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Obama face à la vieille blague de Washington
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 01 - 2013


Par Hmida BEN ROMDHANE
Il ya un proverbe qui dit que la réputation d'un homme peut être jugée à travers celle de ses ennemis. Ce proverbe s'applique à l'ex-sénateur américain, Chuck Hagel, pressenti par Obama pour le poste de secrétaire à la Défense, en remplacement de Leon Panetta.
Mais d'abord qui est Chuck Hagel ? Vétéran de la guerre du Vietnam, il a occupé pendant plusieurs années au Congrès le siège de sénateur du Nebraska. Il est membre du Parti républicain. Beaucoup s'étonnent que l'ex-sénateur appartienne toujours au Parti républicain, alors que ses positions coïncident avec celles de la gauche du Parti démocrate plutôt qu'avec celles du Parti républicain. Cette «excentricité républicaine» est sans doute séduisante pour le locataire démocrate de la Maison blanche. Toutefois, l'idée que Chuck Hagel tienne les rênes du Pentagone relève pour l'instant du ballon d'essai lancé par Obama que d'une décision à soumettre au Sénat pour validation.
Aussitôt le ballon d'essai lancé, les «longs couteaux» ont vite fait de sortir pour s'abattre sur l'ancien sénateur du Nebraska. Il faut dire que Chuck Hagel a commis quelques «gaffes». Non pas au sens usuel du terme, mais au sens signifié par la vieille blague washingtonienne selon laquelle dans la capitale américaine «on commet une gaffe quand on dit la vérité».
Effectivement, le candidat d'Obama pour le poste de secrétaire à la Défense a commis quelques gaffes en disant quelques vérités qui n'étaient pas bonnes à dire pour tout politicien qui veut poursuivre tranquillement sa carrière sans se mettre sur le dos les néoconservateurs, le lobby israélien et le «main stream media». Ce trio de choc, comme tout le monde sait, est capable de détruire des carrières ou d'étouffer dans l'œuf les ambitions de politiciens «imprudents» qui se laissent aller à commettre des «gaffes».
Que reproche ce trio de choc au candidat d'Obama ? Il était contre l'intervention américaine en Irak en 2003 ; il était contre les sanctions imposées à la Syrie et contre le fameux «Syria Accountability Act» ; il est toujours contre toute intervention armée en Iran ; il estime que le budget de la défense (qui équivaut à lui tout seul à 40% des dépenses militaires mondiales) est excessif et doit être revu à la baisse...
Mais ces «gaffes» de l'ex-sénateur du Nebraska sont assez légères, si l'on peut dire, au regard de ses tribulations avec le lobby israélien. Chuck Hagel a systématiquement refusé de signer lettres et pétitions en faveur des interminables exigences d'Israël que le lobby distribuait aux membres du Congrès pour signature. On peut citer ici deux exemples parmi d'autres : la lettre adressée à George W. Bush en 2001 pour exiger l'annulation d'une rencontre avec le leader palestinien, Yasser Arafat, (rencontre que Bush avait effectivement annulée sous la pression du lobby), et une pétition adressée à l'Union européenne pour la convaincre de «la nécessité» de coller l'adjectif de «terroriste» au mouvement Hamas.
Interpellé par des journalistes au service du lobby pour s'expliquer sur ses attitudes «anti-israéliennes», Chuck Hagel répondit: «Laissez-moi éclaircir quelque chose s'il y a encore un doute dans votre esprit. Je suis un sénateur américain et non un sénateur israélien. J'ai prêté serment pour servir la Constitution des Etats-Unis et non pour servir un président ou un parti ou Israël.»
C'était suffisant pour figurer sur la liste noire du Lobby israélien. Suffisant pour être le mouton noir des néoconservateurs. Suffisant pour être une cible de choix de la presse influente de Washington et de New York. Obama savait tout cela sans doute. Et s'il a lancé son ballon d'essai, c'était dans le but évident de mesurer le degré d'hostilité et d'animosité envers son candidat et de voir s'il peut ou non maintenir sa candidature au poste de secrétaire à la Défense.
On peut comprendre l'animosité des agités du Weekly Standard, un petit journal à la disposition d'un groupe de néoconservateurs dont le sport favori est de tirer à boulets rouges sur tout politicien américain qui oserait faire passer l'intérêt de son pays avant celui d'Israël. Mais on comprend moins cette animosité de la part d'un grand journal comme le Washington Post qui, dans un éditorial publié le 19 décembre dernier, fait une analyse tirée par les cheveux pour défendre l'idée exprimée clairement dans le titre choisi par l'éditorialiste : «Chuck Hagel n'est pas le bon choix pour le ministère de la Défense».
Pour le Washington Post, les choses sont simples, Chuck Hagel est contre la guerre en Iran, «Barack Obama pourrait être forcé de recourir à une action armée contre l'Iran», auquel cas, «le président devrait avoir au Pentagone quelqu'un qui appliquerait ce choix»...
Si le Washington Post a eu recours à cet argument simpliste, c'est pour ne pas avoir à dévoiler les vraies raisons de son opposition qui sont en fait celles des néoconservateurs et du lobby qui, depuis la campagne anti-irakienne de George W. Bush au début des années 2000, exercent une grande influence sur la ligne éditoriale du journal washingtonien.
Pourtant, il y a des questions aussi simples que pertinentes que les grands journaux américains devraient se poser avant de juger le candidat d'Obama. L'Amérique, l'Irak et une bonne partie du monde ne seraient-ils pas aujourd'hui dans une bien meilleure situation, si George W. Bush s'était aligné sur la position de Chuck Hagel plutôt que sur celle des néoconservateurs ? Le sort de la Syrie ne serait-il pas moins dramatique aujourd'hui, si l'Amérique avait appliqué vis-à-vis de Damas les positions sages et raisonnables de l'ex-sénateur du Nebraska ? L'Amérique serait-elle aujourd'hui placée au bord du «gouffre fiscal» vertigineux, si elle avait appliqué les recommandations de Chuck Hagel consistant à «dégonfler» un peu le budget de la défense, surtout qu'aucune menace réelle ne guette les Etats-Unis ? La politique étrangère américaine ne serait-elle pas aujourd'hui respectable et respectée, si tous les parlementaires suivaient l'exemple de Chuck Hagel et servaient les intérêts de leur pays avant ceux d'Israël ?
Il est vrai que de telles questions s'apparentent aux «gaffes» de la vieille blague de Washington. Reste à savoir si Obama va ou non baisser les yeux et les bras face à ces pressions et changer ou non de candidat ? En d'autres termes, quelle position adoptera-t-il face à la vieille et embarrassante blague de Washington ?


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