Véritable école de civisme, de citoyenneté et de démocratie, tissu combatif, efficient, et imaginatif pour porter haut la voix et l'image de la Tunisie, synergie de développement au service de l'intérêt commun, les associations tunisiennes peuvent apporter des solutions à la plupart de nos maux de société au moindre coût, au plus vite et exactement là où il faut. Elles constituent le seul secteur qui bannit le matérialisme qui ronge les sociétés modernes actuelles et qui veille à nous responsabiliser en faisant valoir nos droits mais aussi nos devoirs. Avec 0,95 pour mille, le taux de pénétration associative dans la société tunisienne est encore relativement modeste, alors qu'en Allemagne, à titre d'exemple, on en a atteint 6,50 pour mille, soit 575.000 associations. Pour avoir le même taux de pénétration associative qu'en Allemagne, la Tunisie devrait compter environ 70.000 associations, soit sept fois le potentiel existant; d'où l'impératif d'une création d'un Ministère des associations. D'ailleurs, à raison d'une moyenne de 100 adhérents, nos 9500 associations mobilisent déjà 1 million de citoyens volontaires et agissants. En boostant les partenariats publics- associatifs, l'éventuel Ministère pourrait canaliser l'effort de cette formidable force vive de la nation vers davantage de développement et d'action. Sur le plan international, le mouvement associatif vit un sursaut sans précédent et prend une telle importance qu'il est considéré à juste titre comme la diplomatie parallèle, le 5ème pouvoir après les médias, la force tranquille des peuples. Des associations multinationales ou "ONG" internationales comme "Green- Peace" ou "Prix Nobel" ont autant d'influences que celui des Etats, sinon plus. Bref, les associations sont désormais à la fois des centres de réflexion intellectuelle (think-tank ou task-force) et de développement de stratégies. Entre diffusion des idées, défense des intérêts, guerre d'idées et expertise indépendante, les associations se font de plus en plus indispensables dans le monde entier.
ASSOCIATIONS TUNISIENNES:
BEAUCOUP DE PAIN SUR LA PLANCHE!
Depuis le Changement historique de 1987, la vie associative en Tunisie a connu une profonde mutation en harmonie avec l'évolution de la qualité de vie et le progrès socio-économique général dans le pays. Divisées en 8 classes: politiques, scientifiques, éducatives, sociales, culturelles, féminines, sportives et de développement, nos 9.500 associations contribuent à l'édification d'une société libre, homogène et solidaire et représentent le meilleur cadre permettant à tout un chacun de participer à la vie publique, afin d'éradiquer la pensée unique et le sentiment d'impuissance, d'injustice et de marginalisation. Nous tunisiens lisons peu, regardons trop la télévision, mangeons déséquilibrés, n'avons pas le sens exacte du temps, sommes un peu trop "bons vivants" (pour ne pas dire peu travailleurs), acceptons mal l'opinion différente des autres, nous comportons mal en cas de panique, etc. A tous ces défauts, seules les Associations peuvent nous apporter à moyens termes des remèdes en nous inculquant la tolérance, la rigueur, la ponctualité, le respect des règles consensuelles ouscientifiques confirmées,… qualités désormais indispensables pour être en osmose avec la mondialisation et la modernité. Nos associations constituent également le fer de lance de toute contestation contre tout ce qui nuit de l'extérieur à notre chère patrie à tous les aux niveaux pour faire face à l'hégémonie politique, le protectionnisme économique, l'hermétisme culturel et au déficit social qui nous menacent à travers la mondialisation. Comme le dévouement de nos associations pour les causes et projets de la nation est évident; elles pourraient être chargées de riposter systématiquement aux campagnes de dénigrement ou aux mensonges qui sont parfois orchestrées contre la Tunisie. D'ailleurs, les associations constituent non seulement les think-tanks des nations mais aussi leur interface aux droits internationaux et leur diplomatie parallèle.
FAIRE PROFITER LA NATION DE SES COMPETENCES ET ELITES
Comme l'association qui ne réalise pas le plus, n'est point une, le tissu associatif tunisien apporte son concours à la nation en contribuant potentiellement au passage de notre pays d'une société assistée vers une nouvelle société qui compte sur soi et qui s'auto-prend en charge. Notre réseau associatif est en plus investi d'un rôle essentiel, notamment le rejet de la violence, de l'obscurantisme et du fanatisme. De toute évidence, pour les années à venir, les associations tunisiennes seront appelées, grâce à une volonté politique favorable et agissante et suivant un mouvement associatif mondial très fort à s'amplifier davantage pour toucher toutes les franges de la société, toutes les régions du pays et tous les secteurs de la vie quotidienne, tels que la chasse, la culture de la lecture, le Sida, les logiciels libres, les adeptes du voyeurisme, les voyageurs à bicyclettes, les admirateurs d'un poète donné, etc. Et c'est ainsi que l'Etat pourra se décharger des rôles secondaires (tels que permis de chasse, de construction ou d'organisation de fêtes…) qu'ils délèguent au profit d'associations spécialisées. Des partenariats dans ce sens entre ministères et associations seraient bénéfiques pour tous. Autrement dit, seule la société civile peut aider l'Etat à se désengager sans trop de dégâts des secteurs tertiaires non stratégiques. C'est pourquoi les expériences occidentale de privatiser certains services publics ont toutes échoué. Cependant, l'indépendance et l'autonomie des associations vis à vis de l'Etat sont primordiales pour qu'elles ne deviennent pas tributaires, voire sous tutelle de l'administration. Raison pour laquelle l'Etat n'a pas à pourvoir automatiquement les associations de moyens financiers; car bureaucratiser les associations n'est dans l'intérêt de personne et peut même les condamner à disparaître quand les subventions font un jour défaut. Toutefois, l'Etat peut veiller à ce que ces forces vives de la nation soient toujours impliquées là où il faut et quand il le faut dans la prise de décision. Avec ce développement fulgurant de la société civile en Tunisie, une coordination et une complémentarité entre les différentes associations est désormais de mise pour pallier à tout déséquilibre régional ou sectoriel et pour éviter une nouvelle forme de fracture sociale, énergétique, numérique ou même associative. Pour tous leurs services bénévoles offerts à la nation, les associations tunisiennes méritent bien une mise à niveau intégrale et davantage d'encadrement de la part de l'Etat pour atteindre le niveau d'efficacité et de professionnalisme internationaux, surtout qu'elles constituent pour le pays un pont idoine d'ouverture et de coopération internationale et une opportunité de taille de bénéficier des avantages du réseau mondial associatif accrédité auprès des Nations Unis sous l'ECOSOC. D'où l'impérative création d'un ministère des associations !
QUELQUES CHIFFRES ET FAITS:
à En 1987 il y avait en Tunisie 2000 associations, aujourd'hui 9.500 y compris 100 associations de développement gérant plus de 250 milles dinars par an. à 39 parmi nos associations sont accréditées auprès de l'ECOSOC (Conseil économique et social des Nations Unies) et militent dans ce réseau mondial pour faire valoir avant 2015 un ou plusieurs parmi les 8 objectifs du millénaire, à savoir: --- réduire de moitié la pauvreté et la faim dans le monde! --- assurer l'éducation primaire pour tous! --- promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes! --- réduire de moitié la mortalité infantile! --- améliorer la santé maternelle! --- combattre le sida et d'autres maladies ! --- assurer un environnement sain et --- mettre en place un partenariat pour le développement! à En Tunisie, une Journée des associations a été instituée (23 avril). Idem, une structure pour la mise à niveau de notre tissu associatif fût créée (Ifeda).