Les secteurs de l'environnement, de la santé et du transport sont les premiers impliqués afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre et l'apparition de nouvelles maladies. Un séminaire sur le changement climatique vient d'être organisé par le ministère des Affaires locales et de l'Environnement en collaboration avec la fondation Friedrich Ebert sur le thème de la gestion des impacts du changement climatique en Tunisie. Ce séminaire, qui s'est déroulé sur deux jours, a constitué l'occasion de mettre l'accent sur les efforts déployés par de nombreux acteurs pour combattre l'impact négatif du changement climatique sur l'environnement et plus particulièrement sur la vie et la santé humaine. Cet événement a vu la participation du secteur public et privé et des experts nationaux et internationaux, ainsi que de la société civile. Les engagements pris par la Tunisie en la matière ne datent pas d'aujourd'hui. Il y a lieu de rappeler que la Tunisie a ratifié en 2016 l'accord de Paris sur le climat adopté en 2015 et a adhéré à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques adoptée à Rio (Brésil) en 1992. Aujourd'hui, les rapports accablants des instances internationales sur le dérèglement climatique obligent la Tunisie à apporter une solution au problème. Il est devenu impératif de limiter certains impacts du changement climatique en menant des politiques d'atténuation et d'adaptation. Et ce, à la faveur d'un transport et de constructions plus écologiques, d'une production d'électricité à haut rendement énergétique, d'une industrie plus propre et d'une gestion des déchets plus opportune. Une très courte vidéo a été projetée à l'assistance pour faire comprendre la nocivité d'un phénomène qu'on n'a pas vu venir. M. Nidhal Attia a insisté sur l'urgence de débattre du changement climatique et d'y faire face avec cran. A cause , entre autres, de l'augmentation des déchets, le niveau moyen des températures est monté de 1,4° Celsius en vingt ans. Les côtes de Jerba et Kerkennah sont menacées. Ce qui risque d'impacter négativement l'économie nationale et la santé publique dans le futur, a souligné l'intervenant. L'une des alternatives qui se dessinent est de promouvoir le transport propre et les constructions écologiques dans le secteur du bâtiment. Plusieurs secteurs sont frappés de plein fouet par les effets du changement climatique tels que l'agriculture. «Les 2/3 du territoire tunisien sont menacés par la désertification». Pour un transport plus écolo Le spectre des changements climatiques pèse également sur le secteur de la santé. Un intervenant s'inquiète, à ce propos, pour l'avenir des personnes âgées en Tunisie en faisant un parallèle avec la France en 2008 qui a connu de fortes chaleurs qui ont fait de nombreuses victimes des troisième et quatrième âges. En cause, le secteur du transport est le deuxième après l'industrie en matière d'émission de gaz à effet de serre et de gaz carbonique CO2. Au cours des débats, une experte a appelé à l'adoption d' une politique du transport qui doit focaliser le transport ferroviaire pour le transport des marchandises. M.Lotfi Mhissen, chef de cabinet du ministre du Transport, a rappelé de son côté : «En 1978, le transport public englobait 70% du trafic routier tandis qu'aujourd'hui il se situe à moins de 30% à cause du boom des voitures particulières. Sur les cinq dernières années, 40% de voitures supplémentaires ont envahi nos routes. La pollution atmosphérique se fait de plus en plus sentir. La priorité est récemment accordée au transport public et ferroviaire. Le modérateur du séminaire a proposé d'explorer le covoiturage comme mode alternatif pour alléger le trafic urbain. «De nombreuses voitures convergent vers le centre-ville avec un seul passager à bord. Une solidarité sur nos routes serait la bienvenue pour contrecarrer l'encombrement et la forte densité du trafic routier et réduire la pollution atmosphérique». Mobilisation tous azimuts M.Henrik Meyer de la fondation Ebert Stiftung relativise l'expérience allemande en matière de résorption des impacts dus au changement climatique. Un sujet à la fois politique, économique et social. «Le point positif est le débat réel sur le plan sociétal qui s'ensuivit en Allemagne. En Tunisie, la société civile va devoir jouer un rôle important». En effet, l'activité touristique va pâtir de l'élévation du niveau de la mer, ce qui va menacer les côtes et poser des problèmes économiques, voire sociaux. Il a relevé des injustices entre pays à cause de grands décalages en matière de pollution atmosphérique. La Chine est un pays très pollueur . Plusieurs pays comme la Tunisie en ont subi indirectement les effets. Au cours de ce séminaire, Maher Damak, prestigieux lauréat tunisien, a présenté deux projets de start-up. Le premier sur l'économie et la récupération de l'eau qui permettrait de remplir la moitié des barrages tunisiens. Le deuxième contre la pollution agricole. Il y a des stratégies qui doivent être adoptées par le gouvernement avec des actions institutionnelles pour répondre aux besoins techniques. Dès lors, une stratégie de développement suivant une feuille de route claire devra aboutir à un plan national d'adaptation avant 2020 selon le ministre de l'Environnement et des collectivités locales. «La sécurité climatique a été constitutionnalisée donc tous les arguments sont en notre faveur pour avancer. Un plan solaire tunisien de 3,5 millions d'euros sera défendu lors du COP 24 en décembre 2018. Il faudra prouver tout ce qui a été fait en termes de réduction de GES (gaz à effet de serre) pour obtenir le financement». Trois autres panels ont porté sur des problématiques différentes. La collecte des déchets, la mobilité urbaine, la santé et l'environnement. Le but étant de dégager des recommandation pratiques visant à atténuer les effets du changement climatique et réduire leurs impacts sur la qualité de vie du citoyen. Wassim Chaâbane, expert en gestion des déchets, est venu partager les difficultés de son activité écologique indispensable au bien-être environnemental qui en découle. «On collecte les déchets par nos propres moyens mais on trouve des obstacles dus aux cahiers des charges et les procédures douanières. Il y a beaucoup de recycleurs mais on manque de gisements pour le tri des déchets». Le changement climatique est responsable de la dégradation de l'environnement et les êtres humains sur la terre sont en train d'en subir les conséquences. Les mentalités doivent changer pour transmettre un environnement propre et préserver les ressources existantes pour les générations futures. On songe déjà à inclure une matière d'éducation environnementale pour les écoliers sous nos cieux. Afin de ne pas le regretter. Ce sera alors trop tard.