L'EXPERT – Cela aurait pu être la voix de la raison et aurait permis d'éviter les tiraillements politiques et des pertes d'argent au pays. Mais, y a-t-il quelqu'un pour écouter, surtout avec des égos au-dessus de toute autre considération, avec des présidents de partis qui se croient seuls détenteurs de la vérité et capable de sortir le pays de sa crise actuelle ? Avec une trentaine de candidats à la présidentielle, si on compte les quatre qui ont obtenu, jusqu'à nouvel ordre, l'aval du tribunal administratif, le temps est à la mélancolie et à la dispersion des voix, alors que, pour les candidats de la famille centriste et démocratique, les programmes vont dans le même sens. Que peut apporter de nouveau, cette pléiade de candidats, si ce n'est l'éparpillement des forces et la dispersion des énergies, le tout couvert par la perplexité de l'électeur qui ne sait qui choisir et qui risquent, par désespoir de faire partie des abstentionnistes, pour laisser la voie libre au parti de droite. Pourtant des citoyens et des citoyennes du milieu politique centriste, démocratique et moderniste avec ses courants ont appelé lundi les candidats de la même filiation idéologique en lice pour la présidentielle, à trouver un consensus sur un ou deux candidats seulement, dans le but de rassembler les voix des électeurs et éviter leur éparpillement entre les différents candidats dans les rangs de cette même famille politique. Cette mobilisation a permis de recueillera, jusqu'à lundi matin, 400 signatures, selon les membres de l'initiative qui ont donné une conférence de presse à Tunis. Il s'agit essentiellement d'œuvrer à réduire, un tant soit peu, le nombre de candidats de la famille centriste démocratique et moderniste à travers la concertation entre les candidats concernés ou à travers des intermédiaires pour mettre un terme à cette fragmentation ou du moins la limiter. Les activistes politiques et professeurs d'université, Hichem Skik, Habib Kazdaghli et Abdelkrim Allagui ont expliqué que les signataires ont exprimé leur inquiétude face à la multitude des candidatures issues de la même famille idéologique et politique. Ce nombre risque de compliquer la situation, encourager la désaffection des électeurs et rendre encore plus difficile le choix d'un candidat. Et d'ajouter que les chances de passer au deuxième tour seront, ainsi réduites pour certains candidats au profit des courants islamistes ou populistes qui utilisent les préoccupations des Tunisiens à des fin politiques. Les trois professeurs d'université à l'origine de cette initiative citoyenne affirment que les signataires, parmi des professeurs d'université, des avocats, des magistrats, des parlementaires et de personnalités nationales, ne soutiennent aucun candidat de la famille centriste et ne s'opposent à aucun d'entre d'eux. » Le seul objectif de cette initiative est de pousser les candidats à un consensus sur un seul ou deux candidats et de rassembler les voix de la famille démocratique au lieu de les éparpiller » ont-ils tenu à préciser. Le professeur Hichem Skik a indiqué que le texte de l'initiative a été soumis aux candidats Néji Jalloul, Mohsen Marzouk, Abdelkrim Zbidi, Youssef Chahed, Salma Elloumi, Mahdi Jomaâ, Said Aidi ainsi qu'à tous les candidats de la famille centriste démocratique et moderniste.