Avec un volume commercial de 2,7 milliards d'euros en 2008, l'échange commercial entre la Tunisie et l'Allemagne est en progression. Ce chiffre important émane de l'étroite relation établie entre les deux pays et qui témoigne des bienfaits d'une coopération gagnant-gagnant qui s'inscrit dans la durée. A ce niveau, la Chambre tuniso-allemande de l'industrie et du commerce (CTAIC) a sûrement joué un rôle considérable afin d'atteindre l'objectif escompté. Vu son rôle dans l'impulsion des relations bilatérales, «l'Expert» a jugé utile de contacter Madame Dagmar Ossenbrink, la Directrice de la Chambre tuniso-allemande de l'industrie et du commerce afin de mettre l'accent sur la contribution de la Chambre dans la concrétisation d'un développement durable.
▪ Depuis sa création en 1979, la CTAIC œuvre à promouvoir les relations commerciales et industrielles entre les deux pays. Pouvez-vous nous en parler?
– La contribution de la CTAIC à l'essor des relations économiques bilatérales au cours de ces 30 années d'activités est indéniable. En effet, et depuis sa création, la CTAIC œuvre à stimuler les Investissements Directs Etrangers (IDE) en Tunisie. Puis une fois sur place, elle les accompagne tout au long de leur projet en les incitant à développer davantage leurs activités. Il y a lieu de noter que plusieurs sociétés ont étendu leurs activités par des projets d'extension ou en investissant dans de nouvelles gammes. La CTAIC s'est ainsi établie en tant que centre d'information, de conseil et de soutien, mais aussi en tant que moteur de promotion des relations économiques tuniso-allemandes. Il est important de noter que cette Chambre fait partie d'un réseau international de 120 Chambres de commerce et d'industrie allemandes, délégations et représentations officielles à l'étranger dans 80 pays et 81 Chambres de commerce et d'industrie en Allemagne.
▪ Le partenariat tuniso-allemand œuvre à pas de géant, notamment dans le secteur de textile, y a-t-il d'autres secteurs qui vous intéressent?
– Nous allons une fois de plus proposer à nos membres et clients des projets dans les secteurs de la technologie médicale, de la technique bâtiment, de l'environnement et de l'énergie, car l'énergie reste l'un des thèmes les plus importants de la coopération tuniso-allemande. D'ailleurs, et à partir du mois d'août 2009, nos proposerons un nouveau service aux entreprises tunisiennes. Grâce au présence d'une experte dans le secteur de l'industrie agroalimentaire, nous souhaitons à travers ses connaissances, faciliter aux entreprises tunisiennes l'accès réussi au marché allemand.
▪ Quel est le bilan de votre activité pour l'année 2008-2009?
– En dépit de la crise financière actuelle, les entreprises allemandes ont clôturé l'année 2008 positivement. L'évaluation de l'exercice montre une performance stable avec des résultats solides. Nettement plus que la moitié (61%) des entreprises exportatrices allemandes déclare une telle évolution des affaires, dont 28% qualifient l'évolution comme étant «bonne» et 33% la qualifient de plutôt satisfaisante.
▪ Quid des échanges commerciaux?
– Avec un volume commercial de 2,7 milliards d'euros en 2008 par rapport aux 2,4 milliards d'euros en 2007, l'échange commercial entre les deux pays est en progression. D'après les chiffres de l'Office Fédéral de la Statistique à Wiesbaden, les exportations allemandes vers la Tunisie se sont établies en 2008 autour de 1.731 M. d'euros, soit une progression de 10% par rapport à 2007. A noter que la Tunisie est ainsi la 3ème destination des produits allemands après l'Algérie et le Maroc. Il y a lieu de noter que les exportations allemandes vers la Tunisie concernent pour plus de 90% les produits intermédiaires (21,4%) et finis (70%). Les exportations principales de l'Allemagne vers la Tunisie se composent d'appareillages électriques (22,9%), de machines (15,6%), de véhicules et pièces automobiles (28,4%) et de produits électroniques (10%). Les importations allemandes en provenance de la Tunisie se sont établies à 1,34 milliards d'euros affichant une hausse de 21,8% par rapport à 2007. Elles concernent pour plus de 65% l'achat de produits finis, surtout les secteurs électronique (34,5%) et habillement (40,6%). La balance commerciale s'est clôturée avec un solde excédentaire de 33,7 millions d'euros en faveur de l'Allemagne. D'après ces données, l'Allemagne reste dans le volume global des importations et des exportations tunisiennes, le troisième partenaire commercial de la Tunisie.
▪ L'investisseur allemand trouve-t-il un climat d'investissement favorable en Tunisie?
– Plusieurs avantages dont dispose la Tunisie, constituent un atout encourageant pour les investisseurs étrangers notamment les entreprises allemandes. En effet, et dans le cadre de l'enquête menée par la CTAIC comme chaque année, auprès des entreprises exportatrices allemandes implantées en Tunisie sur leur «situation et leurs perspectives», ces dernières ont déclaré, que comparativement aux autres pays la Tunisie demeure un site de production bien prisé. La stabilité politique et sociale est jugée d'une grande importance (88%) notamment par l'industrie électronique qui considère ce facteur comme un élément essentiel (91%). Les avantages fiscaux jouent un rôle primordial en tant qu'avantage comparatif en Tunisie (81%). Un intérêt accru est accordé aussi à la proximité géographique. Et ce que ce soit dans le secteur du textile (88%) ou celui de l'industrie électronique (86%).
▪ D'après cette enquête, y a-t-il des obstacles qu'il faut les surmonter? – Un facteur qui devient un obstacle de plus en plus important selon les entreprises allemandes installées en Tunisie se trouve dans la faible productivité des salariés. Cela est constaté plus auprès des entreprises électroniques (62%) qu'auprès des sociétés du secteur textile (29%). Le manque aussi de personnel qualifié est considéré comme l'un des inconvénients du site par 38% des entreprises. L'autre inconvénient est le coût de production élevé, ainsi, que les problèmes de télécommunication et la rigidité du code du travail. Avec ces inconvénients, les parties concernées sont appelées à fournir plus d'efforts pour améliorer le rendement du personnel, et ce pour consolider la relation étroite entre les deux pays tout en stimulant plus d'investissements étrangers.