On dit que les chiffres sont têtues, mais on oublie que les chiffres peuvent ne pas traduire aussi la réalité. Ils sont le résultatde calculs, dethéorèmes et de relevé. Durant les 10 dernières années les tunisiens ont été submergés par les chiffres et les agrégats économiques. Le plus important chiffre qui est en relation directe avec leur vécu, c'est celui de l'inflation ou l'Indice des Prix à la Consommation. Or ce chiffre est accueilli avec beaucoup de contestation et rejet, car il ne traduit pas la réalité du quotidien des tunisiens et leur pouvoir d'achat. L'inflation n'est pas un chiffre crédible aux yeux d'une grande partie des tunisiens, ce qui dénote d'un décalage entre l'inflation observée et officielle, et l'inflation réelle ou vécue. L'INS traité de « menteur » : Les statisticiens de l'INS, sont malheureusement une frange méprisée dela société. Leur effort en terme de collecte et de synthétisation des données est mal récompensé. Ils finissent toujours par être traités de menteurs. Des centaines d'agents qui relèvenet les prix sur tout le territoire de plus de 14000 points de vente, et des staticiens qui compilent les données, et nous sortent des chiffres au centième prêt, pour enfin être traités de « menteurs » ou d'alignement politique. Selon le dernier bulletin mensuel concernant l'Indice des Prix à la Consommation a continué sa baisse pour atteindre au mois de Novembre 2020, 4.9%après 5.4% aumois d'Octobre soit le plus faible taux enregistré depuis le mois de juin 2017. Sur un mois les prix à la consommation restent stables.Cette stagnation, selon l'INS, est justifiée d'une part, par la hausse des prix des produits d'habillement, ainsi que les prix des produits et services de santé et d'autre part, par le repli des prix de l'alimentation et des prix des biens et services du groupe transport. L'inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) se replie pour la quatrième fois de suite pour atteindre le niveau de 5,9%, après 6,1% et 6,3% les deux précédents mois. Les prix des produits libres (non administrés) augmentent de 4,9% contre 4,7% pour les prix encadrés. Les produits alimentaires libres ont connu une augmentation de 4,2% contre 4,6% pour les produits alimentaires encadrés. Aux yeux des tunisiens, cette baisse n'est pas ressentie dans leur quotidien. Ils considèrenet que les prix n'arrpetent pas d'augmenter, et leur pouvoir d'achat ne cesse de se déteriorer. On considère que l'IPC ne traduit pas la réalité du marché. Or, les staticiens de l'INS, vous jureront qu'ils sont indépendants et emploient des méthodes statistiques selon les normes internationales, et que leurs chiffres sont infaillibles sur le plan méthodologique. Difficile de faire avaler cette piluleaux commun des tunisiens, qui ne croient pas aux chiffres, mais seulement à leur porte monnaie, et à la réalité du terrain.
Le tunisien moyen n'existe pas : Selon la méthodologie de l'INS, l'IPC est calculé selon unpanier moyen du tunisien, sur la base d'une enquête quinquennale sur les dépenses et la consommation des ménages. L'actuel indice est calculé selon l'enquête de 2015. L'enquête nous fait ressortir, le profil du consommateur moyen, ou le tunisien moyen. Or ce tunisien moyen n'existe pas que dans les chiffres. Chacun a son mode de consommation propre à lui, qui est différent des autres. A.B.H