La campagne céréalière approche de sa fin. Démarré au début de mois de juin dans des conditions favorables caractérisées par une mobilisation générale des divers intervenants, la moisson a été réalisée jusqu'à cette date (lundi 10 août) à près de 93%, soit la moisson de un million d'hectares sur un total de un million trois cent soixante dix mille hectares emblavés. Les quantités collectées toutes céréales confondues (blé dur, blé tendre, orge, avoine, triticale) se sont élevées à dix millions cinq cent vingt mille quintaux pour des prévisions dont le chiffre avancé est de près de vingt millions de quintaux et qui devient de plus en plus contesté. S'achevant fin août courant, la collecte ne dépasserait pas, selon les observateurs plus avertis, les douze millions de quintaux. Ceci s'explique par deux éléments Tout d'abord, les prix fixées par l'Etat pour cession de la production étant très attractifs et se situant même à un niveau dépassant le prix des céréales sur le marché international où l'offre s'annonce importante, encouragent les producteurs de céréales à mettre fin aux spéculations. 2ème année d'expérimentation Rappelons que les semences italiennes ont été introduites durant la campagne 2007-2008 par le groupement des céréaliers de Béja. Six variétés ont été alors expérimentées dans les gouvernorats du Nord. Les premiers résultats ont permis la sélection de trois variétés qui ont été expérimentées de nouveau sur 63 ha répartis sur sept sites (Béja, Jendouba, le Kef, Bizerte, Siliana, Zaghouan et la Manouba). La variété Saragolla a eu les meilleurs rendements avec une moyenne de 62,68 qx/ha. Le record battu par cette variété a été de 73,32 qx (jendouba). L'opération étant couchante, le président du groupement, le Général Youssef Baraket, nous a confirmé que l'opération entrera, pour la campagne prochaine (2009-2010), dans sa deuxième phase. Alors que l'expérimentation des deux dernières années a été concluante, le groupement importera des semences mères et non plus des semences contrôlées. Grace à ces nouvelles importations, le groupement entamera la phase de multiplication. Cette phase qui ouvre la céréaliculture tunisienne sur un nouvel espace favorisera la diversification des variétés, des qualités et des spécificités, favorisant une éventuelle industrie agroalimentaire de nature à mettre sur le marché des produits de qualité supérieure, grâce à la production de céréales de qualité boulangère répondant à des normes internationales qui ont cessé d'être juteuses, notamment en ce qui concerne le blé dur et le blé tendre. Pour ce qui est de l'orge (dont la collecte n'est jusque- là que deux millions cinq cent mille quintaux), la rétention pourrait être plus importante bien que la collecte se poursuit notamment au Kef, à Siliana, Makthar et à Kasserine. C'est dire qu'il est difficile que le taux de rétention dépasse les 10%. D'autre part, on assiste actuellement au ralentissement de la collecte dont la moyenne journalière oscille actuellement entre cinquante mille et soixante dix milles quintaux, contre des moyennes qui ont variée entre 200 000 et 300 000 qx durant les dernières semaines. Concernant l'orge, dont la consommation a triplé au cours des dernières années, répondant ainsi aux besoins de l'alimentation des élevages hors sol dans le centre et le sud du pays, on s'attend à ce que les 554 000 ha ainsi emblavés aident à réduire les importations de cette variété. Commentant les résultats des rendements enregistrés, on estime, au département de l'Agriculture, que les rendements se situent à près de 35,6 qx/ha en sec et à 45 qx en irrigué. Les céréaliers estiment que les résultats auraient pu être meilleurs, n'eût été la non disponibilité des produits nécessaires pour le traitement des céréales. On cite même pour exemple un céréalier qui a eu des rendements de 80 qx/ha dans la région du Kef. L'autre exemple cité concerne les rendements obtenus avec les semences italiennes qui ont bénéficie d'une bonne programmation et de la disponibilité des intrants .nécessaires. Le développement de la production de variétés de blé de qualité boulangère permettra la construction d'une unité de fabrication de produits dérivés du blé. Le groupement des céréaliers de Béja, en compagnie d'autres partenaires, a négocié avec une importante firme italienne, la possibilité de construction d'une usine de fabrication de pâtes alimentaires en Tunisie.