Un complot visant à assassiner Barack Obama vient d'être déjoué aux Etats-Unis. L'attentat devait être perpétré à l'occasion de sa venue à Denver (Colorado) où se tient la convention nationale démocrate. L'information n'a rien de surprenant, le candidat démocrate affichant une singularité qui dérange beaucoup de gens. De couleur noire, d'ascendance fraîchement africaine, avec du sang musulman dans les veines, Obama fait grincer les dents aux nostalgiques de l'ère des Wasps, les citoyens de race blanche, d'origine anglo-saxonne et de religion protestante. Mais ce qui fait surprise, c'est le fait que le Parti démocrate est en train de refaire l'erreur commise il y a près de 30 ans. Le Parti était alors déchiré entre deux candidats dont l'un prônait un retrait des troupes américaines du Vietnam et l'autre la poursuite de la guerre. Ce dont profita le candidat républicain Richard Nixon pour investir la Maison-Blanche. Aujourd'hui, le Parti démocrate vit le même scénario. Certes, Obama a été adoubé par une belle majorité de délégués pour être le candidat aux élections présidentielles du 4 novembre prochain. Mais Hillary Clinton, qui lui avait disputé férocement la candidature, suscite de nombreuses interrogations dans les rangs du Parti. Certes, elle a appelé les militants démocrates à s'unir autour de son ex-challenger pour faire face au candidat républicain, John McCaine, fidèle disciple de Bush, en faisant un éloge vibrant d'Obama. Mais on dit que, dans les coulisses de la convention, Clinton tient à ses sympathisants le discours contraire. Ce qui serait très grave pour Obama car elle a derrière elle près de 18 millions de supporters capables de basculer, tout au moins pour une partie d'entre eux, dans le giron républicain. John McCaine s'en frotte déjà les mains d'aise. En fin politique, Obama semble avoir trouvé la parade. Sachant que ces millions de supporters comportaient une majorité de femmes, il a dépêché son épouse vers le peuple démocrate à l'occasion de la présente convention. Michèle Obama n'a pas démérité. Loin s'en faut. Elle a su faire parler son cœur et son esprit. Mais cela suffira-t-il? Réponse demain à la clôture de la convention!