Pour le Royaume-Uni, c'est un cap radical, mais pour la diplomatie américaine, c'est un coup dur. En effet, le ministre anglais des Affaires étrangères a annoncé que son pays est prêt à envisager des contacts avec la branche politique du Hezbollah. La décision britannique a bouleversé, non seulement la nouvelle administration américaine, mais aussi son fidèle allié, Israël. «La guerre contre le terrorisme» menée par le président américain sortant, George Bush, après les attentats du 11 septembre 2001, n'a pas réalisé ses objectifs. Elle a, au contraire, causé une sorte de désordre au niveau de la légitimité internationale que les Etats-Unis ignoraient. Cette guerre a généré, également, l'hostilité chez les Musulmans contre l'Occident qui a lié, d'une façon très claire, l'Islam au terrorisme. La décision britannique d'ouvrir des canaux de contacts avec le Hezbollah ne peut être traduite que par un jeu d'intérêts. Après la guerre israélienne contre le Liban en 2006 et la défaite historique de Tsahal, le Hezbollah a montré qu'il disposait d'une force qui a sa valeur et son poids dans la région. Deux ans après la guerre du Liban, Israël continue son agressivité, cette fois, à la Bande de Gaza contre le mouvement islamique, le Hamas. Durant plus de deux semaines de bombardements avec toutes sortes d'armes, le Hezbollah a choisi de rester hors de l'image et de jouer le rôle de soutien moral de la résistance palestinienne. Le Hezbollah, grâce à sa position a, une nouvelle fois, montré qu'il n'est pas un mouvement terroriste qui s'implique dans tous les conflits de la région, malgré les provocations successives de l'armée israélienne au Sud du Liban. Il semble que le Hezbollah a pu comprendre le jeu politique et comment s'adapter avec les perturbations de la région, désormais, compliquées. Le gouvernement britannique, après s'être libéré des obligations de l'alliance de l'ex-Premier ministre, Tony Blair, et l'ex-président américain George Bush, a révisé ses positions et a décidé d'entamer un dialogue avec l'aile politique du Hezbollah. Suite aux changements de la carte politique après la chute de Saddam Hussein en Irak et la croissance de la vague chiite menée par les Ayatollahs en Iran, en plus de la politique des axes qui marquent le Moyen-Orient, les Britanniques envoient, à partir du dialogue avec le Hezbollah, un signe de bonne volonté et l'intention de délaisser l'époque des néoconservateurs. Le signe britannique ne veut pas dire que la relation avec le Hezbollah sera normalisée puisque son aile militaire figure toujours sur la liste britannique des organisations interdites. Jusqu'ici, les Etats-Unis ne sont pas prêts à faire comme leur allié. Le nouveau président, Barack Obama, n'a pas encore mis en œuvre la nature de sa nouvelle stratégie en ce qui concerne les mouvements radicaux comme le Hezbollah, mais il a déclaré, après son investiture, que la paix au Moyen-Orient est l'une des priorités de son cabinet. La décision britannique représente l'un des signes de la fin de la doctrine «L'ennemi de mon ami». Après Obama qui se dit prêt à négocier avec les Talibans et les Britanniques qui entament un dialogue avec le Hezbollah, seul le futur proche est capable de nous dévoiler la nature des relations avec les mouvements radicaux, à l'ère Obama.