Un plan national climat visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 41% à l'horizon 2030 Une délégation d'experts, de hauts responsables de l'Etat et d'activistes de l'environnement, conduite par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, prendra part à Marrakech (Maroc) à la 22ème Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP 22), qui se tiendra du 7 au 18 novembre. Il s'agit d'un conclave international très important qui va définir les cadres institutionnels et les procédures nécessaires pour concrétiser les décisions prises lors de la conférence de Paris sur le climat (COP21). La Tunisie avait participé, en 2015, à la COP21, laquelle a été couronnée par la signature d'un accord « historique « planétaire, qui s'est fixé pour objectif l'atténuation « bien en deçà « de deux degrés Celsius la hausse du thermomètre par rapport à l'ère préindustrielle, et même, si possible, à 1,5 degré. Une tâche reconnue difficile, car le réchauffement de la planète a déjà atteint près d'un degré, d'après l'Organisation météorologique mondiale. En marge de la conférence de Marrakech, la Tunisie organisera, le 15 novembre 2016, un atelier de travail de haut niveau au sein du «Stand Tunisie» sur les orientations nationales vers l'instauration d'un développement durable à faibles émissions de gaz à effet de serre et sur le rôle de l'investissement public et privé dans le renforcement de cette démarche. La participation Tunisienne portera également sur la présentation d'une feuille de route officielle au Secrétariat Général de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, concernant la mise en application de l'article 6 de l'accord de Paris sur le climat. Cet article stipule, entre autres, l'encouragement des initiatives des pays membres de la CCNUCC à travers des partenariats pour la réalisation de projets visant à limiter les émissions de gaz. Un stand consacré à la Tunisie sera aménagée dans la zone bleue (espace consacré aux pays membres de la Convention Cadre) et aussi un espace pour promouvoir le patrimoine, la culture et le tourisme tunisiens. Près de 40 milliards de dinars pour un le plan climat D'après la Contribution déterminée à l'échelle nationale de la Tunisie, le pays aura besoin de financements estimés à 18 milliards de dollars (plus de 36 milliards de dinars) pour mettre en exécution le plan national climat. La Tunisie ne peut contribuer que de 10% de ces ressources financières alors qu'elle sollicite un concours international pour le reste du montant pour réaliser les projets prévus dans le cadre de efforts pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre. Le secteur de l'énergie est celui sur lequel, la Tunisie mise pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La Tunisie envisage, d'après le même document, de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 41% à l'horizon 2030. Un objectif qui devra être réalisé grâce à l'élaboration d'une stratégie pour l'efficacité énergétique et la mise en place des programmes dédiés à la rationalisation de la gestion dans les secteurs de l'agriculture, des forêts, des déchets, des ressources en eaux, de la santé et de tourisme. Le pays, dont la nouvelle constitution stipule « le droit du citoyen en un environnement sain et équilibré «, figure parmi les pays les plus exposés aux impacts des changements climatiques, malgré qu'elle n'ait participé qu'à hauteur de 0,07% dans les émissions mondiales en 2010. Des prévisions «alarmantes» D'après les prévisions citées dans la Contribution déterminée à l'échelle nationale, les températures vont augmenter en Tunisie d'une moyenne de 2,1 degrés Celsius, par an, à l'horizon de 2050, alors que les précipitations vont passer d'une moyenne variant de 10 à 30pc selon les régions par rapport. Ces changements climatiques seront accompagnés d'une hausse de phénomènes climatiques extrêmes tels que la sécheresse, les inondations ou des perturbations pluviales et aussi d'une élévation du niveau de la mer de 30 à 50 centimètres. La Tunisie, qui s'avère déjà comme un pays «pauvre en eau» avec une moyenne de 385 mètres cube par individu par an, sera confrontée à une situation encore plus amplifiée dans l'avenir, car les ressources en eaux conventionnelles vont baisser, d'après les prévisions, de 30pc à l'horizon de 2030 et le taux des ressources en eaux de surface seront réduites d'environ 5pc. La Tunisie perdra ainsi environ 150 millions m3 de ses ressources actuelles en eau à cause de l'élévation du niveau de la mer et de l'augmentation du taux de salinité des eaux côtières. Le pays pourrait aussi perdre 16 mille hectares des terres agricoles dans les zones côtières qui seront submergées. La superficie des terrains bâtis menacés par l'élévation du niveau de la mer pourrait atteindre 700 mille hectares, dans les zones côtières. Le plan climat de la Tunisie évoque aussi des menaces pour le secteur de l'agriculture, en particulier la céréaliculture, dont les superficies sera réduite de 1 million 500 mille hectares actuellement à un million d'hectares à l'horizon de 2030. Le pays envisage, ainsi, d'engager des actions dans les divers secteurs pour adapter l'agriculture à la nouvelle donne des changements climatiques, limiter la consommation de l'énergie et s'orienter davantage vers les énergies renouvelables et le boisement des forêts. 16 tonnes de déchets d'activités sanitaires jetées anarchiquement chaque année Un grave danger de santé publique 16 000 tonnes de déchets d'activités sanitaires (DAS) sont produites chaque année en Tunisie, dont 40% (soit 7 mille tonnes) classés dangereux, a déclaré, jeudi, à Tunis, la directrice de l'Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANGed), Afef Siala. Ces déchets sont générés par 92 cliniques privées, 165 centres d'hémodialyse, 355 laboratoires d'analyses, 1334 pharmacies et 2080 centres de santé de base, et «jetés anarchiquement dans des décharges non contrôlées, ou pire encore, dans la nature», a-t-elle affirmé lors d'une journée de sensibilisation aux «bonnes pratiques de gestion des déchets des activités de soins en officine et dans les grossisteries», organisée à Tunis par le Conseil National de l'Ordre des pharmaciens de Tunisie (CNOPT). «S'ils sont jetés dans la nature, les DAS constituent un sérieux danger de santé publique et présentent un risque fort de maladies transmissibles aux sujets exposés (Hépatite, Sida, dermatites, lésions cutanées, brûlures, etc)», a-t-elle prévenu, ajoutant qu'ils représent également une source de pollution de l'environnement et une menace écologique. Une stratégie nationale pour la gestion optimale des DAS, entrant dans le cadre d'un plan d'action en cours d'exécution (2013-2017) issu de «la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants», a été mise en place. Elle vise à éliminer les émanations des polluants organiques polluants de la Tunisie, et de protéger la santé humaine et l'environnement, a encore indiqué Afef Siala. Le président du CNOPT, Abdallah Jalel, a expliqué pour sa part que les premiers exposés aux dangers des DAS sont les travailleurs du secteur de la santé, les malades, les habitants des zones proches des décharges non contrôlées, (principalement les enfants) et les travailleurs des centres de collecte et de gestion des déchets. «Le problème dans la gestion de ces déchets est l'absence de sociétés spécialisées dans la collecte et le traitements des DAS», a-t-il expliqué, indiquant toutefois que quelques entreprises de ce genre commencent à voir le jour. Jalel a, dans ce sens, souligné que les DAS constituent «un fardeau» pour les pharmaciens, qui trouvent des difficultés à s'en débarrasser et à les détruire.