995 qui accorde une attention particulière à l'enfant menacé et celui délinquant. « Les enfants menacés sont notamment ceux qui sont confrontés à l'exploitation sexuelle, orphelins, maltraités et exploités dans des réseaux criminels », précise-t-il. Indices Toujours dans le même contexte, M. Mohsen Ktari, représentant du ministère de l'Education et de la Formation a parlé du droit de l'enfant à l'éducation. Il a il présenté les indices du secteur qui bénéficie d'une attention particulière. « 5,7 % du PIB sont réservés à l'éducation et à la formation », précise-t-il. D'où l'enregistrement des résultats positifs dans le taux de scolarisation. De même, le taux de concentration dans les classes s'est amélioré. Il est de l'ordre de 18, 3 élèves par classe durant l'année scolaire 2005-2006 contre 34,2 en 2001-2002. D'autres indices ont été présentés tels que l'amélioration du taux de réussite scolaire et l'arrêt des études au premier cycle de l'enseignement de base qui est de 1,7 % selon les statistiques affichées en juin 2006. M. Ktari a signalé qu'une stratégie nationale de lutte contre l'échec et l'arrêt des études a été établie pour résoudre ce problème. La Tunisie a réussi à relever le défi de scolarisation mais le problème qui se pose pour le moment est la qualité de l'enseignement. Une question d'importance majeure. En parlant des droits de l'enfant à la participation, M. Ali Essghir du ministère de l'Education et de la Formation a précisé que cet élément est l'un des principes de base du Code de la Protection de l'Enfance. « L'enfant est un petit citoyen qui forme son identité par le biais de plusieurs mécanismes et en étant un acteur dynamique dans la vie sociale », signale-t-il. Dans ce cadre des mesures ont été prises pour l'impliquer davantage dans la vie. « La loi d'orientation de l'éducation et de l'enseignement juillet 2002, et l'arrêté organisant la vie scolaire octobre 2004 ont identifié l'approche participative de cette population dans la vie scolaire », d'après M. Essghir. Et d'ajouter « Les représentants des classes et le conseil de l'établissement scolaire témoignent de cette approche ». Les médias ont un rôle primordial dans la lutte contre les atteintes aux droits de l'enfant, en dévoilant les problèmes dont ils souffrent. Toutefois, ils y contribuent et ce en exploitant ces individus dans les spots publicitaires de manière non étudiée. Les messages qui leur sont adressés sont mensongers et mal structurés. La stratégie de la promotion de la culture des droits de l'enfant sera-t-elle capable d'apporter les réponses à cette équation ?