En collaboration avec le Centre des Recherches et des Technologies de l'Energie, l'Institut National des Sciences appliquées et de Technologie de Tunis a organisé, hier, un séminaire portant sur les opportunités et les défis du secteur des recherches scientifiques et les énergies renouvelables. Il a été présidé par MM. Lazhar Bououni, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, Ridha Abid, Professeur à l'INSAT, Sassi Ben Nasrallah, Directeur Général du CRTEN et Imed Thabet, cadre à l'ANME. Lors de son intervention intitulée «Stratégie nationale de la recherche sur l'énergie», M. le ministre a indiqué les principaux objectifs du Programme Quadriennal 2008-2011 sont la réduction de la consommation énergétique de 20% à l'horizon 2011, soit 2 millions de Tep. En outre, un autre objectif est poursuivi tendant à la réduction de l'intensité énergétique de l'ordre de 3%. Notre interlocuteur a mis l'accent, également, sur les priorités nationales de la recherche scientifique en énergie telles que l'efficacité énergétique dans l'industrie et les bâtiments, la cogénération et la trigénération, les applications et le développement des énergies renouvelables (Froid solaire, dessalement d'eau, séchage, chauffage collectif…). «La recherche scientifique dans le domaine de l'énergie en Tunisie », tel est le thème de l'allocution de M. Sassi Ben Nasrallah, DG du CRTEN, qui a déclaré que la Tunisie a opté pour une politique basée sur l'efficacité énergétique, la diversification des sources d'énergie pour une meilleure sécurité du secteur et sur l'utilisation des énergies renouvelables. Les chiffres montrent l'importance de cette politique. Par ailleurs, l'intensité énergétique est de l'ordre de 0,37 par rapport à 0,32 sur le plan mondial. Elle décroît de plus de 1% par an. Quant à l'énergie fossile consommée en Tunisie, elle est d'environ 44%, 17% pour l'énergie du bois, 2% pour les autres énergies renouvelables. L'objectif d'ici l'année 2011 est d'atteindre 700.000 m⊃2; de capteurs solaires et 200 méga watts en énergie éolienne. Pour réaliser ces chiffres, il faut adopter ces moyens à savoir la recherche scientifique, les règlements, la formation, la sensibilisation et les incitations.
Les réalisations dans le domaine des recherches scientifiques sur l'énergie Notre intervenant a mis en avant les trois principaux projets de recherches concernant le froid solaire, le dessalement par l'énergie solaire et le chauffage hybride de l'eau par l'énergie solaire et le gaz naturel. En outre, 2 autres projets ont été mis en place, qui ont permis la formation d'un réseau national axés sur l'énergie éolienne. Ainsi, le Centre des Recherches et des Technologie de l'Energie participe à un projet «Open-Gain» financé par la communauté européenne, pour un montant de 2.222.974 MD. Les pays qui font partie de ce projet sont l'Allemagne, la Grèce, La Jordanie, l'Algérie, la Libye et la Tunisie. Il existe, de même, des recherches visant la mise en place d'outils théoriques nécessaires à l'efficacité énergétique comme celles menées par la Faculté des Sciences de Tunis et les Ecoles d'Ingénieurs. Dans le même ordre d'idées, deux projets de recherches fédérés concernant le stockage de l'hydrogène dans les hydrures et concernant les piles à combustibles. En fait, il demeure nécessaire de mobiliser beaucoup plus de chercheurs dans le domaine de l'énergie. Dans ce sens, le renforcement et la multiplication des formations dans ce domaine est important pour créer de nouveaux viviers de jeunes chercheurs. Il faudra, davantage, de coordination et de synergie, d'encouragement des recherches dans le domaine des énergies renouvelables et fossiles.
«Politique de l'efficacité énergétique dans l'industrie» M. Imed Thabet de l'Agence Nationale pour la Maîtrise de l'Energie a estimé qu'à partir de l'an 2000, il y avait un déficit énergétique. Le secteur de l'industrie est classé premier avec 36% de la consommation d'énergie, soit 2 millions de Tep. Pour les établissements industriels assujettis (EIA), ils sont environ 311 établissements consommant 27% de gaz naturel, 52% de produits pétroliers et 21% d'électricité.
Les réalisations durant la période 2005-2007 Audits énergétiques 106 Contrats programmes 201 Consommation énergétique 1.249 Ktep Economie d'énergie 555 Ktep Investissements privés 116.805 MD Source: ANME En somme, la politique de maîtrise d'énergie est renforcée par la mise en place du programme quadriennal 2008-2011. Et dans le secteur industriel, l'Etat a ciblé 300 entreprises ayant pour consommation 400 Ktep d'efficacité énergétique, 700 Mw de cogénération, 60 Mw d'énergie éolienne et 30.000 m⊃2; de capteurs solaires. D'autres outils et mécanismes ont renforcé le secteur. De plus, la mise en application d'un cadre réglementaire (loi du 9 février 2009) et de nouvelles incitations ont laissé leurs empreintes dans le domaine de maîtrise d'énergie.