Au plan énergétique, le parcours erratique des prix du baril de brut, tombé de 147,50 dollars mi-juillet 2008 à moins de 33 dollars en décembre et remonté au-dessus de 70 dollars depuis, inquiète sérieusement le G8. Pour cause, les ministres des finances des pays du G8, réunis le 13 juin à Lecce, en Italie, ont affirmé que "Les prix des matières premières, pétrole en tête, ont une volatilité excessive qui pourrait compromettre la reprise économique alors que des risques significatifs quant à la stabilité financière et économique persistent". Dans son communiqué final, le G8 ajoute qu'il va "étudier les moyens d'améliorer le fonctionnement et la transparence des marchés mondiaux des matières premières". Le FMI et l'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) devront proposer, avec l'Agence internationale de l'énergie (AIE), "des méthodes de surveillance et une régulation concernant le marché du pétrole". Depuis février, la spéculation a repris sur les marchés pétroliers. Ce regain d'exubérance n'a pas d'autre cause qu'une anticipation d'une reprise de l'activité économique, et donc de la consommation d'énergie. Les observateurs ont les yeux tournés vers la Chine, dont les importations d'or noir sont en hausse, tout en guettant les signes de sursaut aux Etats-Unis. Au moment où les stocks de brut restent élevés (63 jours de consommation aux Etats-Unis), les prévisions de demande déprimées alors que l'OPEP a encore réduit, le 12 juin, sa prévision de demande mondiale en 2009, annonçant un recul de 1,62 million de barils par jour (à 83,8 millions de barils) mais qui reste, toutefois, supérieure à celle de l'AIE, qui s'attend à une consommation réduite à 83,3 millions de barils (- 2,47 millions par rapport à 2008). L'OPEP avait déjà dénoncé cette spéculation débridée en 2008, même si ses 12 membres n'étaient pas mécontents d'engranger des revenus sans précédents. En écho aux inquiétudes du G8, le ministre algérien du pétrole a indiqué, samedi, que le prix du baril doit être de 90 dollars pour que le marché se stabilise et que ce prix devrait être atteint au second semestre 2010. C'est sensiblement plus élevé que les 75 dollars souhaités par l'Arabie saoudite. C'est moins le prix que la volatilité qui déstabilise le budget des pays producteurs et brouille les perspectives d'investissement des compagnies. De toute évidence, les initiatives se multiplient pour freiner la spéculation, même si on voit mal leurs chances d'aboutir.