La Tunisie et l'Italie viennent d'annoncer la signature d'un projet visant à relier les réseaux électriques des pays du Maghreb et d'Europe. La réalisation de ce projet, qui a été confié à la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG) du côté tunisien, et à la compagnie de transport de l'électricité Terna du côté italien, est estimée à quelque 4 milliards de dinars. A ce titre, la concrétisation de ce projet implique l'édification d'une centrale électrique d'une capacité de 1200MW, dont 400 MW destinés à couvrir les besoins de la Tunisie en électricité, et la mise en place d'une interconnexion sous-marine entre les deux pays de quelque 200 km, avec une capacité de 1000MW. Cette interconnexion sous-marine fait partie d'un projet méditerranéen visant la création d'une plate-forme intégrée pour l'échange international de l'électricité avec les pays voisins sud méditerranéens, ainsi qu'avec les pays d'Europe via l'Italie. La collaboration économique entre la Tunisie et l'Italie repose en grande partie sur le secteur énergétique. Cette connexion permettra, en effet, d'équilibrer les besoins énergétiques, d'un côté, et de l'autre de satisfaire la demande spécifique de chacun des deux pays. Ce projet sera également accessible aux opérateurs privés, désireux d'exporter «l'électricité verte» vers l'Europe et ce, jusqu'à hauteur de 200 MW, soit 20% de la capacité totale du projet. Ce projet vient à point nommé pour inciter les acteurs économiques à exporter l'électricité, d'autant plus que la Tunisie vient d'amender (décembre 2008) le cadre réglementaire et incitatif relatif à la maîtrise de l'énergie, afin de légaliser l'autoproduction électrique par les énergies renouvelables et par la cogénération. Cette logique qui va dans le sens du programme quadriennal (2008-2011) pour la maîtrise de l'énergie, dont l'objectif est de réduire la demande d'énergie primaire de 20% à l'échéance 2011, pourra être renforcé par une bonne intégration de la Tunisie au réseau de connexion électrique européen. Sur ce plan, l'Italie œuvrera à intégrer la Tunisie au réseau de connexion électrique européen. Elle était fortement intéressée par le développement des bio-énergies et de la bio-masse en Tunisie, ajoutons que les nouvelles législations européennes encouragent l'importation d'énergie verte de pays non-européens, de la rive sud de la méditerranée. En guise de conclusion, nous pouvons avancer que plusieurs investisseurs privés italiens sont enclins à investir dans le domaine de l'énergie en vue de son exportation vers l'Italie. A signaler que le centre méditerranéen (MERDEC), dont le siège est à Tunis, a pour principale mission de renforcer les capacités, la dissémination de l'information et le développement de projets pilotes dans le domaine des énergies renouvelables, et ce au profit des cinq pays d'Afrique du Nord (Algérie, Egypte, Libye, Maroc, Tunisie).