« 2 millions » d'élèves ont regagné leurs écoles ,collèges ou lycées après de longues et embêtantes vacances pour certains et courtes et confortables pour d'autres .C'est plus de 20 % de la population tunisienne qui ont fêté , chacun à sa manière, une rentrée scolaire durement ressentie par une frange très importante des parents de par la cherté des prix des fournitures scolaires et toutes les charges y afférentes :garderie, transport ,études et argent de poche... . Il est vrai que les études sont devenus pour certaines familles (dont les revenus sont peu suffisants pour nourrir et entretenir 3 ou 4 enfants) très encombrantes pour pouvoir résister à permettre à leur progéniture de continuer jusqu'au bout leurs études dans des conditions favorables pour une certaine réussite d'une scolarité sans aucun débouché sûr pour un emploi garanti . C'est cette réalité des choses qui a amené certains parents à résoudre, sous l'effet des contraintes financières, l'équation d'une façon radicale et arbitraire. A cet effet, il peut choisir l'une des possibilités suivantes : 1- Continuer à investir dans l'enseignement des enfants avec la conviction que les chances de réussite pour un emploi quelconque sont minimes et, par là, conclut- on, que le retour d'investissement n'a pas eu l'effet ou a été peu rentable. 2- Arrêter sans hésitation les études et jeter leurs enfants dans les rues pour placer leur gain-pain dans des tâches qui ne requièrent aucun niveau d'instruction ni une quelconque formation. C'est ainsi que chaque année scolaire « 100 .000 » élèves quittent les bancs des l'école pour se retrouver dans les rues, employés généralement dans des commerces à étalages ou à la sauvette. Cette catégorie de la population qui est composée en grande partie d'une main d'œuvre inoccupée ou partiellement occupée constitue en fait un danger aussi bien pour la personne elle-même que pour la société en général du fait qu'elle présente un vivier pour la délinquance et la débauche . Il va sans dire que ce phénomène mérite davantage d'études de la part des sociologues et des spécialistes. Il faut procéder à des diagnostics de la situation et des analyses beaucoup plus profondes sur les causes directes et aussi indirectes qui conduisent à l'abandon précoce de l'enseignement et proposer en toute cohérence une stratégie pour éradiquer les prémices d'une crise qui ne cesse de s'aggraver au risque de détruire tout le système éducatif qui constituait jadis la fierté de tous les Tunisiens. En d'autres termes, il faut se pencher de près sur le dossier de la formation professionnelle dans tous ses aspects et lui donner toute l'attention requise pour figurer sur l'agenda des responsables de ce secteur comme étant une priorité absolue dans toutes les réformes qui tendent à asseoir des nouvelles traditions pour un choix délibéré d'une filière qui peut mener vers des issues sûres et rassurantes .