Qu'une mégapole soit cernée par un rideau de feu pouvant provoquer une terrible catastrophe humaine, économique et écologique, voilà qui laisse perplexe. Le constat est d'autant plus inquiétant que cette ville, un des phares de la civilisation universelle, avait été confrontée, il y a trois ans, au même désastre. Il s'agit, comme on l'a deviné, d'Athènes qui aurait pu être réduite en cendres comme le fut la Rome de l'Antiquité, de la main (pense-t-on?) du triste Néron. Les images transmises par les chaînes de télévision étaient proprement hallucinantes. C'était l'Apocalypse ou presque. Et l'on pense déjà aux sommes astronomiques qui seront mobilisées pour venir à bout des effets dévastateurs du cataclysme. Car le feu, lui-même, semble avoir été stoppé, grâce d'ailleurs une belle aide internationale sous forme de toute une flottille de bombardiers d'eau et d'hélicoptères. Mais l'après-feu, comment le gérer? Et c'est ce mot de gestion qui passe en boucle dans les écrits journalistiques grecs, gestion, bien entendu, de l'incendie dont on dit qu'elle a été calamiteuse. L'on aurait pu tirer la leçon de l'enfer de 2007. Le gouvernement aurait pu être pris à partie pour son incapacité à endiguer la progression des flammes. Il se peut que les pouvoirs publics aient une part de responsabilité dans ce drame. Encore que les conditions naturelles, surtout des vents violents, s'étaient prêtées à ce jeu funeste. Ne faudrait-il pas plutôt rejeter la responsabilité sur les grands groupes économiques mondiaux qui, par leurs agissements, ont contribué à provoquer le réchauffement climatique de la planète! N'est-ce pas leur mauvaise gestion de ce phénomène qu'il faudrait dénoncer avant que la catastrophe planétaire prévue par les scientifiques pour 2083 ne plonge définitivement le monde dans l'enfer.